News - 03.03.2016

Il faut sauver l’Ecole tunisienne de Doha

Ecole tunisienne Doha Qatar

Vive tension ces derniers jours à l’Ecole tunisienne de Doha qui accueille plus de 2700 élèves et lycéens. A l’origine de ce malaise qui inquiète les parents et angoisse leurs enfants, des sanctions disciplinaires de renvoi allant jusqu’au renvoi définitif d’un élève et des sanctions. Motif retenu contre eux, inscription de nuit de graffitis sur les murs de l’établissement, dénonçant des éléments du corps éducatif. Ce n’est là que la partie apparente d’une tension qui ne fait que de monter en raison de la rigidité de la direction de l’Ecole et de ses positions à la limite de l’extrémisme qui ne sied plus au mental des jeunes d’aujourd’hui. Certains vont jusqu’à taxer l’équipe de direction et le comité de gestion d’engagement politique islamiste.

Fondée dans les années 1980 à l’initiative de l’Organisation tunisienne de l’Education et de la Famille (OTEF), avec l’arrivée au Qatar des premières vagues de coopérants tunisiens, elle a bénéficié d’enseignants coopérants de grande qualité comme en témoignent les excellents résultats au bac (tunisien) enregistrés. Ce succès lui a valu la considération et le soutien des autorités qataries qui ont mis à sa disposition des locaux modernes, spacieux, avec salles de sports, etc. En visite officielle à Doha en décembre dernier, le chef du gouvernement, Habib Essid a pu le constater lui-même, ravi de passer « une heure de bonheur » avec ces enfants et jeunes tunisiens. Spontanément, ils ont entonné avec beaucoup d’émotion l’hymne national. Ce jour-là, Essid ne s’était guère douté de ce qui couvait. Mais, après son départ, cela a fini par se révéler au grand jour.

Le renvoi des jeunes lycéens a suscité beaucoup d’émotion et encore plus l’interrogatoire subis par les élèves, la nature des reproches qui leur sont faits et la transmission de l’affaire à la police qatarie qui a dû les convoquer pour audition. La maman d’un lycéen concerné s’en est fort indignée mentionnant que l’un des éducateurs a reproché à son fils de parler à une fille dans la cour ou de se rendre à un centre commercial (le mall très select Villagio), comme si c’était un lieu de débauche.

Alerté, l’ambassadeur de Tunisie à Doha, Slaheddine Salhi s’est rendu jeudi matin à l’Ecole pour apaiser les tensions, rassurer les élèves et inviter leurs parents à désamorcer toute mésentente. Premier geste certes utile, mais insuffisant. C’est la gouvernance de l’établissement qui est à revoir et surtout à protéger de toute main mise politique ou religieuse.

 

 

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