News - 14.12.2020

E-conférence de Huawei: Grâce à la transition numérique, les frontières physiques n’auront plus lieu d’être

E-conférence de Huawei: Grâce à la transition numérique, les frontières physiques n’auront plus lieu d’être

La transition numérique est un passage obligatoire que doit emprunter tout pays ou région voulant réussir sa relance économique post- Covid. La transition numérique, dans sa définition la plus simple, est l'intégration des technologies digitales dans les processus de l'entreprise. Qu’en est-il pour le processus d’un pays, d’une région et d’un continent?

Huawei, le leader mondial des technologies, s’est penché sur cette question et organise à cet effet demain mardi 15 décembre une e-conférence sous le thème : le Maghreb, locomotive de la transition numérique en Afrique ?
Nous avons profité de cette occasion pour poser quelques questions à Adnane Ben Halima, vice-président en charge des relations publiques pour la région méditerranéenne chez Huawei Northern Africa.

L’interview

Le Maghreb, la locomotive pour l’Afrique dans la transition numérique? D'après vous, qu’est-ce que la Tunisie devrait faire pour être la locomotive du Maghreb ?

Historiquement, la Tunisie a joué un rôle très important dans la région du Maghreb. Elle a souvent été mise comme référence dans plusieurs domaines. La ressource la plus importante et la plus chère que nous avons et celle qu’on exporte le plus c’est les compétences humaines. Nous sommes fiers quant au niveau d’éducation que nous avons en Tunisie.

Dans le domaine des Tics, nous avons besoin de ressources humaines qualifiées. L'écosystème demande de grandes qualifications pour se développer.

La Tunisie pourrait contribuer dans la région Maghreb de différentes façons. La première est à travers l’exportation de notre savoir-faire vers les pays qui nécessitent des expertises techniques ou médicales. Des études récentes ont montré que plusieurs pays en Afrique souffrent de manque très concret en termes de ressources, notamment en médecine. En effet le continent africain n’a que 3% des ressources mondiales en termes de staff médical ou paramédical. En Tunisie nous formons les meilleurs spécialistes. En temps normal, des patients africains viennent se faire soigner en Tunisie. Mais à cause de la pandémie Covid 19 ceci n’est plus possible.

Comment la transition numérique pourrait intervenir dans ça?

La connectivité fait abstraction du temps et de la distance. Les compétences que nous avons en Tunisie peuvent être exportées sans avoir recours à se déplacer.
La Tunisie a l’occasion d’exporter son savoir-faire en ligne. On peut parler par exemple de la télémédecine pour des consultations à distance. Des avis médicaux, la lecture d’images scannées, des diagnostics peuvent être possibles grâce à la digitalisation de nos hôpitaux … Notre pays à les ressources nécessaires. Il ne manque que les systèmes technologiques qui permettent de faire ce lien et éviter toutes les contraintes logistiques dont on connaît les aboutissements.

Qu’en est-il de l'éducation?

Encore une fois, la Tunisie dispose de ressources très qualifiées et en même temps, il y a un réel besoin en Afrique. L’éducation représente un challenge vu que 75% de la population africaine est âgée de moins de 25 ans. Cette population-là a besoin d’être formée et encadrée pour se préparer au marché du travail.

Ici, la Tunisie pourrait contribuer en assurant un contenu en ligne ou même en formant les enseignants “ Train the trainer”.

Nous devons toujours bâtir sur ce que nous avons. Nous ne sommes pas forcément un pays très industrialisé et nous n’avons pas beaucoup de ressources naturelles. Notre ressource est notre capital humain.  C’est une ressource extrêmement précieuse. La technologie pourrait nous permettre d’exporter ce savoir-faire très facilement. Elle permet de transposer une réalité d’un endroit à un autre en faisant abstraction du temps.

On parle également de Cloud qui n’est pas une notion purement technologique.  La notion même du cloud c’est de pouvoir mutualiser des infrastructures assez importantes (Computing, calcul…) Pour que tout le monde puisse y accéder de façon dynamique : L’allocation dynamique des ressources, tout en ayant un centre de gestion de ses informations.

Le concept de cloud peut fonctionner pour tout type de secteur. On peut cloudifier des ressources qui peuvent être des humains, des technologies, des logiciels…

Si on peut vraiment faire un focus sur ce qu’on a comme ressource, le cloudifier et l’exporter, on serait gagnant.

La Tunisie a besoin d’une relance économique. Nous sommes tous d’accord sur le fait que la technologie est le seul moyen de pouvoir aller plus vite et de façon plus efficace. Toutes les puissances du monde sont en course pour avoir cette transformation digitale dans leurs économies modernes : l’Europe, les États unis, la chine n’y échappe pas.

Pour les relances économiques, tout passera par le digital. La Tunisie doit bien négocier ce virage là pour être sûre de sa compétitivité dans la région.

Une fois qu’on maîtrise cette transformation, on pourra l’exporter et être le HUB régional pour certaines technologies. Notamment l’intelligence artificielle qui sera une partie déterminante dans plusieurs secteurs. L’IA est un complément à l’intelligence humaine, elle ne le remplacera pas.

Si on a une vision claire, on peut se positionner sur ce secteur là pour être leader et exporter ce savoir-faire qui contribuera à tous les domaines. L’IA permettra d’optimiser l’utilisation des ressources, d'être plus efficace et plus rapide dans tous les secteurs.

Comment est-ce que Huawei va directement intervenir dans cela?

L’Intelligence Artificielle a besoin d'infrastructures pour évoluer. Huawei est leader mondial dans ce domaine et a les structures nécessaires.

L’IA a également besoin de ressources humaines formées dans ces domaines. Huawei, à travers ses programmes éducatifs en Tunisie (ICT Academy, Seeds for the future), essaye de former des professeurs d'Université (plus de 50 universités partenaires) dans les technologies nouvelles pour qu’eux-mêmes introduisent ces technologies aux étudiants. Nous visons à avoir plus de 10 000 étudiants formés d’ici 2025.

Nous essayons de dynamiser un autre niveau de l’écosystème pour introduire les connaissances nécessaires en fournissant les infrastructures.

Par ailleurs, nous sommes en train de traiter actuellement un autre sujet avec nos interlocuteurs du Ministère de la Technologie et de la Communication sur l’idée de l’Innovation Center : Une pépinière dans laquelle peuvent évoluer des étudiants, des chercheurs et des startups dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Avec ces programmes, Huawei ne cherche pas seulement à profiter de cette « matière grise » tunisienne mais elle forme et rend compétent les ressources pour leur donner de nouvelles opportunités.

En Tunisie, nous souffrons malheureusement d’une migration des cerveaux en Europe. Mais il y a une réelle opportunité dans les prochaines années pour faire monter de nouvelles startups tunisiennes que l’on pourra nourrir par la suite.  Elles pourront se lancersur le marché africain. On dit toujours que le marché tunisien est petit mais uniquement sous quelques angles.

L'avantage des Tics est que les frontières physiques n’ont plus de sens. Les startups peuvent s’exporter en faisant abstraction de ses barrières. Tout sera en ligne, la région et l’Afrique doivent ainsi être notre terrain de prédilection.

Cette évolution ne doit pas se faire en négligeant l’aspect sécurité. Notre société est d’ores et déjà hyper connectée. Cette révolution numérique va être amplifiée dans certains secteurs clés où la fiabilité des systèmes et celle de la gestion des informations deviennent cruciales pour le pays. L’aspect cyber sécurité devient important à mettre en place. Huawei place cette problématique au-dessus de ses intérêts commerciaux. Huawei sert à travers tous les réseaux dans le monde plus de 3 milliards de personnes. Aucun cas relevé qui serait relié à une défaillance des systèmes n’a été détecté. Les efforts de Huawei doivent être doublés par l’augmentation de la conscience des citoyens par rapport à l’usage de la connectivité. D’une manière générale nous devons avoir la conscience, les talents et les ressources nécessaires (Centre de données et clouds nationaux) pour que la data soit souveraine et pour éviter toute faille possible.

Huawei accorde beaucoup d’importance à ses partenaires et participe toujours à leurs exportations à l’étranger…

Nous croyons beaucoup à l’écosystème. Nous sommes un maillon dans une chaîne de constructeurs, de législatifs, d’acteurs dans la couche applicative, des intégrateurs …. Cet écosystème travaille main dans la main. Huawei veut dynamiser cet écosystème et sera très ravie d’accompagner ses partenaires dans tous les pays. Certains de nos équipements sont déployés à travers nos partenaires. Nous avons des intégrateurs, des distributeurs et des prestataires de services qualifiés qui travaillent avec nous sur des projets dans certains pays. Nous sommes disposés à développer plus de marché pour les partenaires qui ont la volonté de s’exporter en Afrique.

Huawei aspire à continuer à aider les partenaires qui souhaitent s’internationaliser.

Comment les Tics peuvent améliorer les transports 

Le transport est un secteur primordial dans l’infrastructure d’un pays. Le lien avec les Tics n’est pas toujours évident. Pour Huawei, la relance économique passe par trois principaux axes :

La fluidification du transport de la marchandise, des transferts des flux financiers et le transport des humains.

Pour le transport concernant les humains et les marchandises, il existe deux variables : la B to B qui est les flux de marchandises et des professionnels et la B to C qui se traduit par la mobilité des citoyens.

Huawei prévoit de nombreuses actions en collaboration avec le Ministère du transport.

Par exemple, nous avons des projets avec l'OMMP (l’Office de la Marine Marchande et des Ports) pour la sécurisation des accès. C'est un projet qui arrive à sa fin. Cela aura un impact très important sur la gestion des accès au niveau des ports. Nous pensons que nous pouvons déployer encore plus de moyens pour avoir des Smart Port où l’efficacité et la rapidité de traitement des marchandises seront le vecteur de croissance de notre économie. Le port joue un rôle important en termes d’importation et d’exportation. Si on peut fluidifier et accélérer le processus de transit de marchandises, ceci aura un impact direct sur notre économie. Il se réalisera en introduisant de nouvelles technologies comme la connectivité au niveau des ports, l’IOT (l’internet of things) pour la gestion automatique des machines. En digitalisant les ports, nous aurons des résultats directs sur notre économie et pourrons ainsi devenir un HUB pour introduire la région. La Tunisie bénéficie d’une localisation géographique stratégique vu qu’elle est au nord de l’Afrique, au sud de l’Europe et à proximité du Moyen Orient.

Nous pouvons également évoquer les aéroports qui font partie du secteur du transport mais qui impactent de nombreux secteurs comme le tourisme. En effet, l’aéroport est le premier lieu que visite un touriste. L’expérience client que peut avoir un homme d'affaires qui vient visiter la Tunisie pour prospection est très importante. Digitaliser et introduire de nouveaux services à valeur ajoutée dans ce genre de point pourraient fluidifier le transit, améliorer le service client de l'atterrissage jusqu'à sa sortie de l'aéroport.

Est-ce que Huawei voudrait intervenir dans le secteur culturel?

Le secteur culturel est un sujet qui nous tient énormément à cœur.  Nous souhaitons y intervenir correctement et avec les moyens dont nous disposons pour pouvoir apporter une réelle valeur ajoutée. Huawei a en effet pensé à ce secteur et aux interventions possibles.

Nous pouvons par exemple accompagner le Ministère du tourisme et celui de la culture pour mettre en avant notre patrimoine. La Tunisie dispose d’un patrimoine sous-exploité et écarté de la lumière. Il faut donc trouver la bonne façon de l’exploiter. La technologie a sa place dans ce secteur comme dans les autres et pourrait même le révolutionner. Nous parlons de nos jours de réalité augmentée et de réalité virtuelle. Ces deux notions peuvent raviver la flamme que les tunisiens ont pour leur patrimoine.  On peut grâce à ces deux technologies recréer une partie de l'histoire et la faire “revivre” aux jeunes. Ainsi, notre pays pourra offrir un tourisme culturel de qualité. Nous avons en effet plusieurs sites archéologiques exceptionnels non exploités notamment à Monastir, BullaRegia, Dougga, El Jam….

Il existe également une réelle tendance de vie virtuelle à travers le Gaming chez nos jeunes de nos jours. Nous pouvons intégrer les décors où ont été tournés les films cultes dans les jeux vidéos et valoriser davantage ces sites là.

Pour conclure, nous pouvons dire que le contenu est là. Il suffit de trouver une volonté des différents acteurs. Huawei pourra intervenir dès lors et faire profiter le patrimoine de ses procédés.
La technologie contribuera à sa façon à l'embellissement de ce patrimoine.

Si Huawei trouve un moyen de laisser son empreinte technologique, elle s’y engagera.



 

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