News - 16.02.2016

Nabli : L’Etat, en Tunisie, est ou bloquant, ou absent !

Nabli : L’Etat, en Tunisie, est ou bloquant, ou absent !

Sur le ton feutré mais ferme qui est le sien, Mustapha Kamel Nabli ne garde pas la langue en poche lorsqu’on l’interroge sur le fonctionnement du gouvernement. « Je ne juge pas les hommes, mais les choix, les politiques et les programmes » répond-il au micro de Wassim Ben Larbi, mardi matin sur Express Fm. « Je ne vois pas émaner du gouvernement des signaux forts qui témoignent d’une prise en charge effective ni des urgences brûlantes, ni des problématiques profondes, ajoute-t-il. Tout fonder sur une recherche des financements extérieurs escomptés à la faveur d’une conférence des bailleurs de fonds ne me paraît pas la solution la plus appropriée. Ce qui compte le plus, ce sont les choix essentiels à convenir, les politiques à élaborer et les programmes à mettre en œuvre. Le financement n’est pas la réponse miraculeuse, mais un moyen ».

 
L’ancien gouverneur de la Banque centrale et longtemps directeur à la Banque mondiale met en garde contre la déliquescence des institutions. « L’Etat, en Tunisie, est ou bloquant, ou absent, n’arrivant pas à jouer pleinement son rôle », souligne-t-il. Mustapha Kamel Nabli est sollicité par les médias à la veille du Forum pour le Futur qu’il animera les 24 et 25 février courant avec Mohamed Haddar et l’équipe de l’Association des Economistes tunisiens (ASECTU), sur le thème de : Quels choix économiques et sociaux essentiels pour la consolidation de la démocratie en Tunisie. 
 
Faisant la distinction entre son statut d’expert et celui « d’un Tunisien concerné par la chose publique », il plaide à travers ce forum ouvert à tous les acteurs significatifs en faveur d’un débat pluriel et approfondi sur des options fondamentales à prendre pour le pays. « Comme nous y sommes parvenus sur le plan politique et consacré par la nouvelle constitution, il importe aujourd’hui de redonner à l’économique et au social toute l’importance qu’ils méritent et nous appartient de convenir des choix idoines. » Nabli cite à cet égard nombre d’exemples : l’emploi de la femme qui reste actuellement minoritaire, le rôle du secteur public, la réforme des services publics, les relations professionnelles, et autres. S’il ne présente pas, à ce stade, les réponses appropriées, il en esquisse, avec les équipes de l’ASECTU, et sur la base des documents de travail élaborés, les pistes qui semblent utiles à emprunter. « C’est aux participants au Forum qu’il appartient de creuser ces différentes pistes, de formuler des propositions utiles et de poursuivre le débat et l’élargir afin de parvenir au consensus nécessaire à même d’éclairer les décisionnaires », conclut-il.

Forum du futur : un débat de fond

« Relever les défis majeurs de la reprise économique permettant d'atteindre des niveaux de croissance et d’investissements plus élevés à même d’améliorer les conditions de vie de la population, et répondre aux aspirations à l’emploi et au développement des régions défavorisées, nécessite des choix fondamentaux et une vision cohérente ». C’est ce qu’a affirmé Mustapha Kamel Nabli, introduisant le Forum du Futur qui se tiendra les 24 et 25 février courant à Tunis, à l’initiative de l’Association Tunisienne des Economistes (ASECTU) avec l’appui de l’Economic Research Forum (ERF).
Il a ajouté que : « De tels choix concernent la qualité de la croissance économique en termes d’équité et de justice sociale, les réformes nécessaires de l’Etat et en particulier de l’Administration, du rôle du secteur privé et de sa nature, ainsi que des relations sociales et de leur gestion. Des changements profonds sont nécessaires dans tous ces domaines pour que la Tunisie puisse aspirer au statut d’une économie émergente »
Le Forum du futur regroupera les principaux acteurs et intervenants dans le développement économique et social du pays. Les participants débattront à cette occasion des défis de la croissance et les grandes orientations, les impératifs d’une croissance plus équitable et plus inclusive, les grandes réformes des structures de l’Etat, le rôle du secteur privé dans le développement et sa qualité et les relations professionnelles. Outre Mustapha Kamel Nabli, figurent parmi les intervenants figurent notamment, Mohamed Haddar, Anouar Ben Khelifa, Sofiane Ghali, Habib Zitouna, et Mongi Boughzala.
 
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