Opinions - 01.06.2015

La recherche d’un repère d’espoir

La recherche d’un repère d’espoir
  Ecrit par
Abdelmajid Fredj
Tunisie -

La Tunisie s’endort depuis quelques temps sur un volcan. Son éruption balayera tout sur son passage y compris les chants scandés par une jeunesse en effervescence pour la liberté, pour la dignité, pour l’équité et la justice.Les cieux ne seront peut-être plus là pour tendre une main de salut et sauver le pays. Il n’y a jamais de tsunami positif. Tous les rêves se dissiperont et s’évanouiront. Comment, grand Dieu en sommes-nous arrivés là. Comment et pourquoi les tunisiennes et les tunisiens ont-ils laissé filer entre les doigts la chance qui leur a été offerte pour se reconstruire la trajectoire qui a été la leur, celle de la modernité, de la liberté, de la justice et de l’honneur.

Plus que quatre longues années se sont écoulées, avec leur douleur, leur peine, leur attente, mais aussi avec leur espoir, et la Tunisie ne cesse de voltiger, par intermittence, autour de l’œil  du cyclone. Un pan de la classe politique, nous présente, hélas et sans cesse, des spectacles assez désolants. Du dénigrement et du mépris de l’autre et bientôt de soi-même.  De l’esprit de vengeance sur l’histoire et les hommes. De la négation de la différence. Du terrorisme qui s’installe dans les sommets de nos montagnes et gagne nos villes. Fort heureusement, à ce niveau,des succès importants sont réalisés, mais le risque demeure latent. Sont-ce là encore les « valeurs révolutionnaires » qu’on voudrait nous inculquer. On en arrive à l’évidence que l’amour de la patrie n’est plus cette valeur si bien partagée entre nous tous. Depuis janvier 2011, les gouvernements se succèdent sans résultat tangible pour le humble citoyen. L’économique, le social, le culturel, le politique, rien n’est épargné, tous les coins et recoins de la vie sont altérés.

Mais voilà que la porte de l’espoir s’ouvre. BCE vient d’effectuer un voyage plein de promesses, porteur d’une vie rosâtre. Une seconde nouvelle renforce cette chaleur, et permet le sourire pour le futur : l’amélioration du Rating Souverain de la TUNISIE. La troisième note positive est la réouverture du bassin minier de Metlaoui. Mais les factieux nous laisseraient-ils sereins pour poursuivre notre percée vers plus de lumière.

L’espoir est toujours permis. L’espoir peut renaître, il faut y croire.Il renaitra avec BCE. Je me permets, toutefois, de me répéter en affirmant que la Tunisie peut se relever au prix de mesures audacieuses. La priorité est à accorder à la restauration de la sécurité nationale, extensive et non restrictive, dans le sens plein du terme sur tout le territoire avec une insistance particulière pour la sécurité aux frontières, incluant ainsi l’économique et notamment le commerce illégal et ses corollaires. La seconde a trait au climat et à l’environnement politique qui doivent obligatoirement se soustraire des querelles idéologiques et religieuses car leurs extrêmes conduiront irréversiblement vers le fondamentalisme qui n’est qu’une autre forme d’expression du terrorisme. Des avancées ont été accomplies, mais ne sont guère rassurantes. Ces préalables remplis, la tâche devient, alors, humaine et peut être à la portée du gouvernement.

Ce gouvernement doit encore une fois être d’une plus grande mobilité. Malheureusementsa composition ne pourrait lui conférer cette réactivité, cette agilité de déploiement rapide.Son plan de communication doit être plus étoffé pour recueillir plus d’adhésion, d’appui et de soutien de la classe politique et des organisations nationales et civiles de tout bord, avec pour corollaire, une accalmie sociale pour la durée du mandat de ce gouvernement. Ainsi les pans belliqueux pourraient être neutralisés.

Au niveau des réformes, j’insisterai, de nouveau, sur quelques uns de leurs aspects : La réforme de l’Etat,  celle de l’enseignement avec une insistance particulière sur l’enseignement d’élite d’une part, et d’autre part sur le tissu éducatif au niveau des jardins d’enfants. Je voudrais insister sur ce dernier point, devenu aujourd’hui un critère de choix du degré d’ouverture attendue d’une société sur l’avenir, car l’organisation,  la densité et la qualité de ce pan d’éducation esquisseront profondément  notre modèle de société au cours des décennies prochaines.

La Tunisie  sera ou ouverte inventive et créative ou, alors une société repliée sur elle-même. La recherche et développement sont d’une importance particulière. Ils vont certainement tracer les grands traits de l’économie de la Tunisie du futur. Sur le plan économique, deux grandes marches : les grands travaux d’une part et l’emploi des jeunes diplômés d’autre part. Comme le proposa M. Moalla, mais dans une proportion plus réaliste, ces jeunes peuvent être résorbés, par une volonté des hommes d’affaires et des chefs d’entreprises publiques et privées, à hauteur de deux cents mille jeunes sur une période de dix à douze mois en concordance avec la reprise, moyennant deux jeunes par entreprise. Si on adopte cette avancée, le défi serait à notre portée pour le relever. Au retour de Washington, et avant qu’il ne soit, demain, aux assises du G7, BCE doit s’adresser au peuple qui le croit dans sa majorité. Avec son éloquence, sa finesse et son style hérité du grand maître, il saura convaincre un peuple à la recherche de ses repères. Or, la mission, me semble-il, comme je le vois, a été confiée à certains députés et à quelques ministres, enthousiastes certes,mais sans grande expérience. Ils peuvent commette des impairs, quelques médias sont toujours là pour les y pousser. L’adhésion du peuple est indispensable. Si BCE parle, les politiques retiendront, peut-être,  ce jour là, la première leçon de la démocratie et le peuple pourra sortir pour applaudir, approuver et soutenir ainsi leur espoir.

Abdelmajid Fredj
 

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1 Commentaire
Les Commentaires
Touhami Bennour - 01-06-2015 23:26

"BCE, avec son eloquence, sa finesse et son style hérité "du grand Maitre Bourguiba".On peut parler de "Maitre" en politique?, cette expression s´applique aux universitaires peut-être; mais en politique, il faut montrer les instruments que l´Etat possède et pour lui il faudrait aussi d´autres moyens qu´il a utilisés, comme le "parti" qui a joué le role de prison et de police secrete.Moi j´étais ,jeune alors de gauche, jeté sans jugement ni raison valable, ce parti était une veritable prison, peut-être la première prison de Bourguiba. Ce que je veux dire il faut aussi parler du ministère de l´interieur et de la police secrete, et tous les instruments de repression qu´il a utilises. Evoquer son style ne veut rien dire pour un politicien. Moi je ne voudrais pas revoir ces instruments sans lesquels il ne pouvait pas pas gouverner. A propos du style, moi j´avais par hazard le meme style et la facon de parler que lui, et des amis on me l´a dit, des amis on me l´a dit justement, je sais dire "Esskhat" et je pourrais pleurer au dernier quart d´heure du discour etc.. Bourguiba comme Lenine et Nasser il ne faut pas les pas les voir comme des maîtres á penser, sans la police scrète , et ils savent les utiliser, ils ne peuvent pas faire grande chose.

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