Blogs - 02.02.2011

La révolution du 14 janvier 2011 : une véritable révolution copernicienne

C’est avec un mélange d’étonnement et d’admiration que le monde arabe a accueilli la révolution tunisienne. Etonnement parce que les Tunisiens passaient à leurs yeux pour un peuple soumis, pusillanime même ; admiration parce qu’ils  ont réussi  là où tous les Arabes ont échoué  depuis des siècles au point de donner à penser aux Européens  que nous n’étions pas faits  pour la démocratie : mener à bien la première révolution populaire du monde arabe au nom de la démocratie, de la dignité et de la liberté.  Une véritable révolution copernicienne pour la Tunisie et demain sans doute pour le monde arabe qui marquera réellement leur entrée dans la modernité.  Ce 14 janvier 2011, ils avaient l’air tout  contrit, nos frères arabes, qui  pensaient avoir le monopole du courage et de l’esprit révolutionnaire. «La petite Tunisie» leur a donné une belle leçon de courage et de maturité.

Après le mépris, voici venu le temps du repentir et de l’aveu : nul autre pays que la Tunisie ne pouvait réussir dans le monde arabe une telle prouesse, au surplus sans haine, ni violence , non pas parce que nous sommes les plus clairvoyants  ou les plus forts, mais parce que nous étions les plus mûrs pour cette révolution.  Ce n’est pas moi qui le dis, mais des intellectuels arabes et étrangers comme Jean Daniel, Emmanuel Todd,  Jacques Julliard,  Edwy Plenel, Noam Chomsky,  Hassanein Heykal,  Abdelbary  Attouane ou Azmy Bchara. Grâce à l’héritage civilisationnel  accumulé depuis trois mille ans, la Tunisie  a toujours été en avance sur son environnement géopolitique, même au temps des Beys.  N’oublions pas que  les réformateurs tunisiens ont été  les premiers  au cours de la 2ème moitié du XIXème siècle à explorer les causes de la décadence  du monde arabe et notamment celle de la Tunisie et  à poser le problème du rapport de l’islam à la modernité;  que la  Tunisie  a aboli l’esclavage en 1846, deux avant la France ; que la première constitution arabe et musulmane est tunisienne (1861)  ; que  le code du statut personnel est resté cinquante après sa promulgation en 1956, La référence pour le monde arabe et, enfin, que la première  ligue de défense des droits de l’homme arabe et africaine est née en Tunisie.

Depuis 23 ans, les Tunisiens ont souffert du déficit d’image de leur pays à l’étranger.  Depuis la révolution du 14 janvier, ils n’auront plus le droit d’en rougir.  La Tunisie, héritière de  Carthage et  de l’Yfriquia est redevenue ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : exemplaire.

 Hédi Béhi

 

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1 Commentaire
Les Commentaires
JMOUR Soumaya - 04-02-2011 10:11

Oui c'est bien dit, l'histoire des tunisiens revient jusqu'au temps de Hannibal, les tunisiens sont le fruit de toute une panoplie de civilisation donc à mon avis et sans prétention nous resterons un modèle spécifique dans notre vision idéologique et ethnique que dans nos positions géopolitiques basées sur la tolérance et l'ouverte à l'autre.

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