Samir Allal - Crise du capitalisme et crise écologique : Changer de logiciel

Par Pr Samir Allal - La mondialisation à base d’un libre-échange érigé en norme économique vertueuse nous a conduit à la crise économique mondiale, aux guerres (voire au génocide comme à Gaza) que connaît aujourd’hui le capitalisme. Le retour au protectionnisme à la Trump n’est pas la solution.
Nous vivons à l'aube d'un basculement historique où nous risquons de sombrer collectivement dans une époque obscure. Une période imprévisible dont l’histoire nous enseigne qu’elle peut finir très mal.
Le monde est désormais cerné par des empires, dépourvus de toute considération pour l’humain, et pour le climat. Nous le voyons dans les coûts supportés par les plus vulnérables et dans les angoisses croissantes dans tous les secteurs de la société. Nous le voyons aussi dans la façon dont l’ambition climatique est prise dans les guerres culturelles, idéologiques et la montée de l’autoritarisme – souvent à dessein.
Des dirigeants autoritaires animés par une soif insatiable de puissance et d’expansion sont au pouvoir. Ce qui est en train de se mettre en place, c’est une nouvelle partition du monde en grands blocs cherchant à être le moins dépendants possible les uns des autres.
Trump II prétend « libérer » son pays d’un système international pourtant initié par les Etats-Unis à l’après-guerre. Plus encore, Donald Trump a confirmé son ambition d’être un « président impérial ». Il suscite des crises pour ensuite se présenter comme la solution.
Le monde change et le paradigme qui prévalait après la seconde guerre mondiale ou celui qui a suivi la fin de la guerre froide est aujourd’hui dépassé. Nous changeons d’époque, nous changeons de paradigme, on doit changer de logiciel.
L’évolution du capitalisme, durant l’ère néolibérale, a mis la compétitivité au cœur du modèle économique. C’est une forme de guerre pas seulement commerciale, mais, comme le suggère Gilles Rotillon dans son dernier Xerfi, « une guerre entre systèmes sociaux différents qui converge vers la réduction des services publics, l’abandon de toute ambition environnementale et le moins-disant fiscal ».
La dénonciation de la décision de Trump d’augmenter les droits de douane oppose « une politique protectionniste néfaste au libre-échange de la période précédente », sous-entendant que le « monde d’avant », que Trump semble vouloir quitter, était bien meilleur que celui qu’il tente d’installer.
Reprendre le refrain d’une mondialisation heureuse qui aurait amélioré le bien-être collectif oublie de mentionner que la mondialisation a d’abord été une réponse à la recherche de rentabilité du capital à base de délocalisations pour baisser le coût du travail, d’éclatement des chaînes de valeur induisant une explosion des transports très émetteurs de gaz à effet de serre et d’inégalités abyssales.
Au stade où le monde est aujourd’hui, il n’y a pas de solution dans le cadre du capitalisme. Et sa régulation est une chimère. Pour Gilles Rotillon, « la solution Trump est en réalité aussi inefficace pour une gestion du capitalisme qui prétendrait résoudre ses contradictions qu’un retour à une mondialisation libre-échangiste sans limites ».
Arnaud Orain dans (Le monde confisqué) montre que « l’utopie néolibérale d’une croissance globale et continue des richesses est désormais derrière nous ». Selon Orain, « ce qui, caractérise le capitalisme d’aujourd’hui est la « fermeture et (la) privatisation des mers avec un « commerce » de convois militarisés, (la) constitution de silos impériaux en rivalité armée les uns avec les autres pour s’approprier des espaces physiques et cybers, (les) conflits de souveraineté multipliés entre États et compagnies-États ».
Un tel monde est évidemment beaucoup moins pacifique que celui où les pays étaient interdépendants : plus question de partager l'eau, l'air, la terre, la possibilité de vivre bien, de vivre tout court, avec celles et ceux décrétés « indignes d'appartenir à l'humanité ».
Dans un tel monde, les problèmes globaux comme le changement climatique, la perte de biodiversité ou l’amélioration des conditions dans lesquelles l’humanité s’humanise n’ont pas la moindre chance d’être résolus. Plus grave encore, notre horizon s'obscurcit d'une possible « gestion fasciste de l'urgence climatique ».
L’action climatique n’est pas un jeu à somme nulle. La recherche de la justice, de la prospérité et de l’équilibre écologique doit aller de pair.
Nous sommes dans un paradoxe. Le soutien du public à l’action climatique reste fort, les solutions technologiques n’ont jamais été aussi disponibles, mais la transition risque d’être bloquée ou détonnée. Nous avons fait quelques progrès depuis l’accord de Paris, mais ce n’est toujours pas suffisant. Aujourd’hui, nous sommes sans aucun doute à un point bas du cycle politique climatique.
Il ne s’agit pas de défendre le multilatéralisme pour lui-même. Il s’agit de préserver le seul processus où toutes les parties prenantes, quelle que soit leur position, leur taille ou leur richesse, peuvent négocier, apprendre et agir ensemble.
Si nous voulons naviguer dans ce monde plus fracturé, nous devons réinventer cet esprit avec réalisme, courage, avec des institutions qui livrent et des coalitions qui agissent.
Belém (sans Trump) peut être un rdv important pour sauver le climat mais les problèmes complexes nécessitent des réponses complexes. Nous avons besoin maintenant, de clarification, et de responsabilité.
Sortir de l’ordre économique hérité de Bretton Woods, comme Trump le suggère, n’est pas un simple ajustement conjoncturel. C’est un tournant stratégique majeur et une reconfiguration profonde du système économique mondial. L’incertitude qui en découle n'est pas une instabilité passagère. C'est une rupture durable dans les anticipations économiques.
L'idée de changement structurel - vers plus de justice et moins de carbone - rendue nécessaire par l'urgence climatique semble être abandonnée par les grandes puissances mondiales, et le fascisme allié au néolibéralisme gagne partout du terrain.
Dans ce contexte fort chahuté, comment réussir à faire monde ensemble ? peut-on encore, répondre à la double urgence la lutte contre le changement climatique et celle de l’égale dignité humaine ? Plus fondamentalement, peut-on encore « civiliser le capitalisme », en réintégrant l’économie dans les rapports sociaux et en restaurant les biens communs ?
Le capitalisme de l’apocalypse sans la démocratie est responsable de l’explosion des inégalités et la destruction du climat : au milieu de toute difficulté se cache une opportunité
Secoué par des crises, le capitalisme fait peser une menace d’instabilité sur nos sociétés et sur notre environnement. Il est la source majeure de toutes nos calamités et met en danger la survie des générations futures.
Le mot « capitalisme » sert habituellement à désigner un système économique fondé sur la propriété privée et les échanges marchands, le travail salarié et la production en vue de bénéfices. Mais cette définition trop étroite occulte la véritable nature du système au lieu de la révéler.
Ce mot « capitalisme » recouvre, une réalité plus vaste, un ordre mondial et sociétal qui permet à une économie fondée sur le profit de se nourrir des composantes extra-économiques dont elle a besoin pour fonctionner.
Bien qu’elles n'apparaissent pas dans les bilans des entreprises, ces formes de richesses sont des conditions préalables essentielles aux profits et aux gains qui y figurent. Véritables piliers de l'accumulation, elles sont, elles aussi, des éléments constitutifs de l'ordre capitaliste.
Du coup, « le capitalisme » ne renvoie pas à un type d'économie, mais à une société qui autorise une économie dont le but officiel est d'accumuler de la valeur monétisée dans les poches des investisseurs et des propriétaires tout en dévorant les richesses non économiques de ceux qui n'en ont pas.
Générateur d’auto-déstabilisation, ce capitalisme provoque des crises périodiques tout en rongeant systématiquement les fondements de notre existence.
Un capitalisme qualifié de « cannibale » par Nancy Fraser, (Capitalisme cannible Ed Agon Contre -Feux, 2025), qui après des décennies de financiarisation, « n'est pas juste une crise de l'inégalité galopante et du travail précaire à bas salaire, ni seulement une crise des migrants et de la violence raciale.(…) Il ne s'agit pas non plus que d'une crise écologique dans laquelle une planète qui se réchauffe libère des fléaux mortels,(…) ni d’une simple crise politique caractérisée par des institutions vidées de leur substance, un militarisme exacerbé et une prolifération d'hommes forts ». (…) ; Pour Nancy Fraser « nous sommes dans une crise généralisée de l’ordre sociétal où toutes les calamités convergent et s'exacerbent mutuellement au risque de nous engloutir ».
Cet enchevêtrement gigantesque de dysfonctionnements et de dominations, nous conduit non seulement à des crises économiques, mais aussi à des crises sociales, écologiques et politiques qui éclatent aujourd'hui après une longue période de « gloutonnerie financière » connue sous le nom de « néolibéralisme ».
Ce nouveaux « capitalisme cannibale » engendre aujourd’hui, un mélange complexe et multiforme de conflits, de guerre et de luttes sociales : non seulement « des luttes de classes sur le lieu de production, mais aussi des luttes de frontières au niveau des articulations constitutives du système ».
Là où « l'exploitation croise l'expropriation, » ce « capitalisme cannibale » attise des conflits sur la « race », la « migration » et « l ’empire ». De même, là où l'accumulation rencontre le patrimoine naturel, il alimente des luttes autour des terres et de l'énergie, des minéraux, de la flore, de la faune, et de la survie de la planète. Il nous pose, deux questions existentielles:
1. Peut-on envisager un projet émancipateur et contre-hégémonique de transformation éco sociétale d'une ampleur universelle et d'une portée suffisante, un projet visant à « mettre le cannibale hors d'état de nuire » ?
2. Peut-on s'unir pour surmonter dans la globalité la crise généralisée que ce système a engendrée - pas seulement le réchauffement de la Terre, ni même la destruction progressive de notre pouvoir à agir collectivement dans la sphère publique, ni un simple transfert disproportionné de la charge environnementale mondiale, sur les populations pauvres ?
Depuis la prise de fonction de Trump, la bataille contre le réchauffement climatique est en passe d’être perdue. Avec la guerre en Europe (Ukraine) et le génocide à Gaza, on assiste à une progression de « l’indifférence climatique ».
L'alternative recherchée ne peut se contenter de réorganiser l'économie du système capitaliste. Elle doit aussi réorganiser le rapport de ce dernier à toutes les formes de richesses qu'il cannibalise aujourd’hui. Ce qu’il faut réinventer, c’est la relation entre production et reproduction, puissance privée et puissance publique, société humaine et nature non humaine.
Aussi ardue que paraisse la tâche, c'est là que réside notre seul espoir.
Peut-on « civiliser le capitalisme » et le remettre sur un sentier de croissance inclusive et soutenable (?)
Dans son dernier ouvrage, (Pour une écologie politique, au-delà du Capitalocène, Ed Odile 2024), Michel Aglietta, a posé les fondations d’une nouvelle grille d’analyse pour trouver des voies au-delà du Capitalocène.
Les années succédant à la crise financière ont suscité l’idée de résoudre ensemble la crise du capitalisme et la crise écologique.
Pour Aglietta, la question écologique ne peut pas rester « un sujet isolé des questions de régimes institutionnels et de crises du capitalisme ». : (…) « in fine la crise écologique actuelle est le résultat de l’épuisement d’un régime de viabilité confronté à de moins en moins de possibilités de report ou d’internationalisation des contraintes. (…) Elle nous place face à la possibilité d’une crise plus profonde que les précédentes, et à la question même de l’avenir du capitalisme au XXIe siècle ».
Les politiques industrielles vertes en vogue aujourd’hui constituent un point d’aboutissement d’un impératif de maîtrise des secteurs clés de la transition, en même temps que de souveraineté concrète pour les pays du sud en prise à une crise de stagnation séculaire du capitalisme et des tensions géopolitiques croissantes.
Un débat émerge dans les pays en transition, entre les besoins de remboursement de leur dette, de consolidation budgétaire et sécuritaire d’une part, et la nécessité de réorienter leur modèle de croissance en préservant ou en accroissant une série d’investissements dans des secteurs clés d’une décarbonisation de leur économie d’autre part.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre, s’adapter aux effets du changement climatique, investir dans des infrastructures résilientes : tout cela a un coût. Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050, par exemple, l’Union européenne devra mobiliser des investissements estimés à 2 à 3% de son PIB par an jusqu’en 2030.
Pour ne pas dépasser le seuil irréversible de 1,5 °C de réchauffement climatique global, nous pouvons encore émettre 200 gigatonnes de carbone dans l'atmosphère. La seule bonne question pour Sébastien Mabile est : « Comment souhaitons-nous répartir la consommation de cette quantité de gaz à effet de serre » ? (Justice climatique, pour une nouvelle lutte de classes, Ed Actes Sud, 2025). Alors que les échecs successifs des Conférences sur le climat montrent la difficulté concrète d’une résolution conjointe de ces deux crises.
La question de la mobilisation de moyens de transferts financiers entre Nord et Sud, des milliers de milliards de dollars d’investissement nécessaires à l’établissement d’infrastructures décarbonées dans les pays émergents est au centre des négociations climatiques et des enjeux géopolitiques, (bien au-delà des 100 milliards de dollars inscrits).
Cet enjeu est d’une criante actualité dans le cadre de la « feuille de route de Bakou à Belém », initiative diplomatique qui doit trouver les sources possibles des 1 300 milliards de dollars de besoins de financement Nord-Sud annuels d’ici à la COP 30 cette fin d’année au Brésil.
Face à ces dépenses indispensables pour financer la transition écologique et énergétique dans les pays émergents, des ruptures majeures sont nécessaires à mettre en œuvre, afin de relever les contraintes qui structurent le monde d’aujourd’hui : l'explosion des inégalités, le transfert massif d'activités à l'échelle mondiale, la financiarisation illimitée de l'économie et l'impossibilité de financer les investissements de transition.
Si ces ruptures sont comprises et mises en œuvre, elles permetteront d'échapper au pire. Les bases conceptuelles de cette transformation, passe une meilleure articulation entre justice sociale et écologie politique.
Dans son livre Dominique Méda (Une société désirable : comment prendre soin du monde, Ed Flammarion ,2025), montre comment nos sociétés peuvent encore, organiser cette reconversion écologique qui met au centre les plus modestes, accorde la plus grande attention aux conditions de travail, repense le rôle de l'entreprise dans la cité et voit dans l'égalité entre hommes et femmes un objectif majeur. Ses réflexions, dessinent une vision constructive de l'avenir.
La domination des uns sur les autres n'est plus supportable et la résistance commence par la connaissance : la vassalisation heureuse ne peut pas être notre destinée
Un souffle anti libéral et radical pointe son nez aux portes de l'écologie politique avec l’arrivée d’une production théorique d'une écologie anti- capitaliste et dé coloniale. Nous avons davantage de pouvoir que nous l'imaginons pour déconstruire le projet dominant et construire un avenir alternatif : La domination des uns par les autres n'est plus supportable et la résistance commence par la connaissance.
En réaction à des -autocrates décomplexés- grandit dans le camp de l'émancipation une exigence radicale d’équité. On assite aujourd’hui à une montée en radicalité dans une course contre la montre face au grand capital acoquiné avec l'extrême droite.
Cette exigence est le fruit d'une prise de conscience collective : celle d’universitaires, d'intellectuels, d'artistes, de citoyens engagés qui partagent l'ambition de construire un front commun contre ce qui ravage le monde.
L’écologie n'est pas ce qui nous rassemble mais ce qui nous sépare. D'un côté, une oligarchie prédatrice se met soigneusement à l'abri du désastre. De l'autre, l'immense majorité du vivant est toujours plus exploitée et exposée.
Lutter contre le changement climatique et la biodiversité, c'est assumer cette radicalité, la revendiquer. Cela risque de provoquer des controverses ? Tant mieux, vive la controverse ! Cela risque de cliver ? Encore heureux : il ne s'agit pas de convaincre les partisans de la suprématie des plus riches, de rejoindre le camp de l'émancipation.
Il s'agit plutôt, d'organiser le camp de l'émancipation et de construire des maquis intellectuels et culturels. En effet, dans le monde de Donald Trump, de Giorgia Meloni et de Victor Orban, chaque jour apporte sa maladresse, sa polémique, son coup d'éclat. Aux yeux de leurs électeurs, les défauts de ces leaders populistes se muent en qualités.
Derrière les apparences débridées de leur carnaval populiste, se cache le travail acharné de spin-doctors, d'idéologues et d'experts du Big Data, sans lesquels ces leaders populistes ne seraient jamais parvenus au pouvoir.
Le résultat, une fébrilité planétaire et une transformation profonde est en cours. Il est urgent de la comprendre. Puisque le défi est politique et culturel, toute résistance commence alors, par la connaissance. La vassalisation heureuse ne peut pas être notre destinée et la sauvegarde de la planète passe par la construction d'une contre-hégémonie.
Le point de départ doit être le refus de la soumission et « transformer la cacophonie actuelle en un projet d’émancipation sociale largement partagé ». Nancy Fraser, (Le capitalisme est un canibalisme, Ed Agon/Contre Feux, 2025).
Pour Nancy Fraser, on doit raccorder le diagnostic écologique à d'autres questions d'intérêt vital, « comme l’autoritarisme politique et les violences policières ; la précarité des moyens de subsistance et le déni des droits du travail ; l'oppression ethnoraciale et impériale ; la spoliation et l'expulsion des migrants ; la militarisation du monde ; Etc.… »
Nancy Fraser ne pointe pas seulement les impasses du capitalisme mais aussi celles de certains mouvements d’émancipation, je la cite : « au lieu de s'en prendre séparément à des maux sociaux, les luttes antiracistes, féministes, écologiques et politiques devraient comprendre leurs convergences pour s'attaquer à la société capitaliste dans son ensemble ».
A partir d'une trentaine d'études de cas. Monique Pinçon-Charlot dans son livre (Les Riches contre la planète : violence oligarchique et chaos climatique, Ed Textuel, 2025), livre une impitoyable démonstration de la collusion entre les élites politiques et les industries polluantes.
Elle détaille avec brio les roueries de l'oligarchie pour maximiser ses profits tout en saccageant la planète. Face aux fausses promesses de la « transition écologique », elle oppose des arguments fondés sur des exemples concrets et défend un projet de transition alternatif où l'égale dignité humaine est à la fois le centre et l'horizon.
Répondre à cette mission, c'est aussi ouvrir, dans un contexte d'extrême-droitisation de nouveaux champs politiques et médiatiques et refuser de mettre la question raciale et celle de l’immigration climatique sous le tapis.
Alors que l'antiracisme est diabolisé et que la défense de la liberté de circuler est taxée de haute trahison, du courage, il en faut.
Cette mission n’est pas facile, celle de comprendre que tout se tient : « ce qui ravage la Terre ravage les plus pauvres, ce qui ravage les plus pauvres ravage la Terre. » Fatima Ouassak, (Pour une écologie pirate, Ed Liens qui Libèrent LLL, 2025). Personne n'est libre si tout le monde ne l'est pas.
Une conviction nous anime : si nous y travaillons sérieusement, l'antiracisme peut devenir le nouveau souffle de la lutte contre le changement climatique, d’enrichir nos savoirs académiques d’histoire et de détermination d'espérance à vivre libre.
Se saisir des impensés et des angles morts de l'écologie politique - suprématie occidentale, rapports de domination coloniale et racisme environnemental entre autres - pour développer de nouveaux outils critiques. Une manière d'ouvrir un véritable espace antiraciste, et de participer ainsi aux ruptures et au renouvellement nécessaire dans l'écologie.
La mission de la jeune génération est de travailler à un front commun social-écologiste, radicalement antiraciste et anticapitaliste.
Travaillons-y vite, partout, nombreux… pour mettre le « cannibale » hors d'état de nuire.
Pr Samir Allal
Université de Versailles/Paris-Saclay
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