Opinions - 21.08.2013

Vivons-nous les prémices d'une désintégration de l'Etat ?

Indécence signifie selon l’entendement : grossièreté, impertinence, impolitesse, impudence, impudeur, incongruité, inconvenance, incorrection, obscénité. Ce chapelet de mots se disperse,  inonde « l’actu », pollue le ciel qui nous tombe sur la tête chaque jour en cette Tunisie qui ne  sait plus à quel saint (e) se vouer. A chaque jour suffit sa peine !  Le mausolée de Saida Mannoubia a été incendié par des encagoulés partis à la chasse des hérétiques. Le patrimoine part en fumée, le présent hésite, l’avenir s’obscurcit, le passé se croyant à l’abri, se consume.  Et la mémoire collective pardi !  Il pleut dru sur cette Tunisie automnale : "Ghassalit Ennwedir",  comme on dit chez nous. Orage.  « Ô rage, Ô désespoir, Ô vieillesse ennemie !»

L’indécence en politique, faits, discours, posture ou, position  a une autre résonnance lorsqu’elle s’adresse à une société qui tremble  dans l’œil du cyclone. La parole  machiavélique  décline ses  variations sur le thème de l’indécence lorsqu’elle s’affranchit de l’éthique,  adoptant le principe immoral  selon lequel  la fin justifie les moyens, y compris le crime.  Nous vivons des moments où le texte et le contexte fusionnent, contournent le hiatus,  hurlent de concert, que le temps est mauvais !

Quels liens entre les noyés de Lampedusa et les morts du vendredi noir du 14 septembre ? A priori aucun.
 A réfléchir ; il se profilait derrière l’écran de fumée qui s’envolait au-dessus    l’ambassade américaine et,   du mausolée de Saida Mannoubia,   des cris muets des feus-les   « Harragas » portés disparus, la braise qui couve sous le laxisme sécuritaire. Chercher des responsabilités pour distinguer les pompiers des pyromanes exige de se départir définitivement de la théorie du complot,  servie, réchauffée, resservie jusqu’à la nausée.  Il a bon dos cet accusé  polymorphe, présumé coupable,    tantôt ex « RCDiste»  rebuts de l’ex régime, orphelin de Bourguiba ; tantôt laïc francophone d’obédience maçonnique.  Est-il aussi coupable de vandalisme, de pillage, d’incendie d’ambassade et de mausolées, de viol d’une jeune fille par des policiers, de torture ayant donné la mort à  un détenu, de naufrage de jeunes despérados au large de Lampedusa, de recel de vidéo dont les propos d’un haut responsable politique ont été sortis de leur contexte? Que fait la police ?

Des policiers qui violent une femme sous prétexte qu’elle était en compagnie de son fiancé en posture attentatoire  aux mœurs – aux dires des violeurs témoins, juges de la décence et, partie ( !) – n’auraient pas commis cet acte odieux si d’autres interpellations musclées de « couples non légitimes »  eussent  ému un tant soit peu, le ministre de l’intérieur. Le silence qui  suivit ces exactions  valait encouragement tacite, ils pensaient avoir    droit de cuissage, ils en usèrent et abusèrent: une fille avec un garçon dans un véhicule présuppose sa petite vertu, elle méritait donc d’être traitée comme un « sabya ». La justice transactionnelle transita honteuse  pour poursuivre la victime d’un viol pour atteinte à la pudeur.  Ainsi soit-il !

Les policiers qui se permettent d’humilier des manifestants, qui profèrent des mots grossiers,  surtout à l’encontre des femmes  qui n’eurent la bonne idée de s’abriter sous un Niqab, ne se sentiraient autorisés à commettre  des actes  illégaux que parce que les instructions ont été  données pour ménager les uns  et ;  maltraiter les autres, l’ostensible piété fera la différence,  Dieu reconnaitra les siens. L’arrogance  érigée en méthode de gouvernement, doublée de l’inconscience des responsables   creuse le lit  de l’arbitraire suggérée par  la force publique,  ainsi s’autorise une frange du   «  public »  à faire fi du respect de la loi parce que ceux qui sont censés la faire respecter la piétinent devant lui. L’exemple  vient d’en haut. L’Ethique, la déontologie sont  flexibles pour celui qui dispose de la loi du plus fort. Qu’est-ce qu’est obscène, le viol ou « l’illégitimité » d’un couple ?

Sur une chaine de la télévision nationale, à une heure de grande écoute, un haut  responsable de la myriade islamiste fit l’éloge de la pédophilie, trouvant des vertus au mariage d’une fille de 13 ans, «  ça répondrait à ses pulsions et apaiserait sa frustration » dit-il sans ambages, lui  bien épanoui sexuellement. L’adulte mâle, mûr et, vacciné qui se payerait une gamine ne commettrait pas cet acte  pour assouvir des pulsions de bas instincts, il ne fera que se conformer au dogme de haute teneur exégétique ! Entre temps, une petite fille de 13 ans, est morte au Yémen d'une hémorragie,  des suites d’un viol  " Charîa compatible », perpétré par un lascar de 24 ans qui convola avec elle en injustes noces. Obscénité.  

  Un mort sous la torture, c’est inacceptable. De l’aveu du ministre de l’intérieur lui-même,  qui en connait un rayon, lui qui a son corps défendant croupissait dans les geôles de Ben Ali, compte désormais  sous son autorité le premier décédé entre les mains  de  collaborateurs tortionnaires. Diligentons une enquête pour enterrer le mort deux fois !

Un rafiot affrété par des passeurs sans scrupules s’échoue aux larges de Lampedusa avec ses naufragés rescapés  qui ont perdu des compagnons  au cours d’une expédition suicidaire. Nous avions vu   les images terrifiantes   de ceux  qui s’immolaient par le feu, devrions nous nous habituer  au « spectacle » macabre de ceux  qui se suicideraient « en buvant l’eau de mer » ? Ainsi le recommanda avec arrogance à ses contradicteurs une ministre de ce gouvernement ! Impudeur.

Un constat attristant qui pointe du doigt  l’énergie du désespoir qu’est devenu  le  crédo de tunisiens de foi musulmane  ayant perdu la foi en l’avenir. Le soir même, alors que les  journaux télévisés européens meublaient « l’info »  par l’échouage du  énième « boat people » repêché avec ses « infortunés  de la mer »  entre formage et dessert,  d’éminents ministres  d’Ennahdha fêtaient en grande pompe un mariage collectif à la  baqlawa et aux boissons fraiches. Alors que des mères tunisiennes pleuraient leurs fils, des représentants de l’Etat arboraient des sourires satisfaits  sous les youyous dans un happening kitch digne du grand guignol.  Indécence !

Un  piètre cinéaste amateur du grotesque, islamophobe nourri à la haine de l’autre, commet une œuvre affligeante de  médiocrité,  réussit à  produire l’émotion qu’il attendait dans des pays musulmans où règnent des dictatures établies  ou «  naissantes( !) ». Des Tunisiens chatouilleux à fleur de peau se sentirent blessés, ils décidèrent de réagir en allant protester devant l’ambassade des USA  le vendredi 14 septembre. Ce qu’ont fait «  les frères » libyens  méritait   un écho chez nous, se dirent les dépositaires  exclusifs,  auto proclamés de la défense du prophète. L’image horrible  de l’ambassadeur américain exécuté  par des salafistes libyens fit le tour du monde, elle susciterait le dégout à n’importe quel être humain normalement constitué. Elle était aussi ignoble que celle qui  exposa le cadavre de Gueddafi se faisant empaler par les « néo démocrates » libyens.  On avait dit : «  Jamais ça chez nous ! », en  Tunisie,  berceau des civilisations. Les autorités tunisiennes étaient donc prévenues. Pourtant attendue, la razzia  « Ghazoua » des salafistes sur l’ambassade américaine à Tunis  ne rencontra qu’une résistance molle. Un vendredi qui sera marqué d’une pierre noire : des morts, des blessés, une police en déroute, vandalisme, pillage, incendies,  lors d’une épopée honteuse ou se mêlèrent salafistes exaltés à d’authentiques voyous qui saisirent l’aubaine pour s’enrichir de butins  « Ghanima ». Chacun savait que cette journée était à hauts risques,  qu’il fallait sécuriser les lieux.  Une ambassade est un territoire étranger qu’un Etat qui se respecte se devait de le savoir. Une horde d’hurluberlus arrivèrent par centaines, à bord  de bus  affrétés de sociétés de transport ayant pignon sur rue, eurent le temps de se rassembler, à un jet de pierre de l’ambassade, de donner l’assaut, de bruler, de pénétrer  l’enceinte, de monter sur les toits, de hisser  leur drapeau noir  sans que la police ne puisse – ou ne veuille- intervenir. Le ministre de l’intérieur  s’en était défendu : «  on a été surpris, ils  nous ont pris par derrière alors qu’on les attendait devant ». Il est interdit de rire, c’est tout simplement : grossier !

Aucun barrage de police n’a été organisé pour  empêcher les hors la loi  de commettre le prévisible et l’irréparable de l’aveu de R Ghannouchi, en personne : «  on  a laissé faire » dit-il. Qui  les  a laissé faire ? Incompétence, complicité ou les deux à la fois ?

Certains y sont allés de leur interprétation, ce serait un dommage collatéral de la guerre fratricide qui divise désormais les aspirant-émirs d’Ennahdha !  Voilà que l’un des  chefs radicaux « grand frère » de ces «  enfants gâtés »,  Abu Yadh, celui-là-même qui incitait les siens à venger  par le sang l’atteinte à l’image du prophète ;   annonce   que les salafistes n’y étaient pour rien. Il est allé  deux jours après aux funérailles d’un de ses disciples sacrifié sur le champ de la Ghazoua. A  l’image du   «  tueur qui marche dans le cortège funèbre de celui qu’il vient d’assassiner » dit  un proverbe tunisien ; Abu Yadh  n’a pas froid aux yeux. Impudent.
 Le drame était comme de bien entendu l’œuvre des nostalgiques du régime,  comme à Bizerte lors d’une  manifestation  pro palestinienne, comme à El Ebdellia  pour cause d’exposition d’œuvres blasphématoires, comme à Sidi Bouzid où un hôtel a été saccagé parce qu’il servait de l’alcool, comme à Menzel Bourguiba  pour interdire le spectacle de l’humoriste Lotfi Abdelli…Les  salafistes sont hors de cause, quelques arrestations pour donner le change qui précèdent des libérations. Non-lieu pour   des centaines de  cas isolés !
Si quelques milliers d’illuminés  détenant le monopole de l’ignorance infuse s’arrogent  le droit de bafouer la loi, de piétiner les symboles républicains, de profaner les  mausolées des saints,  du fondateur de la république (Bourguiba) la fleur au fusil, il y a une volonté délibérée de saper le pacte social qui tint bon "cahin-caha" en dépit des soubresauts qui ont  ébranlé la Tunisie à plusieurs reprises. Notre identité tunisienne «  El Hawia » est construite depuis des siècles par les mains invisibles de nos figures mythiques, légendaires, symboliques ; s’y attaquer c’est décider d’anéantir ce qui nous rassemble, ce qui nous ressemble ; ce qui fait de nos individualités élémentaires  éparses,  un «  Nous » signifiant qui nous survivra. 

 Ces  énergumènes  qui veulent réinventer notre histoire, qui ont fait de la terreur un argument de leur dialectique logorrhéique ne viennent pas de Mars, ni d’un autre temps. Ils ne viennent pas de si loin,  ils résident bien dans  ce pays,  on sait les trouver quand on  a besoin d’un «  soutien spontané » au  «  plus fort gouvernement depuis cinquante ans ». M.Ghannouchi  déplora malgré tout, - malgré lui-, tant de laxisme de la force publique  face à la violence de ceux qu’il   considère encore comme «  nos enfants, qui ne viennent pas de la lune, il faudra les écouter,  le dialogue est la seule solution ». Allez dialoguer avec ceux qui viennent armés de cocktail Molotov, de gourdins,  de sabres, qui pillent, saccagent les biens publics  sous les « Takbirs » entonnés en cœur. Le « Takbir » est-il un visa pour commettre impunément des délits, et des crimes ?


 M. Abbou congressiste républicain, qui cueillit   la primeur démocratique, ancien militant des droits de l’homme rappelle à  ceux qui s’aviseraient de vouloir renverser le gouvernement le 23  octobre que la sanction serait  la  peine de mort. Monsieur Abbou  légifère et exécute, si ce n’est pas une dictature, cela y ressemble tristement. Pour un congressiste, c’est pour le moins incongru.

Une vidéo venue d’ailleurs,  présente le projet politique  de R. Ghannouchi et apporte la preuve irréfutable de la duplicité de son discours. La caméra « cachée » dévoile la fragilité de la relation entre  démocrates islamistes et  adeptes inconditionnels de la Charia. Si ces derniers voulaient mettre R. Ghannouchi face à ses tergiversations et ses calculs politiciens, en prenant l’opinion publique à témoin,  ils ont bien trouvé la méthode : « Cheikh Ghannouchi,  vous êtes des nôtres ou, contre nous, à vous choisir !». R. Ghannouchi fut bien sommé de se positionner clairement, soit en tant que démocrate convaincu du choix du peuple, soit un autocrate qui se doit de changer les rapports de forces au sein de la société pour mener jusqu’au bout le projet Califal. Il choisit de composer avec les salafistes. Il dit : « La police ne nous est pas  acquise, le soutien de l’armée n’est pas certain, préparons la société à notre projet ». Il ne pouvait être plus clair, l’alignement de l’appareil sécuritaire est indispensable pour boulonner définitivement Ennahdha au pouvoir. S’éloigne ainsi la neutralité de la police républicaine, -on en a vu quelques manifestations-, et s’en va ainsi l’esprit de la république.  A qui profite la diffusion de la vidéo ? aux salafistes qui veulent expurger le gouvernement des nahdhaouis mollassons, aux laïcs qui peuvent désormais disposer de la preuve que Ghannouchi  ne conçoit  le processus démocratique que comme une étape tactique  pour assoir un régime autocrate et  théocratique. R. Ghannouchi est désormais pris entre deux contradictions, la sienne et, celle que lui renvoient les siens plus ou moins démocrates. Il est en face d’une équation à deux inconnues, sa capacité à se passer de l’appareil nahdhaoui « pur jus » et son potentiel de rassembler autour de lui les plus ultras, alors qu’il a besoin des deux protagonistes. Dilemme cornélien. Il ne pourra resservir le même os aux deux turbulents alliés, «  manger de l’ex Rcediste ». Il n’a que le choix  de l’hésitation, de la manœuvre politicienne, pour gagner du temps, le temps d’assoir les relais policiers, militaires,  médiatiques, administratifs. Gagner du temps en le perdant en même temps, parce qu’il n’est pas seulement attaqué par les laïcs, il est désormais en difficulté avec ses alliances stratégiques. Il risque de tout perdre,  sa gauche et sa droite, à force de courir deux lièvres à la fois, on perd les deux ; certains de ses supposés supporters se verraient bien Calife à la place du Calife, il sait trop bien. Le démenti de R. Ghannouchi tomba mou, sans conviction, « Mes paroles dans cette vidéo sont sorties de leur contexte » dit-il. Au contraire, des preuves font l’écho  au quotidien de ses «  sages recommandations », dans les mairies, les gouvernorats, les écoles maternelles illégales, jusqu’aux chambres d’hôtels où des policiers zélés s’échinent à débusquer les amours interdites dans des lits adultérins. Entre temps, les Tunisiens perdent patience, le pays  craint pour sa liberté fraichement acquise et à  la paix sociale qui l’épargne de  la « somalisation ».


La Tunisie est en train de vivre les prémices d’une désintégration de l’Etat, lorsque n’importe  quel  drapé de Qamis  se croit autorisé à émettre des fatwas appelant au meurtre,  quand un élu promet la peine de mort à ceux qui lui demanderait de se conformer à  l’éthique républicaine  et de quitter l’ANC le 23 octobre. La république se disloque lorsque l’Etat laisse prospérer à ses côtés  des factions  qui lui disputent le monopole de la violence «  légale », que ces groupes se reconnaissent dans la pègre ou dans des sectes théocratiques -parfois les vases communiquent-  la conséquence est la même : déliquescence. L’Etat a comme pour première mission d’assurer la sécurité de ces citoyens comme  de toutes autres personnes étrangères sur son sol, il y est  soumis à une  obligation de résultat. Il règne en Tunisie aujourd’hui bien plus que l’insécurité proprement dite, un sentiment  diffus de peur qui ajoute  au mal vivre, une expression d’angoisse,  les derniers « exploits » d’agents de l’ordre ne font qu’accentuer ce malaise. Le prix que paye la nation  est exorbitant, des morts, des blessés, la peur, une image désastreuse de la Tunisie désormais classée pays à risque où le terrorisme a pris racine. La sécurité est le fondement du contrat social, elle est actuellement  plus que menacée par l’impunité dont bénéficient outrageusement,  indument  «  ses enfants qui ne viennent pas de la lune », des agités du bocal qui nous promettent un enfer sur terre pour qu’ils aillent eux, au paradis. Cette terre tunisienne qui respirait la tolérance,  est aujourd’hui en apnée. La Tunisie suffoque !

Mohedine Bejaoui
 

Tags : d   Ennahdha   ind   somalisation   Tunisie  
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2 Commentaires
Les Commentaires
azyz - 23-08-2013 10:03

bravo si el bejaoui s'il y avait un mot clef a retenir c'est bien la somalisation :somalisation qui transparait a travers l'etablissement de cadres de l'etat au foi de leur appartenance partisane(discutable quand on connait le gout pour retournement de veste des opportunistes de tout poil) pourquoi ne pas pousser un peu et assayer de voir les causes de cet etat de fait dans l'illetrisme au sens stricte mais aussi au sens figuré des citoyens du pays qui a commencé par l'emputation de lenseignement secondaire de la seule composante nocive a l'brutissement genrale a savoir la phylo dans une deuxieme etape vient l'etablissement d'une radio coranique autour de la quelle cristalliserait toute forme d'opposition qui du coup prendrait une couleur verte(je vois difficilement ben ali ou matri pieux)

Dr N. Dridi - 23-08-2013 13:13

J’adore, Monsieur, votre article qui est un rappel de ses qualités et souffrances vécues… d’un mort bien-aimé. Ce défunt s’appelle «la république tunisienne». Depuis… l'UGTT et l’opposition proposent des plans de paix, mais l‘équipe islamique y met une condition de guerre. Le contexte est schizophrénique. Le journal français "Le monde" évoque une Tunisie au bord de la guerre civile. Et notre économie est exsangue. La mobilisation civile, qui tient éveillé tout le pays depuis les meurtres d’hommes politiques et militaires, invalide -de fait- le suffrage universel qui a amené cette équipe au pouvoir. Faudra-t-il que le pays plonge dans le vide pour qu'elle comprenne et se destitue ?

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