Opinions - 18.11.2013

L'Université et le développement socio-économique

La société est un ensemble de forces et de potentialités dont l’objectif doit être de tendre aux bien commun. Dans cette perspective, l’université vivace par essence, est censée être le partenaire des autres acteurs économiques, sociaux, culturels dans le développement de la société. En plus de l’enseignement et de la recherche scientifique, elle est appelée à affirmer sa présence au sein des structures intervenant dans la vie économique, sociale, culturelle et politique. Elle doit constituer un repère, mais un outil et un levier pour l’avenir.

Tout le monde reconnaît, sans trop y réfléchir, le rôle que l’université peut jouer dans le progrès technique, l’essor social et la diffusion des idées nouvelles et originales. Il est impératif, aujourd’hui, de faire l’inventaire des atouts pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Ces atouts ne manquent pas. L’université, par ses actions ciblées et la formation d’un capital de compétences, en matière d’enseignement et de recherche-développement notamment sera capable de produire de véritables arpenteurs d’horizon nécessaire à la réussite de ces atouts par le développement économique et social des régions dans lesquelles elle est implantée.

La valorisation des résultats de recherche, fait plus que jamais l’objet d’attention soutenue de la part des organismes subventionnaires et des décideurs publics. Ces derniers ont pris conscience des résultats de recherche universitaire et de la responsabilité sociale que les chercheurs contractent en utilisant les fonds publics pour réaliser leurs travaux.

La valorisation de la recherche peut, toutefois, prendre l'allure de transfert technologique, qui est une forme de valorisation économique des résultats des recherches développement qui demandent la protection des propriétés intellectuelles et qui mènent, soit à leur commercialisation sous forme de bien et de services, soit à leur transfert auprès des décideurs des milieux gouvernementaux ou privés.

Les chercheurs universitaires doivent rester entièrement libres d’adopter la forme de valorisation qu’ils jugent la plus conforme à la promotion de leurs résultats de recherche. Ils sont les meilleurs juges des voies de valorisation à suivre et de l’utilisation des résultats obtenus. De plus les milieux académiques et les organismes subventionnaires doivent respecter ces choix et promouvoir l’équilibre harmonieux entre la recherche dite «libre» et la recherche orientée vers le transfert technologique.

La sensibilisation des chercheurs au potentiel économique des découvertes constituera le point de départ du processus de valorisation. Cette sensibilisation sera, en grande partie, effectuée par les services de liaison Université-Entreprises.

Parallèlement aux activités de service aux entreprises les universités seront également sollicitées par les pouvoirs publics, pour remplir de nombreuses missions d’intérêt collectif ou de support à la gestion publique dont l’apport au développement socio-économique est inestimable.

Au bout du compte l’université devra ambitionner de créer pour son environnement immédiat et médiat une véritable culture de développement de la recherche, de l’innovation, de l’initiative et de partenariat. Elle fera les efforts nécessaires pour dépasser les clivages de spécialisations et de compétences qui enferment, habituellement, ses acteurs dans des rôles prédéfinis, recréer une cohésion et une dynamique sociale, et donner à la société non seulement des professionnels capables de répondre aux besoins économiques mais aussi des hommes et des femmes capables de participer à un projet social.

Le manque dans nos universités d’un service actif de valorisation qui contribue au rapprochement du monde de la recherche universitaire et de l’univers des entreprises et handicapant. Ce service qui admet comme mission de faciliter le développement de l’innovation, le transfert de technologies et la promotion de la recherche, des savoirs et du savoir-faire des laboratoires de l’université doit toujours exister.

Encore faut-il que la société et les pouvoirs publics lui donnent les moyens d’une politique aussi audacieuse d’ouverture, de collaboration et de complémentarité. Ce sera à mon sens le principal enjeu de l’université tunisienne dans les années à venir.

En conclusion, la concrétisation de nos objectifs et de nos ambitions dépendra d’une mobilisation générale et effective de toutes les instances universitaires, des acteurs impliqués dans ce secteur et en toute première instance des responsables des universités. Leur engagement collectif, car rien ne se fera sans eux, est une condition sine qua non pour réussir un pacte de recherche misant sur la qualité et l’excellence, en réponse aux besoins, aux attentes des nos jeunes et à la participation à la construction d’une démocratie génératrice de progrès et de développement.

Samir Hamza,
Universitaire

Tags : entreprises  
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2 Commentaires
Les Commentaires
JEDDA - 20-11-2013 13:56

Des propres constructifs pour un avenir prometteur

berger - 24-11-2013 23:46

Voilà enfin un article pour ainsi dire normal où les universitaires ni d´ailleurs parait-il les étudiants ne se trouvent à la porte de la famine. J´ai compris qu´il est possible de connecter et de mettre le monde universitaire au travail avec la société civile. C´est ca qui manque et manquera toujours , c´est de trouver des solutions pour resoudre les problèmes de la société démocratique. Bon courage.

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