Opinions - 16.12.2013

Place aux jeunes

Après une longue et douloureuse attente qui a duré plusieurs semaines, le quartet qui a initié et dirigé les travaux du dialogue national en Tunisie pour sortir le pays de cette crise destructrice qui subsiste, a fini par trancher dans le vif. Après avoir assisté médusé à cette longue et pénible série télévisée aux interminables épisodes dont la mauvaise mise en scène a fini par avoir raison de nos nerfs, une personnalité, et non des moindres à mon avis, a enfin émergé. Choisi en dehors du lot des 80 ans et plus, M. Mehdi Jômaa  est nommé  chef du gouvernement tunisien en remplacement de Ali Laaryadh. Un vrai soulagement.

Avec tout le respect que j'ai toujours eu pour les hommes et  les femmes qui forment l'opposition, cette fois ci, je le constate avec amertume, ils ont raté le coche et l'occasion de prendre la bonne position, de faire preuve de magnanimité, et de marquer une pause en arrêtant les petits calculs politiciens. Ne serait il pas plus judicieux, plutôt que de crier au scandale, d'aider le quartet à mener le processus de la feuille de route à bon port?

Si le parti Ennahdha a choisi comme candidat au poste de premier ministre une valeur sûre et indépendante, où est le problème? Les Tunisiens sont lassés d'attendre, et redoutent que l'on tombe tous pieds joints dans le gouffre du chaos. Alors si ce choix peut nous éviter la catastrophe, pourquoi pas.

Ce parti islamiste fait désormais partie du paysage politique tunisien pour encore très longtemps. Le seul moyen de limiter ses effets de nuisance consiste à faire comme eux, un vrai travail en profondeur qui réduira au mieux son assise populaire.

Ainsi, le choix d'un jeune technocrate brillant et honnête, est une bonne nouvelle. Peu importe par qui il a été proposé, à partir du moment où sa compétence et son intégrité ne sont pas remis en cause.

Arrêtons d'avoir des réactions impulsives et épidermiques souvent injustifiées et fondées sur des rumeurs qui font toujours  beaucoup plus de mal que de bien: "Autant les mots sont légers pour ceux qui les jettent, autant ils sont lourds pour celui qui les reçoit". Et pour l'heure, nous n'avons pas besoin de cela.

Si le nouveau premier ministre possède des qualifications sûres et avérées, sa participation au gouvernement de Laaryadh ne devrait pas entrer en ligne de compte, tout comme le fait qu'il ait été choisi par le parti Ennahdha.
Le profil que nous ont présenté tous ceux qui l'ont connu et ont travaillé avec lui devrait, dans un premier temps, nous rassurer et nous encourager à le soutenir pour nous sortir de ce marasme dans lequel nous pataugeons depuis plus d'un an. Je pense que M. Mehdi Jômaa est un vrai patriote et qu'il saura, en son âme et conscience, privilégier l'intérêt de la Tunisie  au delà de tous les partis et se mettre au service exclusif du peuple et de l'état.
Pour ma part, je veux y croire car "croire c'est avoir confiance". Je ne peux pas m'imaginer  qu'une personne avec un si prestigieux parcours et une si bonne réputation puisse faillir à son devoir et rater un tel rendez vous avec l'histoire.

Ceci ne nous empêche évidemment pas d'être vigilant.

La nomination du nouveau gouvernement par M. Jômaa nous éclairera d'avantage sur sa volonté réelle et sur son programme. Et là, le rôle des partis de l'opposition sera déterminant car ils ont le devoir de veiller et de suivre le processus pour en garantir la bonne marche et le bon aboutissement.

Nous ne pouvons nous passer ni de nos patriotes ni de nos politiciens, mais parfois il arrive un temps où les politiciens doivent se retirer et laisser les patriotes agir.

Latifa Moussa

Tags : Ali Laaryadh   Tunisie  
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4 Commentaires
Les Commentaires
A. Fredj - 16-12-2013 20:32

Je félicite l'auteur pour sa sincérité et sa démarche constructive. Effectivement, un jeune, à la tête du pays est déjà une garantie pour la jeune Tunisie, Toutefois, il reste d'autres rendez-vous qui vont nous éclairer sur la personnalité de Mr, Jomaa. Qu'on soit emprunt de sagesse et de patience et jugeons le sur ses actes dont le premier signal sera donné par la formation de son gouvernement. Entre le départ de la troïka du pouvoir et Mr. Jomaa, le choix ne procède pas du génial. Essayons donc d'être positif.

chamari alia - 17-12-2013 08:36

Mon humble avis sur le déroulement des évènements actuels...

neila - 17-12-2013 17:27

ce que reproche l opposition au quartet c la procédure et la mèthode avec laquelle ce PM est choisi ou nommé , il n y a pas eu de consensus , il y eu un vote et Abassi aurait dit non c rien qu un test d estimation puis il le rend un vote final , des tergiversations qui ont bluffé les partis . Si non c une victoire que de ne plus parler des octogénaires et des anciens tolards incultes; maintenant on exige l application de la feuille de route on a (opposition)a le pays à faire sortir du trou !!plus le temps des polémiques .

F. B. FLANE - 19-12-2013 01:27

A quelqu'un qui postulait à un très haut poste dans une multinationale on a posé deux questions : quelle était sa vision de l'avenir de la société, et quelles étaient les valeurs qui le guidaient dans sa vie. Aucune question ni sur le programme, ni sur les finances. Laissons M.J. travailler et évaluons son programme sur son action et sur sa philosophie sur le tunisien.

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