An IV de la Révolution: Pour une réforme mentale
(5).jpg) À  l'occasion de la célébration du quatrième anniversaire de la  Révolution, on aurait aimé voir, par l’annonce de mesures concrètes  immédiatement après l’élection du nouveau président, la poursuite de la  révolution par le haut. Or, loin de voir encore la réalisation des  promesses de campagne du président élu, on pointe déjà ce qui relèverait  du manquement aux promesses électorales.
À  l'occasion de la célébration du quatrième anniversaire de la  Révolution, on aurait aimé voir, par l’annonce de mesures concrètes  immédiatement après l’élection du nouveau président, la poursuite de la  révolution par le haut. Or, loin de voir encore la réalisation des  promesses de campagne du président élu, on pointe déjà ce qui relèverait  du manquement aux promesses électorales. 
  
  Ainsi, il y a déjà eu le choix du chef de gouvernement qui a heurté  nombre de ceux qui on voté pour M. Caïd Essebsi, outre nombre ses  propres troupes. Il y a aussi le principe de ne pas exclure du  gouvernement les islamistes, refusé par quelques uns des éminents  soutiens du Président. Il y a enfin la promesse la plus facile pourtant à  tenir, car ne relevant que du bon vouloir du chef de l’État, à savoir  la décision de garder son domicile et de ne pas habiter Carthage,  puisqu'il a finalement choisi — pour des raisons sécuritaires, certes —  de ne pas tenir parole.
  
  Tout cela est de mauvais présage étant donné que, même pour des les  décisions à caractère personnel où l'on gardait une certaine marge de  liberté, on n'a pas été en mesure d'innover dans la pratique politique.
  
  Or, ce dont le pays a le plus besoin à la veille du quatrième  anniversaire de notre Nouvelle République, est qu’on innove, qu’on  transfigure la pratique politique, abandonnant la politicienne pour  faire une politique relevant de l'art noble, non de l'opéra-bouffe.
  
  Aussi, dans le cadre des manifestations convenues pour l'anniversaire de  la révolution, le président de la République serait-il bien inspiré de  faire montre d'imagination créatrice en osant prendre une initiative  pouvant manifester cette révolution mentale dont le pays a le plus  besoin.
  
  Nous lui suggérons d’inviter, à cette occasion, l'Assemblée des  représentants du peuple à adopter dans les meilleurs délais un texte  solennel de nature à éclairer sur ses intentions véritablement  réformatrices de la société tunisienne, de tout ce qui s'est sclérosé  dans les têtes, donnant ainsi le signal tant attendu de reprise de la  révolution, mais par le haut cette fois-ci.
  
  En effet, bien plus que de réforme économique, fiscale et  institutionnelle qui sont certes nécessaires, mais seront insuffisantes  sinon inutiles en termes de résultats immédiats, notre pays a un besoin  impératif d'une réforme profonde de sa législation pour débloquer la  société anesthésiée par des freins multiples empêchant la rénovation des  mentalités pour l'acceptation du vivre-ensemble qu'impose la  démocratie.  
  
  C'est donc d'une révolution mentale que la Tunisie a le plus besoin! Et  le président de la République pourrait la lancer en ce 14 janvier 2015  par une invitation officielle de l'Assemblée à voter dans les plus brefs  délais un texte juridique ouvrant la voie à la réforme nécessaire de  l'arsenal juridique répressif de la dictature toujours en place et qui  tarde à venir.
Ce texte pourrait être ainsi libellé:
« Le peuple tunisien souverain, représenté par son Assemblée, invite  les juges de la République rendant la justice en son nom de se conformer  strictement aux acquis de la Constitution en termes de droits et de  libertés. 
  Si le juge estime en son âme et conscience que l'application des lois en  vigueur comporte violation ou contradiction des valeurs et principes  constitutionnels, il est tenu de ne pas les appliquer.
Pour se décider dans le cas de l’espèce, en attendant l'adoption de  lois en l'objet en conformité avec la Constitution, il se référera au  droit comparé selon l'interprétation consacrée par la Constitution  tunisienne. » 
  
  Avec un tel texte ou un texte équivalent, le quatrième anniversaire de  la Révolution sera bel et bien une date historique à l'orée de la  magistrature de M. Caïd Essebsi, garantissant la poursuite de la  révolution populaire du peuple tunisien et de son modèle. 
Farhat Othman
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