Opinions - 14.05.2010

La Gouvernance des Sociétés: collégialité, concertation, et sensibilité sociale.

La gouvernance des entreprises, organisées sous forme de société et particulièrement de sociétés anonymes, a toujours existé.
Son nom a varié tout simplement avec le temps: direction, management, et finalement gouvernance.

Mais, un principe de base l’a toujours régie, à savoir, le premier responsable tire sa légitimé du propriétaire, que ce soit l’Etat, la personne ou les personnes physiques ou morales qui contrôlent la majeure partie des fonds ou actions mises à la disposition de l’entreprise.

Il est certes apparu par le passé, que la personne chargée de la direction incarne totalement cette structure aux yeux du personnel et du public, surtout s’il bénéficie de l’autorité nécessaire  et des pouvoirs les plus larges.

A ce sujet, les exemples les plus frappants sont :

  • En France : Dreyfus à Renault et Bloch-Lainé au Crédit Lyonnais ;
  • En Tunisie : Feu Abdelaziz Mathari à la STB et Hassan Belkhodja à la BNA.

Le rôle croissant du Conseil d'Administration

L’importance prise aujourd’hui par  les entreprises dans le domaine économique et social, avec une dimension croissante, et un système de gestion toujours plus complexe, les a poussées à multiplier et à diversifier leurs ressources (actions, obligations et emprunt…), mais également à s’orienter vers plus de collégialité dans la direction, et de sensibilité sociale dans la gestion des ressources humaines.

Quelle que soit la forme juridique prise par la société ou sa gouvernance, le Conseil d’Administration n’a plus une existence formelle et joue un rôle de plus en plus important.

A leur tour l’AGO et l’AGE avec la multiplicité des actionnaires prennent davantage d’importance. C’est ainsi que le rôle et la mission de l’audit externe se précisent de manière significative.

L’évolution n’est pas en reste sur le plan social. Les entreprises, à cet égard, se voient dotées d’un comité d’entreprise et d’un comité paritaire. La représentation du personnel au conseil d’administration est de mise dans certaines sociétés. Ces orientations ne cessent de se confirmer avec le temps.

Ainsi, la bonne gestion a amené les responsables à distinguer nettement entre trois fonctions différentes dans la marche des entreprises : la gestion d’une part, le contrôle et la surveillance d’autre part.

Aussi, l’examen minutieux de la vie des entreprises nous permet  de tirer deux enseignements majeurs :

La manière de gérer l’entreprise ne cesse d’évoluer. Mais d’ores er déjà, Il  y a lieu de noter que les sociétés qui pratiquent la collégialité sur le plan de la gestion et celles qui optent pour plus de sensibilité sur le plan social, rencontrent moins de difficultés et progressent plus rapidement que celles qui s’en écartent.

Il faut signaler à ce propos, que cette collégialité suppose une grande transparence, l’existence de procédures  précises et complètes, mais, surtout une concertation constante à tous les niveaux de la décision.

La sensibilité sociale a le grand mérite de sécuriser le personnel sur sa situation présente et à venir. Elle est de nature à le pousser à plus de fidélité, d’attachement et de dévouement vers son entreprise, qui devient pour lui, sa seconde famille.

Cette distinction entre les différentes fonctions précédemment signalées, devient de plus en plus nette avec le temps.

La direction générale se renforce et s’élargit par la nomination auprès du directeur générale, d’un ou parfois plusieurs directeurs généraux adjoints, en plus du secrétariat général, chargé essentiellement de la gestion des ressources humaines.

Souvent, le directeur général éprouve le besoin de se faire assister par un comité exécutif, dont les membres sont choisis parmi le staff de la société, ou parfois, parmi les administrateurs, afin de l’aider à prendre les décisions majeurs, concernant la gestion de l’entreprise.  

On assiste également à l’émergence de différents comités spécialisés, chargés du suivi de certains aspects de la gestion, comme les crédits, les promotions du personnel…etc.

L’audit externe dont la mission et les attributions se précisent davantage, cohabite désormais avec l’audit interne, dont le rôle est parfois réglementé, comme c’est le cas pour les banques.

Le conseil d’administration est appelé à jouer un rôle beaucoup plus important que par le passé. La réglementation préconise à cet effet, la création en son sein de plusieurs comités : le comité permanant d’audit,  le comité de rémunération et le comité exécutif de crédit pour les banques.

Dans le cadre de cette évolution, des sociétés dotées d’un directoire et d’un conseil de surveillance ont vu le jour.
Les sociétés  « classiques » optent souvent, quant à elles, pour la séparation des fonctions de président du conseil, de celle de directeur général.

Le président est chargé de préparer les délibérations du conseil, ainsi que du suivi de l’application des décisions prises.
La mission du directeur général consiste à assumer la gestion quotidienne de l’entreprise, dans le cadre, entre autres, de la politique tracée par le conseil d’administration.

Cette option répond à un souhait grandissant de collégialité et de surveillance.

Les enjeux prennent de plus en plus d’importance, ce n’est donc nullement étonnant que le rôle du conseil et celui des assemblées ordinaires et extraordinaires soit de plus en plus déterminant.

Finalement, et pour conclure, je dirai qu’à mon sens, les maitre-mots dans la gestion d’entreprise demeurent : collégialité, concertation, et sensibilité sociale.
 

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