La proposition de fermer la faculté de médecine de Monastir n'existe pas dans le programme du PDP !

Contrairement à certaines rumeurs, articles et affirmations parues sur les journaux et les réseaux sociaux, le Bureau Politique du PDP dément formellement avoir proposé, dans son programme, de procéder à la fermeture de la Faculté de Médecine de Monastir. Une telle mesure serait, en effet, défavorable aux plans sectoriel, territorial, économique et scientifique. Pour Monastir, le PDP propose, au contraire, d’appuyer fortement sa vocation hospitalo-universitaire, et ses fonctions urbaines liées à cette vocation (services para-hospitaliers, recherche appliquée, industries du matériel médical et de l’alimentation bio…). En effet, cette ville occupe une place socio-économique majeure dans le Sahel ; elle doit donc être confortée dans son rôle de pôle régional par le renforcement de sa base économique.

Nous voudrions d’abord rappeler les principes du programme du PDP en matière sanitaire : « Il s’agit de mieux répartir l’effort d’une part entre les bénéficiaires, d’autre part entre les régions, car les Tunisiens ne sont plus égaux devant la santé. Notre objectif est de mettre en œuvre une couverture plus juste, plus efficace et de meilleure qualité, en utilisant mieux la part du budget de l’Etat consacré à la santé ».

Quant aux propositions proprement dites, elles se déclinent de la manière suivante pour la question qui nous intéresse : « Au plan territorial, le secteur sanitaire sera réparti selon quatre pôles hospitalo-universitaires ayant chacun son autonomie managériale et financière.

Afin de désengorger les hôpitaux des régions littorales et d’améliorer l’offre de soins en régions, celle-ci sera répartie de la manière suivante :

- Le Nord, avec Tunis comme centre ;
- Le Sahel (englobant Sousse et Monastir en un seul pôle), avec Sousse-Sahloul comme centre ;
- A l’Ouest, un pôle hospitalo-universitaire sera organisé autour des hôpitaux régionaux existants, et dont le centre sera Kasserine ou Gafsa. Le personnel médical et paramédical y sera intéressé par des avantages administratifs et financiers supplémentaires;
- Le Sud, avec Sfax comme centre
Chaque pôle englobera un ou plusieurs Centres hospitalo-universitaires (CHU), à raison de 1 lit pour 1000 habitants. Une nouvelle carte sanitaire de la Tunisie sera élaborée, afin de doter toutes ces structures d’une efficacité optimale ».

Comme on peut le constater, la proposition de fermer la Faculté de médecine de Monastir n’existe tout simplement pas dans le programme du PDP ; de plus, elle n’y est nullement suggérée.

Il ne s’agit donc pas de fermer l’une ou l’autre des facultés existantes, mais d’en créer d’autres et de les intégrer dans l’un des 4 pôles proposés, en fonction de leur répartition régionale. Il convient donc de ne pas confondre Pôle Hospitalo-Universitaire et CHU. En effet, le Pôle a une vocation de couverture des besoins hospitalo-universitaires régionaux ; il est destiné à intégrer plusieurs CHU comportant chacun un volet universitaire et un noyau hospitalier.

Le programme du PDP opte donc bel et bien pour des facultés de médecine à «effectif optimal», qui permettra à chaque pôle de mieux mutualiser les moyens de l’ensemble des unités CHU (matériels, logistiques, financiers et surtout scientifiques et mise en réseau), tout en augmentant considérablement le taux d’encadrement professeurs/étudiants, afin d’améliorer la qualité de l’enseignement (par exemple, le pôle hospitolo-universitaire de Lyon comporte 4 facultés).

Cela se fera en veillant au maintien de la démographie médicale au niveau national. Cela se fera aussi en garantissant à chaque pôle ou à chaque CHU, son autonomie managériale et financière, sur la base d’un accord consensuel entre les intervenants. Ces facultés auront chacune son doyen, ce qui ne menace nullement l’existence de cette fonction dans les facultés existantes, bien au contraire, elle sera étendue aux facultés à créer.
Il s’agit d’une mesure touchant à la fois les projets de déconcentration et de décentralisation proposées par ailleurs par le PDP. Cette mesure s’appuie sur des principes d’ingénierie administrative et économique visant à optimiser les coûts de la santé et ses performances. Elle ne concerne nullement les acquis scientifiques qui resteront du domaine des médecins, des doyens et de l’ensemble du corps médical.

Concernant l’aire urbaine de Monastir, le PDP entend appuyer fortement sa vocation hospitalo-universitaire, et ses fonctions urbaines liées à cette vocation (services para-hospitaliers, recherche appliquée, industries du matériel médical et de l’alimentation bio…). En effet, cette ville occupe une place socio-économique majeure dans le Sahel ; elle doit donc être confortée dans son rôle de pôle régional par le renforcement de sa base économique.  

Quant au pôle hospitalo-universitaire proposé à l'Ouest du pays, il est évidemment  illogique de le créer « par déplacement de la Faculté de médecine de Monastir vers Kasserine ou Gafsa ». Il est en effet facile de comprendre que le rapport coût/avantages d’une telle opération serait défavorable aux plans sectoriel, territorial, économique et scientifique. En réalité, le PDP prévoit à l’Ouest, un pôle hospitalo-universitaire qui sera organisé autour des hôpitaux régionaux existants, afin de créer une base de noyaux hospitaliers à vocation universitaire. Cela permettra à la fois de désengorger les hôpitaux des régions littorales et d’améliorer l’offre de soins en régions. De plus, cette dynamique sera génératrice d’une plus value scientifique, économique et permettra de fixer le personnel médical et para médical dans les régions du centre-ouest et du sud-ouest.

Il n’est donc pas exact, que le programme du PDP envisage la fermeture ou le déplacement d’une quelconque faculté de médecine en Tunisie. Il propose au contraire le déploiement de la fonction hospitalo-universitaire dans l’ensemble du territoire, afin d’assurer une meilleure couverture sanitaire pour la population tunisienne.

Taieb HOUIDI,
Membre du Bureau Exécutif du PDP et coordonnateur du programme