News - 24.09.2010

Rentrée des banquiers en Tunisie : les nouvelles recommandations du gouvernement

«Tout en saluant la contribution significative des banques à l’effort de développement économique, nous invitons les établissements de crédit à apporter un soutien plus fort aux entreprises et aux promoteurs, sur la base d’une nouvelle vision et de nouvelles approches. Plus particulièrement, pour ce qui est de l’évaluation des projets. Jusque-là, c’est la solvabilité des clients qui est la plus vérifiée. Il va falloir s’intéresser beaucoup plus, désormais, à la qualité même de l’idée du projet, au projet lui-même et à la capacité de ses promoteurs à le réussir ! » Tout est dit dans ce message central transmis par le Premier Ministre, M. Mohamed Ghannouchi, aux PDG des banques à l’ouverture, vendredi matin, de leur 4ème conférence annuelle.

Dans le grand auditorium de la Banque Centrale, le top management des banques était invité à cette séance d’ouverture afin que les premiers responsables ainsi que leurs proches collaborateurs, écoutent le message du gouvernement et prennent connaissance des nouvelles recommandations. En introduction, le Gouverneur de la Banque Centrale, M. Taoufik Baccar, avait brièvement rappelé l’avancée significative réalisée ces dernières années par le secteur bancaire tunisien grâce à l’ampleur des réformes accomplies. De nouveaux défis s’imposent à l’ordre du jour et il va falloir les lever avec succès et à temps.

C’est ce qu’expliquera le Premier Ministre, fort à l’aise dans l’analyse de la conjoncture internationale et nationale, clair dans l’expression des objectifs assignés par le programme présidentiel, précis dans la démarche adoptée pour sa mise en œuvre. Les indicateurs sont remarquables. Le secteur bancaire a mobilisé pas moins de 7 milliards de dinars durant l'année 2009 et les 7 premiers mois de l'année 2010, pour le financement des entreprises et des nouveaux projets. Mais, il va falloir reduobler d'effort. L’enjeu central, dira-t-il en substance, est de garantir le retour sur tout l’investissement que nous consentons en faveur de l’éducation et de la formation des compétences, afin de permettre à chaque tunisien de s’assurer un emploi, une source de revenu, clé de base de sa dignité, de son épanouissement.

Un impératif, l'emploi des jeunes diplômés

Au cœur de cet objectif, l’emploi des jeunes diplômés. Les chiffres sont édifiants : 82 000 nouvelles demandes dont nous n’arrivons à absorber que 60%. Sans parler des soldes. Voilà donc  un impératif majeur qui nous recommande d’une part, d’améliorer sans cesse la qualité de la formation avec une plus grande orientation vers les filières à haute employabilité et, d’autre part, d’investir dans de nouveaux créneaux, de nouveaux projet à haute densité technologique. Ce qui appelle, sans doute, une prise de risque plus grande, une anticipation plus forte et un long travail d’identification de projets, d’accompagnement des promoteurs et de soutien managérial.

Pour le Premier Ministre, c’est là la nouvelle vocation des banques en Tunisie. Au-delà de la collecte des dépôts à stimuler tout comme la mobilisation de l’épargne, l’emploi judicieux des ressources, pour la création de la valeur et d’emplois est fondamentale. Les banquiers doivent faire preuve de plus d’audace et de perspicacité afin d’explorer de nouvelles opportunités offertes dans les secteurs de l’intelligence et du savoir, notamment, avec un encouragement substantiel à l’innovation technologique. A cet effort, les banques doivent également conjuguer leurs énergies pour l’attraction des investissements directs étrangers, favoriser les partenariats et soutenir les exportations, facteur catalyseur de croissance.

Message bien reçu. Les PDG de banque auront à plancher précisément, durant les deux jours de leur conférence annuelle, sur quatre thèmes majeurs. Il s’agit de la poursuite des réformes et mutations internes afin de consolider les assises, la mobilisation de l’investissement, le financement des projets innovants et le soutien au commerce extérieur. Le Gouverneur de la Banque Centrale, M. Taoufik Baccar ainsi que les ministres de l’Industrie et de l’Innovation Technologique, M. Afif Chelbi et du Commerce et de l’Artisanat, M. Ridha Ben Mosbah, accompagné du Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur, M. Chokri Mamoghli, présenteront des communications introductives, sur ces thèmes et en débattront avec les participants.
 

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1 Commentaire
Les Commentaires
sadok driss - 25-09-2010 19:04

La rentrée des banquiers,en leur qualité d'Intermédiares financiers,requiert d'eux de tirer des leçons du passé vécu du pays,en termes de structures, politique(s)et gestion(s)des divers secteurs vitaux de l'économie nationale,d'une part,et la prise de conscience des défis à relever,suite à la récente crise financière internationale,afin de mieux réorienter les efforts dans l'avenir;Force est de constater que quatre facteurs de succès, voire l'Infrastructure,les institutions,les incitations et les innovations méritent une attention particulière.Les concepts ont évolué,de même les modèles de calcul et les critères d'interprétation des performances enregistrées,Toujours est-il que certains fondamentaux demeureront intacts,voire les objectifs nationaux qui devraient être réalistes,réalisa- bles,précis,cohérents,et hiérarchisés,selon Philip Kotler,Spécialiste Incontesté en Marketing et Management,de Northwestern University, Illinois,USA.Les paradoxes ne manqueront pas,au vu de la divergence d'approche,de la part des entreprises appelées à réaliser le profit qui signifie l'objectif ultime de leur existence,le moyen de financement, le signal de performance et indicateur de succès ou perte.Le banquier pense ,en termes financiers et économiques,c'est son domaine,alors que d'autres variables revêtent une importance particulière,voire la production,ou transformation des inputs en outputs,la croissance,la rentabilité sous ses deux angles,financier et économique,la pérennité, et la sécurité des biens et des personnes.On ne peut pas ne pas penser entermes micro et macro,et comme le disait Henri Theil,éminent écono- miste hollandais,et associé de longue date de Jan Tinbergen,Lauréat du Prix Nobel en Economie,attribué pour la première fois,en 1969, Les modèles sont à utiliser,et non pas croire,et en ses propres termes, Models are to be used,not believed.Ainsi,il serait utile de rappeler la définition de l'entreprise,selon Ronald Coase,Lauréat du Prix Nobel d'Economie,en 1991,alors qu'il visitait la Tunisie,en automne,saison d'attribution,selon lui,l'entreprise est un système de relations définissant l'emploi de ressources par un entrepreneur.On pourrait s'inspirer des success stories,dans d'autres pays scandinaves,américains ou asiatiques, mais il serait vain d'espérer reproduire le même processus de développe-ment,type japon ou allemand,au vu de la divergence des facteurs socio- culturels,en particulier.La finance n'est pas al solution,mais l'instrument indispensable de toutes les solutions,conformément au raisonnement de Jacques Ellul,auteur de l'ouvrage,La Technique,ou l'Enjeu du Siècle, publié en 1954.Finalement,la théorie,micro et macro,continuera à alimenter les débats entre experts chevronnés et décideurs politiques et bailleurs de fonds quant aux choix à entreprendre,voire les décisions ayant trait aux flux physiques et aux flux monétaires,dans le cadre d'une stratégie efficiente et efficace.

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