News - 03.09.2016

Noomane El Fehri: Ce qui a été fait, ce qui n’a pas été fait et ce qui reste à faire

Noomane El Fehri: Ce qui a été fait, ce qui n’a pas été fait et ce qui reste à faire
A mon arrivée au ministère des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, il y avait un classeur contenant une stratégie et deux décrets. Le choix de la nouvelle équipe était d’aller plus dans l’exécution que dans la conception. Notre objectif était donc de concrétiser ce que d’autres ont conçu.

Ce qui a été fait :

1 - La mise en place du Conseil stratégique du numérique. Il est important de rappeler que c’est la première fois dans le monde qu’une structure pareille voit le jour et c’est en Tunisie que cela s’est passé !
 
2 - Le lancement de la la carte technologique, qui a contribué à l’entrepreneuriat et à l’innovation et a provoqué aussi une éclosion des énergies de la jeunesse tunisienne. Ce qui a, entre autres, permis à la Tunisie de figurer dans le Top 10 des pays où il faut s’installer pour lancer sa start-up, selon Forbes.
 
3 - Le lancement de la 4G et son déploiement en Tunisie, notamment dans les régions défavorisées et qui est en train d’ouvrir de grands horizons de l’économie du 20e siècle. Ce qui a aussi contribué à renflouer les caisses de l’Etat par plus de 471 millions de dinars mais aussi à assurer l’inclusion sociale.
 
4 - L’investissement des entreprises étrangères dans le secteur des TIC. Nous avons lancé le programme Smart Tunisia, un programme dont la communauté parlait et rêvait, grâce à la signature de 17 conventions avec des entreprises tunisiennes et étrangères pour la création de 4 000 emplois.
 
5 - Une politique économique active à l’international qui nous a permis de:
  • De promouvoir l’image de la Tunisie et la repositionner sur le marché international, en étroite collaboration avec la diaspora tunisienne. Dans ce sens, nous avons nommé 3 ambassadeurs technologiques de la Tunisie à la Silicon Valley, Paris et  Séoul ;
  • Gagner l’élection du secrétaire général de l’Organisation arabe des technologies de l’information et des télécommunications. La première élection remportée par l’Etat tunisien depuis la révolution ;
  • Encore plus important, réussir le coup de maître international pour organiser en Tunisie un des plus grands rendez- vous mondiaux:  l’Assemblée mondiale de normalisation des télécommunications, à partir du 24 octobre, qui enregistrera la présence des représentants officiels de 193 pays  et l’arrivée de plus de 1 500 experts étrangers dans un domaine aussi stratégique!
6- L’accord du gouvernement pour  le programme de restructuration de Tunisie Télécom. Un programme en 5 axes. L’achat de GO Malta reste l’une des meilleures réalisations. Aujourd’hui c’est la meilleure société du groupe TT avec un bénéfice de 17 millions d’euros, rien que pour le premier semestre. Aujourd’hui, le drapeau tunisien est implanté et à Malte et à Chypre. C’est juste formidable !
 
7- Maintenant, il faut dire que ce que retiendront les jeunes serait certainement le programme «M-dev Tunisia» qui a prouvé encore une fois que l’impossible est possible. Le numérique n’est donc pas un domaine réservé aux jeunes diplômés des technologies de l’information et de la communication mais ouvert à tous.  8 660 jeunes des 24 gouvernorats y ont participé, 1 080 jeunes ont aujourd’hui un nouveau métier, et ce en 4 mois !
 
8- Il ne faut pas aussi oublier l’opération de Google streetreview, special collect, qui portera ses fruits à partir de novembre, et les négociations entamées avec la société Paypal. 
 
9- La finalisation de l’appel d’offres du projet de connexion de toutes les écoles tunisiennes au haut débit. Désormais, toutes les écoles seront connectées d’ici la fin du mois de janvier 2017 ;
10- Le lancement de plusieurs projets en PPP de Tunisie Digital.

Ce qui n’a pas été fait

Certes, plusieurs réalisations ont été faites, mais il faut avouer que certains projets n’ont pas avancé. En ce qui concerne le e-gov par exemple, «la sauce n’a pas pris», malgré l’accord sur l’identifiant unique. Car les modèles et les processus n’étaient pas simples dans un gouvernement dont plusieurs ministères n’étaient pas convaincus de l’importance de la transformation digitale.

Ce qui reste à faire

Maintenant, le défi du nouveau gouvernement et surtout de mes deux successeurs est d’abord de réussir le rendez-vous de  l’Assemblée mondiale de normalisation des télécommunications. 
 
Aussi : finaliser les licences de l’internet des objets et de l’opérateur d’infrastructure.Lancer la 2e phase de « m-devTunisia »
Passer à la deuxième phase de Smart Tunisis. Mais  aussi présenter les lois déjà bien travaillées au gouvernement et à l’ARP notamment :
  1. La loi relative à «start-up business act»
  2. La loi relative au code numérique
  3. La loi relative au code de la Poste tunisienne
  4. La loi relative à la cybercriminalité 
Enfin, je tiens à préciser que nous avons réussi quelque part et essayé d’autre part, mais certes il reste beaucoup à faire. Cela ne peut se faire qu’avec l’engagement de nos partenaires privés de tout type ainsi que la société civile et surtout les plus jeunes d’entre eux. Il faut garder cette dynamique extraordinaire dans le secteur.
 
Vive la Tunisie du 21e siècle, vive les jeunes de mon pays.

 

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
1 Commentaire
Les Commentaires
ridha L - 03-09-2016 09:00

que chaque ministre sortant présente un rapport similaire

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.