News - 22.12.2014

Ennahdha dans l'oeil du cyclone

Créé il y a une quarantaine d’années, le mouvement Ennahdha doit faire face aujourd’hui à la plus grave crise de son histoire. Comment ce mouvement en est-il arrivé là ?  Cette situation est subséquente aux défaites successives du parti aux élections législatives où il a été devancé par le mouvement Nidaa Tounès créé il y a à peine deux ans et à la présidentielle où son candidat non déclaré, Moncef Marzouki a été battu à plate couture par Béji Caïd Essebsi. Pour bien des cadres de ce parti, cette crise est le résultat logique des erreurs commises par la direction. On connaît le dévouement des militants d'Ennahdha, mais, trop, c'est trop. Le leadership de Rached Ghannouchi, naguère intouchable, est de plus en plus contesté.

On lui reproche notamment des choix discutables, le déficit démocratique au sein du mouvement, la marginalisation des structures réduites à des courroies de transmission à sens unique et surtout un bilan catastrophique : en deux mois, le parti islamiste aura tout perdu, la présidence du gouvernement, le contrôle du parlement où la majorité est détenue par Nidaa et  même la présidence de la République que le mouvement voulait contrôler à travers «un candidat consensuel». Le centre de pouvoir s'est déplacé de Montplaisir aux berges du lac, siège du mouvement Nidaa Tounès.

Après la défaite des législatives, Ennahdha a voulu se rattraper en misant sur une victoire de Marzouki. La machine du parti a éte mobilisée et une trentaine de milliers d'observateurs ont été mis à sa disposition pour lui assurer une victoire qui aurait fait oublier aux militants, la défaite des législatives. Mais une fois de plus, c'est Caïd Essebsi qui l'emporta avec un écart de plus de 10 points. Unr humiliation de plus, une humiliation de trop.  Désormais, Ennahdha est rejeté dans l'opposition au grand dam de ses militants qui se voyaient au pouvoir pour au moins les quarante prochaines années. D'où la fronde à laquelle on assiste avec le départ de plusieurs cadres et notamment le plus prestigieux d'entre eux, Hamadi Jebali.

Ce dernier, reproche au parti qu'il avait servi pendant plus de trente ans de l'avoir lâché une première fois au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd lorsqu'on a torpillé ses efforts de former un gouvernement de technocrates et une deuxième fois lorsqu'il fut désavoué par les dirigeants du parti quand il a annoncé sa décision de se porter candidat à la présidence la République. Aujourd'hui, il compte de créer son propre parti. Compte tenu de l'ascendant qu'il exerce sur un grand nombre de miiltants, son départ risque de provoquer des dégâts incommensurables et mettre fin à la légende d'Ennahdha, parti invulnérable.

D'ailleurs,  Abdelfattah Mourou qui est hiérarchiquement le N°2 du mouvement, n'écarte pas une scission au sein d'Ennahdha. Il prête également à Marzouki, dopé par sa défaite «honorable» aux élections présidentielles,  l'intention de créer un parti sur les décombres du CPR et de ses dérivés auquels viendraient ce joindre les déçus d'Ennahdha et ils sont plus nombreux qu'on ne le croit.

Mustapha








 

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1 Commentaire
Les Commentaires
ally - 23-12-2014 07:15

Eh bien oui ; on a le droit de rêver ! Aucune logique ; aucune référence dans tout ce que vous dîtes. Vous parachutez des mots pour former des phrases. Mais donnez nous des références ; diable ! Où maintenant ; que vous avez fini avec les présidentielles vous vous occupez d'Ennahda. Mais ce n'est pas le parti le plus perdant dans cette affaire .Il y a d'autres qui ont plus que 40 ans et ont même reculé par rapport à leurs position aux temps des dictatures. Alors ; vous vous en n'occupez pas ? A moins que votre objectif est autres ; quoi ? J'ai ma petite idée ! Moi ; je vois les choses autrement . Je trouve qu' Ennahda a su se maintenir grâce au génie politique de Ghannouchi. La majorité des partis qui sont maintenant presque écrasés ont bien voulu l'effacer de la scène politique avec les scènes théâtrales au Bardo, à la Kasba et ailleurs. Maintenant ; ils ont compris que tout ce qu'ils avaient fait a servi à Nidaa et pas à eux. Ennahda se maintient encore et sûrement. Nidaa ; ce parti où le seul homme sûr est BCE (Évidemment ; c'est le modèle Bourguibien !) n'a pas encore fait son congrès. Vous trouvez ça normal ? Et vous vous attaquez à un parti qui, à mon avis, fonctionne bien jusqu'à maintenant et même démocratiquement ! Parce que tout simplement ; vous voulez déstabiliser le pays et l'équilibre de l'échiquier politique qui se construit si on veut vraiment un avenir démocratique pour ce pays. Était ce votre cas ? Vous allez me dire que vous ne voulez pas le construire avec Ennahda. Eh bien oui ; c'est avec Ennahda qui malgré l'acharnement de tous les médias ; elle est là ! Parce que les tunisiens ne sont ni marxistes, ni nassériens, ni baathistes mais des arabo-musulmans à leurs manières et non pas telles qu'on vous dicte de l'extérieur ; laïque ou je ne sais quoi ?

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