News - 23.02.2010

Fitch loue la capacité de résilience de l'économie tunisienne

"La stabilité macroéconomique de la Tunisie et sa capacité de résistance aux chocs exogènes constituent ses principaux points forts », déclare Charles Seville, directeur au sein du groupe Souverains de Fitch. «La politique de prudence en matière de prêts à l’international et l’absence de déséquilibres macroéconomiques a préservé le pays de la crise financière mondiale et lui a évité la récession en 2009».

Fitch Ratings a confirmé la note de défaut émetteur (Issuer Default Rating - IDR) à long terme en devise 'BBB', perspective stable, attribuée à la Tunisie. L’agence a également confirmé la note IDR à long terme en monnaie locale ‘A-‘, avec perspective stable, la note IDR à court terme en devise 'F2' et la note de plafond souverain 'BBB+'. 

Dans un communiqué publié mardi, Fitch Ratings écrit: "La Tunisie a enregistré une croissance de 3,1% en 2009, supérieure à celle de la plupart des pays notés ‘BBB’. La production manufacturière, qui représente 17,1% du PIB, a été très affectée par la crise mais les transferts des émigrés et les revenus touristiques se sont maintenus. Le gouvernement a rapidement pris les mesures nécessaires pour soutenir la confiance du secteur privé et aider les producteurs. Un quart de la croissance est dû à une production agricole record. Les exportations se sont redressées et les investissements directs étrangers dans le secteur manufacturier étaient également en hausse. Toutefois, du fait des incertitudes entourant la solidité de la reprise dans l’Union européenne, principal partenaire commercial de la Tunisie, il est exclu d’espérer retrouver rapidement le taux de croissance de 5% nécessaire à la stabilisation du chômage. 

La dette de l'Etat poursuivra sa décrue jusqu'en 2012

Le déficit budgétaire s’est creusé en 2009 sous l’effet de l’augmentation des dépenses d’investissement, mais il a pu être contenu à 2,9% du PIB. La dette générale de l’Etat s’établissait à 46,8 % du PIB à la fin de l’année 2009 et devrait poursuivre sa décrue progressive jusqu’en 2011. La dette de l’Etat devrait tendre vers le niveau médian des pays notés ‘BBB’, mais la Tunisie demeurera l’un des pays les plus endettés de cette catégorie de note.

La position extérieure (hors investissements étrangers directs) de la Tunisie  reste plus faible que la médiane ‘BBB’ mais les réserves ont augmenté en 2009 grâce à l’excédent des revenus sur le déficit des comptes courants. La liquidité externe s’est améliorée, avec une couverture par les réserves de 5,2 mois de paiements du compte courant en 2009 contre 3,7 mois en 2008. Avec la libéralisation du compte de capital, il sera d’autant plus nécessaire de constituer des réserves de change auprès de la Banque centrale pour assurer la stabilité du système.

Quelques progrès ont été réalisés pour remédier aux faiblesses du système bancaire. Le stock de créances douteuses a été ramené de 21% en 2005 à 13,2% à fin 2009. Le ratio de capital sur actifs pondérés du risque, pour l’ensemble du système bancaire, est passé de 10,4% en 2008 à 11,9% en 2009; cependant, toutes les banques n’ont pas encore atteint l’objectif de 70% de taux de provisionnement. Quant aux conséquences du ralentissement économique sur la qualité des actifs des banques, elles ne sont pas encore connues. Fitch considère les systèmes bancaires comme des créances potentielles sur les Etats souverains; cela est d’autant plus le cas en Tunisie que les banques publiques représentent un tiers des actifs.

Le paysage politique est stable. Le président de la république, M. Zine el Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, a été réélu pour cinq ans en octobre 2009 avec 89,6% des suffrages et son parti, le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, dispose d’une confortable majorité législative.

Une nouvelle diminution de l’écart entre la dette de l’Etat tunisien et la médiane des pays notés ‘BBB’ serait un facteur positif pour les notes, de même que le renforcement de sa position extérieure notamment dans la perspective de la libéralisation du compte de capital. Le principal risque, qui n’est pas particulièrement susceptible de se matérialiser, consisterait en une inversion durable de la dynamique positive de la dette tunisienne."

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