News - 12.08.2013

Mongia Mabrouk Amira: Une Tunisienne qui a su donner un sens à sa vie

Dix mois après la disparition de Madame Mongia Mabrouk Amira, un livre retraçant son parcours vient d’être publié par Mesdames Alia Baccar Bournaz, sa nièce, docteur ès lettres françaises, et Mouna Mabrouk Ben Laïba, sa fille, docteur en pharmacie.

Madame Mongia Mabrouk Amira, illustre figure de notre pays, connue et très appréciée par ses contemporains et ses disciples, est malheureusement aujourd’hui méconnue dans la population et surtout parmi les jeunes.

Ce livre trace le portrait d’une fille tunisienne, Mongia Amira, qui naquit en 1920 dans la Médina de Tunis, dans une famille traditionaliste, d’une mère audacieuse et intelligente, qui a su secouer les mentalités et vaincre les tabous de son entourage, notamment pour ce qui concerne l’instruction de ses quatre filles.
Mongia Amira, à la différence des Tunisiennes de son époque, a poursuivi à Tunis des études primaires et secondaires dans des établissements français, qui lui ont ouvert la voie des études supérieures à l’étranger. Dans les souvenirs des années 30 à 52, Mongia Amira décrit les différentes étapes de ses études menées brillamment et avec persévérance, et a, malgré toutes les difficultés rencontrées, gravi les différentes échelles,  jusqu’à l’obtention du diplôme le plus prestigieux de sa spécialité, à savoir le Concours d’agrégation d’arabe en 1952 à Paris.
Le livre présente également un travail de recherche effectué  par Mongia Amira en 1951 à Alger, sur «le Ramadan en Tunisie» dans le cadre de son mémoire de fin d’études en langue et littérature arabes .

Mohamed Talbi, penseur musulman coranique pratiquant, et de la même promotion du Concours  d’agrégation d’arabe de 1952, a préfacé ce livre sous le titre «Mongia Amira , première femme tunisienne agrégée d’arabe». De  retour à Tunis, la tête haute et fière de son agrégation, Mongia Amira s’est consacrée à  inculquer l’amour de la langue arabe en tant qu’enseignante dans les lycées de jeunes filles,  puis elle a dirigé, après  l’indépendance, le Lycée de Radès de 1958 à 1983, avec autorité et en bonne entente avec ses collègues.

Mongia Amira est devenue Madame Mabrouk en épousant en 1955 Saïd Mabrouk, issu d’une famille monastirienne de souche, licencié ès lettres et diplômé en droit tunisien, qui lui sera, tout au long de son parcours, d’un inconditionnel soutien.
Les témoignages et les hommages rendus dans ce livre par des personnalités politiques, par ses anciennes élèves, ses amis, ses collègues et sa famille sont unanimes, et évoquent  Madame  Mabrouk comme une grande dame dotée d’un caractère de rigueur, mais également de grandes  qualités humaines et intellectuelles. Madame Mabrouk a su gérer son lycée en conciliant modernité et tradition. Elle a formé, durant vingt-cinq ans, des élèves de qualité qui ont occupé leurs fonctions avec compétence. Ses élèves sont encore présentes et actives, et militent aujourd’hui pour une Tunisie démocratique en tant que citoyennes à part entière.

Il y a cependant une période de la vie de Madame Mabrouk  que le livre ne fait pas apparaître, à savoir son adhésion à l’Union nationale des femmes de Tunisie (UNFT), où elle a milité depuis 1958 jusqu’au début des années 80 en tant que secrétaire générale, pour la cause féminine et notamment pour  l’instruction, le travail et l’épanouissement de la femme.

Madame Mabrouk, femme de principe, a pris des positions courageuses en faveur de Radhia Haddad, présidente de l’UNFT, qui subissait alors les représailles du régime des années 72.

Ce parcours exceptionnel de Madame Mongia Mabrouk Amira est en symbiose avec son signe astronomique le Verseau, connu pour «verser sur le monde l’eau de la connaissance et de l’esprit»  

Qui d’entre nous pourrait rester insensible au récit de sa vie ?

Neila Haddad-Chahed
Ancienne élève
du Lycée de Radès,
docteur en biophysique

 

Tags : Tunisie  
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3 Commentaires
Les Commentaires
Hoss - 13-08-2013 01:23

Article contenant beaucoup de fautes d'orthographe.

Ben Salem zeineb - 13-08-2013 03:44

Par sa rigueur elle m'a fait perdre une année scolaire 1965 /66 en ne voulantes accepter plus de 30 élèves par classe il a fallu l.intervention de si Mahmoud el messadi ministre de l'éducation

citoyenne indépendante - 13-08-2013 12:51

J'en suis une !Feu Madame Mabrouk a beaucoup milité pour previliger entre autre rien que les siens!!!Je garde un très mauvais souvenir de cette femme de poingne si j'ose dire qui a été à l'origine de toute ma scolarité

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