News - 14.12.2015

Le front républicain triomphe du Front National

Le front républicain triomphe du Front National

La semaine dernière, après le premier tour des élections régionales, le pire des scénarii était envisagé pour la France. La moitié de ses régions étaient au bord du gouffre sous la menace du Front National (FN). Ce dernier, en position de maintien dans  les treize régions, est arrivé en tête dans six d’entre elles et porté favori dans trois autres.

Ce dimanche, au second tour, la menace a été écartée: la droite républicaine a remporté sept régions, la gauche cinq et la Corse est revenue à ses Régionalistes.
La France, la République respire. Elle a eu chaud.

Ni la Droite – malgré sa conquête de la région la plus riche, l’Ile de France -, ni la Gauche – qui limite les dégâts et sauve les meubles malgré ses échecs- n’ont versé dans le triomphalisme. Si la Présidente du FN, si son numéro deux Florian Philipot et si la petite fille du fondateur du Parti ont été  largement battus et écartés de l’exécutif régional, c’est grâce au sursaut républicain et à  l’exceptionnelle mobilisation  citoyenne. En effet la participation qui n’était que de 49 % au premier tour dimanche dernier a progressé  ce dimanche au second tour de presque 10 points  atteignant 58,53 %. Un sursaut qui rappelle  le deuxième tour des Présidentielles de 2002 opposant Jacques Chirac à … Jean-Marie Le Pen.

Il est vrai par ailleurs que le PS s’est retiré là où des triangulaires pouvaient faire gagner le candidat frontiste et notamment dans le Grand- Est, en PACA et au Nord-Pas-De-Calais. Alors que ce Parti a fait le sacrifice de ses propres  intérêts en prenant   le risque de n’avoir pendant six ans aucun élu dans ces régions, le parti Les Républicains par la voix de son présidentNicolas Sarkosya opté pour le fameux « ni, ni » ni le FN, ni le Front républicain.  Heureusement,ses électeurs ne semblent ni l’avoir écouté, ni  l’avoir suivi sinon les résultats auraient été différents.

Les partis traditionnels  s’en sortent  non pas parce que les électeurs  ont voté pour eux, pour leur programme. Encore  une fois, ils s’en sortent   grâce au vote contre le FN. Ils s’en sortent mais cette fois-ci   plus ébranlés  que par le passé car non seulement  le FN progresse et totalise  près de 7 millions de voix, mais   désormais il étend son emprise en s’implantant dans le territoire grâce au triplement du nombre de ses élus, ce qui facilitera les parrainages et les 500 signatures nécessaires à Marine Le Pen pour les Présidentielles de 2017.

Même si ces élections ont démontré que le parti d’extrême droite plafonne  à 29%, qu’il ne dispose au deuxième tour des élections ni de réserve,  ni d’allié, il s’impose  aux acteurs du  Paysage Politique Français de tirer les conséquences et d’agir très vite pour changer les choses  car il ne reste  plus que 18 mois jusqu’au rendez-vous de 2017.

Dix-huit mois pour détourner les électeurs du FN au lieu de « dignifier » ce parti en lui tendant tous les micros et en l’invitant sur tous les plateaux comme s’il s’agissait d’un parti comme les autres. Dix-huit mois pour démystifier  et  démonter  le discours  et les idées de l’extrême droite   au lieu de les banaliser et de les légitimer en s’en approchant voire en les adoptant. Dix-huit mois pour  proposer aux citoyens  un programme qui répond à leurs attentes et s’attaque à leurs difficultés. Dix-huit mois pour trouver des solutions  au chômage et à la précarité. Dix-huit mois pour  trouver une parade au terrorisme et à l’insécurité. Dix-huit mois enfin pour trouver des remèdes aux inégalités, aux discriminations et au racisme.

Dix-huit mois, c’est peu mais c’est assez pour redonner de l’espoir.

Slaheddine Dchicha

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
0 Commentaires
X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.