News - 21.08.2013

L'économie, le grand absent des débats politiques dans les médias

Une fois de plus, l’économie a eu droit à la portion congrue, une dizaine de minutes  contre près d’une heure et demie  réservées aux questions politiques. Le débat politique de mardi soir sur El Wataniya est venu nous confirmer le manque d’intérêt de nos médias. Dix minutes à peine  pour parler des tenants et des aboutissants de la dégradation de deux crans de la note souveraine de la Tunisie, du chômage, de l’inflation, de la crise du tourisme, des rumeurs les plus folles sur  l’état de nos finances. Dix petites minutes pour expliquer, dédramatiser, relativiser et deux hommes, un ministre celui des finances, sûr de lui, trop peut-être pour rassurer et un expert économique et  dirigeant dans un parti d’opposition qui, à force regarder la moitié vide du verre, est tombé dans le catastrophisme. Bref, un laps de temps trop court pour faire la part des choses,  démêler l’écheveau des problèmes qui intéressent vraiment le Tunisien et répondre à cette question récurrente qui le taraude depuis quelques mois : y aura-t-il suffisamment d’argent pour payer  les salaires des fonctionnaires à la fin de ce mois ?

En contrepartie, les invités de la première partie du débat ont pu discuter tout leur soûl des chances de succès de la médiation de l’UGTT entre la Troïka et l’opposition, des dessous de l’entretien entre Caïd Essebsi  et Ghannouchi , de la campagne Irhal, et d’autres questions qui constituent le cadet des soucis du Tunisien moyen, confronté à des problèmes existentiels.

En février 2011, lors d'un débat télévisé qui réunissait Rached Gahannouchi, Mustapha Ben Jaafar et Néjib Chabbi, un jeune étudiant de l'IHEC de Carthage avait interpellé les invités en termes « depuis le début de l'émission, vous ne parlez que de politique, alors que les dossiers économiques sont aussi importants sinon plus». Réponse de Ben Jaafar : son tour viendra. Mais pour le moment, le oplus urgent est de régler les problèmes politique».

Près de trois ans plus tard, le temps n'est pas encore venu de parler économie. Doit-on attendre la faillite de l'Etat pour l'évoquer ? Au cours de cette émission, le même étudiant a voulu tester  les connaissances économiques de ses interlocuteurs : à combien s'élève le budget de l'Etat ? Silence sur le plateau. Après un moment d'hésitation,  un invité qui était ministre du développement régional propose une réponse : 60 milliards de dinars . Tout penaud, le ministre se répand en excuses : «j'ai confondu entre budget et PIB».  Un autre rectifie « c'est 50 milliards». La réponse juste était 19,192 milliards. Rien n'a changé depuis. Et c'est-là le drame de notre classe politique. Exceptés ceux qui ont une formation économique, nos hommes politiques n'ont aucune notion d'économie. Quand comprendront-il que les problèmes politiques importants ont tous un soubassement économique ?

Hédi Béhi
 

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1 Commentaire
Les Commentaires
fadhel - 22-08-2013 05:29

l'économie est à la base de la politique,une fois de plus nos élites "et c'est eux qui le disent" ne sont pas à la hauteur.En plus les données sont fausses sans parler des statistiques qui sont une spécialité purement tunisienne.

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