Opinions - 13.04.2014

Le monde arabe…ce champ de ruines?

Socrate demande à ses élèves: «Un homme marche et arrive devant un ravin ; il tourne à droite, marche et arrive de nouveau à un ravin. Il tourne encore à droite et arrive encore à un ravin ; puis recommence encore une fois; il est donc entouré de ravins. Comment l’en sortir ?»

Les élèves désarçonnés ne savent que répondre au maître.  Socrate leur dit : «La réponse était comment est-il arrivé là? Vous n’avez pas trouvé de solution parce que vous êtes restés enfermés dans les termes où le problème a été posé alors qu’il fallait vous en libérer.» Cela ne vaut-il pas, aujourd’hui, pour le monde arabe? Comment en  est-il arrivé à la situation actuelle? That’s the question!

De Bahreïn au Yémen, de l’Egypte à la Libye en passant par l’Irak et la Syrie, voire le Soudan et la Palestine, le monde arabe est dans une tourmente sans précédent qui défie politologues et stratèges. Les peuples sont entrés dans l’Histoire avec le geste désespéré de Mohamed Bouazizi dont les répercussions se sont propagées jusqu’en Turquie, en Ukraine et même au Venezuela. Mais les strates accumulées des méfaits du colonialisme, de l’autoritarisme des gouvernements successifs, du néolibéralisme et de la mondialisation compliquent sérieusement l’analyse. On notera cependant que les Etats-Unis et les Européens imposent avec diligence des sanctions à la Russie pour une occupation qui est infiniment moins draconienne que celle qu’impose Israël au peuple palestinien depuis si longtemps et au mépris du droit international. Ce qui en dit long sur le poids des pays arabes et sur leur impotente Ligue.

En Tunisie, terrorisme, déliquescence de l’autorité, incivilités et grèves assombrissent l’horizon. Particulièrement préoccupante est la situation dans les établissements d’enseignement où les grèves démarrent au quart de tour — sans le moindre égard pour la formation de nos jeunes — et où la violence est devenue habituelle. Tout concourt ainsi à faire de nos jeunes de futurs combattants en Syrie… après un passage par Menzel Nour pour «la formation», bien entendu. Pourtant, certains dissertent encore doctement sur les «mérites» des écoles coraniques alors que nos enfants sont si mal classés  — tant en expression écrite, en mathématiques qu’en sciences— dans le classement  PISA (Voir notre contribution sur le site de Leaders du 16 décembre 2013) et que l’analphabétisme est si répandu chez nous que certains partis politiques salivent déjà à l’idée d’en tirer profit aux prochains rendez-vous électoraux, comme le prouvent les débats à l’ANC! Last but not least, le 58ème anniversaire de l’Indépendance a permis à M. Ghannouchi de ressortir son florilège vénéneux contre la Tunisie moderne et libérée voulue par Bourguiba. De leur côté, ses compagnons, sur l’Avenue Bourguiba, se sont livrés à un bien ridicule festival Morsi, ce président rejeté par son peuple. Ce qui expliquerait peut-être pourquoi l’Union des associations de l’émigration égyptienne demande au procureur général au Caire de poursuivre  M. Rached Ghannouchi pour «incitation au terrorisme,  pour ses attaques contre l’armée et la police et pour ses efforts de déstabilisation du pays.» (Al Ahram, 25  février 2014, p.6)

Bagdad et Damas au cœur

Tout Arabe, je pense, porte aujourd’hui le deuil de Bagdad où tombent, avec la  régularité d’un métronome macabre, les victimes d’atroces et aveugles attentats (9000 morts en 2013), «traduction des luttes de pouvoir acharnées».  L’invasion américaine de 2003 a dévasté la capitale de l’Irak — l’ancienne Mésopotamie qui a appris l’agriculture et l’irrigation aux humain— ainsi que  son admirable et riche musée. Le peuple irakien est encore imprégné des splendeurs passées des Jardins Suspendus de Babylone et de Nabuchodonosor, comme le prouve la quête iconographique de Salma Jawad (émission d’Arte du 22 mars 2014). Faut-il le rappeler, Bagdad  a été la première ville au monde à atteindre le million d’habitants entre le VIIIème  et le IXème siècle et à offrir le confort de 800 hammams publics quand Londres ne comptait que 30 000 âmes.

Cette ville a brillé de tous les feux de l’intelligence et du savoir sous  les Abbassides, notamment avec Haroun Errachid et son fils Al Maamoun, à l’époque où Charlemagne découvrait la clepsydre mise au point par les horlogers-hydrologues arabes et où sa capitale Aix-la-Chapelle (Aachen) ne comptait pas plus de  10 000 sujets. Comme le petit-fils de Gengis Khan qui l’avait déjà ruinée en 1258, Bush Jr a sauvagement piétiné la ville des Mille et Une Nuits, la ville de Chahrazad, d’Al Asfahani, d’Abou Nawas et d’El Mostansyria; ce Texan inculte a démoli  Madinat al-Anwar qui  a abrité Beit al Hikma (fondée en 832) qui offrait le cadre propice aux travaux de tant de géographes, de médecins, d’astronomes, de pharmaciens et de mathématiciens. En comparaison du nombre de  voix qui demandent, à l’heure actuelle, au gouvernement italien de protéger Pompéi— «lieu emblématiquepour l’Europe comme pour le monde» plaide l’Union Européenne— on ne peut que regretter le sac subi par la  ville d’Abou Jaâfar Al Mansour que tout arabophone chérit, et on ne peut que déplorer le silence assourdissant des institutions culturelles arabes!

Mais, comble du malheur, aujourd’hui, l’invasion yankee a installé au pouvoir des hommes qui promeuvent un système politique confessionnel et milicien basé sur le clientélisme et la corruption. Ces hommes font que le régime laïque de l’Irak appartient au passé. Ils veulent instaurer le relativisme culturel alors que le statut personnel de 1959 s’appliquait de manière uniforme à tous les Irakiens. Les extrémistes religieux promeuvent ainsi les traditions tribales rétrogrades… aux dépens des femmes… pour dépecer le pays et permettre aux multinationales d’exploiter le pétrole à leur guise en achetant quelques chefs. «L’Irak est en marche vers l’âge de pierre de la charia», écrit l’Humanité (19 mars 2014, p.24). Un projet de loi veut en effet autoriser le mariage dès l’âge de neuf ans et dépénaliser le viol conjugal. Ibtihal Zaidi, la ministre d’Etat de la Promotion des femmes dans le gouvernement Maliki, se dit prête «à offrir une deuxième épouse à son mari»… car «elle est contre l’égalité entre les hommes et les femmes.» Il ne faut cependant pas oublier «la malédiction du pétrole» (le fameux oil curse) pour comprendre ce qui se passe en Irak, quatrième réserve pétrolière de la planète. On a là un géant qui pourrait concurrencer l’Arabie Saoudite s’il se remettait sur ses pieds. Il est donc probable que les bagarres entre Bagdad et les provinces risquent de perdurer… pour le bonheur des autres producteurs d’hydrocarbures.

Autre ville-phare de notre culture, Damas, capitale des Omeyyades et de leur admirable mosquée qui date de 705 et qu’Ibn Battouta (1304- 1377) évoque si éloquemment. Damas, assiégée par les Croisés puis saccagée par les Mogols de Tamerlan en 1405, est livrée aujourd’hui aux assauts  de  la soldatesque de Bachar Al Assad. Le 25 août 1944, le général allemand Von Choltitz, commandant militaire de Paris occupé, a refusé d’obéir aux ordres du Führer qui lui demandait de détruire la capitale de la France. Bachar et ses généraux n’ont  pas de tels  états d’âme : Damas, Alep, Hama… sont saccagées. Assyriens, Perses, Grecs, Romains, Arabes et Turcs ont laissé leurs traces à Damas et dans toute la Syrie. Ce pays est un véritable livre d’histoire de l’Humanité; ce livre qu’on peut feuilleter au  musée damascène mais que les combats mettent en péril.  Comme du reste tous les témoignages laissés par les civilisations que la Syrie a enfantées tel l’admirable patrimoine de Mari. Irina Bokova, directrice de l’Unesco, déclare  dans le New York Times du 7 mars 2014: «Les objets ne sont pas que des pierres. Il s’agit là de l’identité du peuple syrien; détruire l’identité du peuple syrien est un grand coup porté à ses communautés.» Pour Bachar,  son armée — qui n’a pratiquement jamais croisé le fer avec l’occupant sioniste du plateau du Golan— et ses ignobles et lâches moukhabarat, ces aspects culturels sont le cadet de leurs soucis. Mais cela ne saurait être le cas pour la Ligue arabe et l’Alecso face à la perte de ces inestimables trésors de la culture! A Damas comme à Alep ou à Hama —qui abrite la magnifique et millénaire noria El Baz— , comme dans tout le pays, le tragique est le quotidien des Syriens abreuvé de tonneaux explosifs et de gaz toxiques. Les Syriens peuplent les camps de réfugiés dans les pays voisins et ailleurs.

Les crimes de ce régime sanguinaire sont tels que la Commission d’enquête de l’ONU affirme qu’elle a assez de preuves pour saisir la justice internationale. Dans la Tribune de Genève (19 mars 2014, p. 8), l’ex-procureure Carla Del Ponte déclare que ce qui se passe en Syrie est absolument inédit : «D’un côté comme de l’autre, il y a des combattants de 12, 13, 14 ou 15 ans. On les retrouve dans les hôpitaux ou morts. La deuxième chose que je n’ai jamais vue jusque-là, c’est l’état de siège dans lequel se trouvent certaines villes. Il y a des gens qui meurent de faim. On les prive d’électricité, d’eau et de nourriture. Je croyais avoir tout connu avec l’ex-Yougoslavie et le Rwanda. Eh bien, non.» Particulièrement atroce est le siège du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas… que  les médias arabes évoquent si peu! Dans le journal suisse Le Temps du 18 mars 2014 (p.4),  Edith Bouvier écrit de Maarat al-Numan— la ville natale du grand Abou el Alaa (mais la journaliste n’en souffle mot!) et qu’il a sauvée, lui, le poète aveugle, au Xème siècle, des griffes d’un terrible conquérant— que la cité s’est vidée et que 10% de ses habitants tentent d’y survivre car, depuis plus d’un an, l’électricité et l’eau courante ont disparu – tout comme la viande et les légumes, lui confie un père de famille aux abois, incapable de nourrir les siens.  Pourtant, le politologue  Jean-Pierre Filiu ne croit pas à la victoire militaire de Bachar Al Assad qui agit, affirme-t-il, «comme un aimant à djihadistes». «Les flux [de djihadistes] sont sans précédent et la tendance exponentielle» puisque «800 Indonésiens seraient présents en Syrie», assure  Filiu qui observe cependant: «C’est une révolution, c’est-à-dire une dynamique politique qui va vers une transition. Or, depuis que les insurrections existent, un régime qui n’a pas gagné a perdu. Et une insurrection qui continue a gagné.» Le politologue confie  que «les appels les plus intenses à le [Bachar Al Assad] faire tomber me viennent des Alaouites. Ils sont très inquiets, pour leur survie collective, de son comportement autiste et suicidaire.» (Le Temps, 18 mars 2014, p.4). Mais, perspective surréaliste, le président prépare son nouveau proconsulat pour le  mois de juillet prochain— tout comme Bouteflika en Algérie d’ailleurs— semblant donner raison à Bertolt Brecht qui, dans une de ses pièces, écrit: «Si le gouvernement n’est pas content du peuple, à ce stade, il n’y a qu’à dissoudre le peuple.»! Mais prenons au mot l’augure d’Adonis: «Dans chaque tyran, se cache un lapin prompt à la lâcheté et à la fuite.» Comme le prouve la lâche débandade de Ben Ali, le terrier de Saddam ou le tuyau d’égout de Kadhafi!

Des rives du Tigre et de Barada… à celles de la Méditerranée et du Nil

Pour l’éditorialiste du Monde, la Libye est «un pays à l’abandon» (20 mars 2014) et les Tunisiens ne le savent que trop bien hélas! «Milices et bandes armées tiennent la rue, cocktail de grand banditisme et d’islamisme», affirme Le Monde qui raille Londres, Paris et Washington qui ont conduit  cette guerre pour déloger Kadhafi et qui déconseillent maintenant à leurs citoyens de s’y rendre. L’éditorial cite The Independent : «L’un des traits les plus stupéfiants des évènements de Libye aujourd’hui est le peu d’intérêt qu’ils suscitent de la part de ces pays qui partirent si allègrement en guerre en 2011.» Sans regretter le moins du monde le fantasque dictateur Kadhafi, le pays est maintenant en ruine, la torture est omniprésente et les milices retiennent 8 000 personnes dans leurs prisons : les pays qui ont déclenché ce cataclysme regardent ailleurs…. en attendant les commandes au bénéfice de leurs industries et la scission de l’est de l’ouest de la Libye.

Dans une longue interview à Télérama (5 février 2014), l’écrivain, Alaa al  Aswany souligne le rôle des blogueurs et de la jeunesse dans la révolution égyptienne et insiste sur le fait que la peur de la police a disparu et «c’est irréversible», ajoutant: «Dans le monde arabe, les dictateurs se présentent souvent comme des pères protecteurs. Rien de tel pour empêcher les gens de se révolter… Les gens doivent choisir entre la liberté et la sécurité.» Al Aswany est d’avis que l’arrestation de Morsi était la seule solution pour que le pays ne sombre pas dans la guerre civile. Les Frères,  armés,  étaient prêts au jihad, au bain de sang et à brûler des églises. Vingt-deux millions d’Egyptiens ont signé pour la déposition de Morsi et trente millions de ses opposants sont descendus dans la rue. Al Aswany  affirme qu’il ne s’agit pas d’un coup d’Etat car l’armée n’aurait jamais pu le déposer sans l’accord du peuple même si Al Aswany ajoute : «Ça ne veut pas dire que je cautionne ce qui s’est passé ensuite. Voir réapparaître les figures de l’ancien régime est très inquiétant.» Comme on le voit, ceci n’est pas sans similitude avec des situations vues ailleurs, hors de l’Egypte. A Paris, Al Aswany a été attaqué —comme Najib Mahfoud— par les Frères musulmans qui vomissent la culture et ses hommes. Il figure, du reste, sur leur liste d’hommes à abattre. L’écrivain affirme pourtant que «la révolution égyptienne représente la victoire de l’islam moderne égyptien», dans le droit fil des idées de Mohamad Abdou (1849-1905). Selon Al Aswany, cet islam a permis en Egypte la démocratie et la libération de la femme. Il rappelle que  Lotfia El Nadi (1907-2002) a été la deuxième aviatrice au monde en 1933…  puis le wahhabisme a débarqué avec ses gros moyens et sa vision rétrograde (voir notre article in Leaders, septembre 2013, p. 54-57).

Pour Gamal Ghitany, autre géant de la littérature arabe, la religion s’apparente à celle de l’ancienne Egypte  qui, elle,  «respecte l’éternité et la vie, mais n’est pas une religion extrémiste.» Pour lui, les Frères musulmans sont «une organisation fasciste» (interview RFI le 10 février 2014). S’il soutient le général Al Sissi, Ghitany ne lui donne cependant pas un chèque en blanc et ne veut pas d’un nouveau Nasser même si le pays a besoin d’un homme fort comme la France a eu besoin de De Gaulle, et de conclure: «Les Egyptiens ont changé depuis la révolution. Le dirigeant qui ne répondra pas aux demandes du peuple ne perdurera pas. Et il n’y aura plus de dirigeant qui gouvernera durant 30 ans.» Mais qui peut encore croire en l’homme providentiel aujourd’hui? La révolte des jeunes Egyptiens n’a pas eu besoin de chef pour démarrer; par contre, la libération d’Ahmed Ezz, ce magnat de l’acier condamné à 60 ans de geôle et qui doit sa fortune au fils de Moubarak d’abord et l’emprisonnement d’Ahmed Maher ensuite —le jeune qui a lancé le groupe du 6 avril qui a jeté le vieux Moubarak dans les poubelles de l’histoire— sont des signes prouvant que Al Sissi aura fort à faire… pour faire régner la justice.

Mais, dans le monde arabe, il n’y a pas que la culture… Il y a l’argent. C’est ainsi que The Economist (8 mars 2014, p. 34) rapporte que  John Kerry se fait fort de résoudre le conflit palestinien avec l’aide de la Jordanie et en y mettant le prix pour «absorber les 4,5 millions de Palestiniens qui y vivent» et fermer donc définitivement la porte du retour et des indemnisations à ces exilés… pour faire d’Israël un «Etat juif»;  car,  ajoute le magazine: «Les puissances occidentales savent depuis longtemps que l’argent est un bon moyen pour persuader les Hachémites qui gouvernent la Jordanie d’exécuter leurs ordres.»

La culture… là est le salut

Face à ce tableau peu engageant du monde arabe, est-il permis d’être optimiste?

Pour ma part, ces jeunes —accros à la lecture— qui lisaient sur les marches du Théâtre municipal de Tunis le 10 mars dernier me font chaud au cœur et me remplissent d’espoir. Et puis, il y a ce beau musée de cristaux, unique au monde (MIM) et qui a ouvert  ses portes à Beyrouth en 2013 grâce aux efforts de  Sélim Eddé, un polytechnicien-chimiste. Or, la minéralogie est une science protéiforme qui a ouvert la voie à la chimie minérale, à l’optique, à la cristallographie, à la radioactivité… et au Beau. Eddé s’est demandé comment aider le Liban, son pays : «Comment faire pour l’aider à se relever de ses années de guerre, pour changer son atmosphère et pour montrer qu’il se développe» et la réponse —qu’aurait  approuvée Socrate— a été: «Education et culture.»  Puisse le geste de ce mécène libanais inspirer gouvernants, hommes d’affaires et intellectuels arabes!

M.L.B 

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8 Commentaires
Les Commentaires
hamza - 13-04-2014 10:01

Interessant

Badis Bakir - 13-04-2014 19:28

Cet article contient des idées intéressantes, mais les opinions qui y sont affichées me semblent trop tranchées et autoritaires, basés sur des postulats dépourvus d'objectivité. Parler du monde arabe me semble aujourd'hui pareil que de parler dans le vide, car il s'agit d'une entité abstraite qui s'est construite comme pilier de l'idéologie panarabiste et nassériste. Le monde arabe est une construction politique et idéologique qui nie de nombreuses vérités, qui aliène la mémoire nord-africaine, qui ampute volontairement des pans entiers de la culture et de l'histoire maghrébine. Celle-ci n'a pas commencé avec les Arabes, et ce n'est pas avec eux qu'elle s'est achevée. Les Arabes sont les Saoudiens, les Yéménites, les Omanais, et les Emiriens. Tout le reste, le Machrek d'abord, le Maghreb encore plus, sont des mélanges très diversifiés de peuple variés : amazighs, puniques, romains, latins, vandales, arabes, byzantins, turcs, andalous, espagnols, français. Et n'oublions pas que les Maghrébins sont pour la plupart d'origine amazigh (berbère), les autochtones d'Afrique du Nord. Cela dit, le Maghreb est aussi arabe dans sa culture, dans ses gênes, mais l'arabité est loin d'être la seule composante de son identité. De plus, l'auteur cite le conflit syrien en diabolisant Bachar el-Assad. Or les troupes d'el-Assad se battent contre des groupuscules violents, armés et organisés, profondément fanatiques de l'islamisme le plus extrême, qui souhaitent établir un califat à l'ère d'internet (soit quatorze siècles de retard, mais mieux vaut tard que jamais !). En attendant une troisième solution, je préfère personnellement un dirigeant autoritaire, mais laïque et porteur de valeurs tolérantes et modernistes, qu'une bande d'écervelés sortis tout droit de l'époque omeyyade. Pensons à la Tunisie avant tout, et cessons de nous agripper éternellement au monde arabe - cette entité peu significative qui satisfait à une idéologie, de surcroit surannée - et raisonnons avec patriotisme, pour le bien de la Tunisie. J'adhère tout à fait à la conclusion que c'est la culture et l'éducation qui permettront d'améliorer cette situation déplorable dans laquelle on se trouve, mais charité bien ordonnée commence par soi-même. L'auteur de cet article devrait lui-même s'instruire davantage, ce qui lui éviterai de baser son raisonnement sur cette manipulation historique qu'est le "monde arabe".

Dr Abdelkrim Alileche - 13-04-2014 23:17

Je n'ai qu'une remarque pour l'auteur : Regardez un documentaire sur l'Allemagne après la guerre de 1945. Un champ de ruines. La Russie après la guerre de 1945: un autre champ de ruines. Ces deux pays et autres ont pu renaître de leurs cendres. La volonté de vivre est telle qu'elle met en échec le deuxième principe de la thermodynamique qui dit que le monde va toujours vers une plus grande entropie. Qu'en est il de l'état d'esprit de Mr Bouguerra, je lui donne la chance de se juger. Le monde arabe a besoin de ses intellectuels et ceux ci doivent se mettre au travail.

citoyen - 14-04-2014 00:29

Comme d 'habitude;une magistrale leçon de géopolitique et d 'histoire;Si Larbi nous éclaire;mais comment en sommes nous arriver là?il est optimiste et il a bien raison;ilne faut jamais désesperer de voir la lumière après les ténebres

aziz - 14-04-2014 10:51

A chaque fois que j'ai le courage de lire un de ces articles de MR. M.L.B. je me sens à la fin non seulement frustré mais j'ai aussi le sentiment d'avoir perdu mon temps car: 1) il ne s'agit toujours que d'une longue et répétitive description d'une histoire bien connue (on n'apprend rien de nouveau); 2) il ne s'agit que des lamentations répétitives sur un passé proche ou lointain; 3) c'est toujours la faute des autres (ou bien les Américains ou les Européens); 4) il n'y a eu jamais d'analyses objectives avec des propositions concrètes pour solutionner les problèmes; 5) cet article accouche, a la fin, d'une souris: il conclut par "la culture...la est le salut" (c'est vraiment ridicule!); et 6) je ne sais vraiment pas pour quoi MR. M.L.B. s'inquiète et se soucie du sort des Palestiniens, et s'attaque virilement aux Juifs? j'informe MR. M.L.B. que les Palestiniens sont assez grands et placés mieux quiconque pour s'occuper de leur propre sort (il vaut mieux que l'auteur s'occupe des sorts des Tunisiens); je l'informe aussi que les Palestiniens vivants a l'étranger sont bien prospères, et que les Palestiniens et les Juifs résidents a l'étranger sont plus nombreux que ceux vivants en Palestine ou en Israel. Un dernier conseil pour MR. M.L.B., prenez l'exemple des Asiatiques en général et des Coréens du Sud en particulier: ils ne se lamentent jamais, ils ne pleurnichent jamais, ils ne disent jamais que c'est la faute aux Américains, mais ils travaillent efficacement en vendant partout dans le monde des LG, des voitures Hyundai (garanties 7 ans, etc. sans pour autant posséder ni agriculture, ni pétrole, ni même du tourisme (comme la Tunisie). Ils étaient plus pauvre que la Tunisie, il y a 20 ans, et maintenant ils sont développés. L a Corée du Sud est le modèle que la Tunisie doit suivre pour sortir de la pauvreté (Travailler efficacement au lieu de se lamenter sur le passé, ou pleurnicher en demandant de l'aumône ou de l'aide sans rien faire).

T.B. - 14-04-2014 23:11

@Dr.Abd.Alilech. Le second principe de la thermodynamique est un bon pincipe de la physique. Tout va vers un desordre mais ce n´est pas fatal, comme vous le dites d´ailleurs"renaitre de ses cendres" et l´apport par les elements les plus avancés de la société à combattre la desorganisation de la société et l´engager´dans la voie du renouvellement et du progres sinon c´est la disparaission comme c ést le cas des societies Indiennes et autres.Donc ce n´est pas un échec du principe mais un avertissement aux societés, si on ne renouvelle pas et on avance pas alors c´est la fin.Les Europeens tiennent bien compte de ce pricipe surtout en ces temps de la crise sur l´Ukraine.

el hani abdelhamid - 15-04-2014 00:37

avant selim edde bourguiba martelait que la vraie richesse de la tunisie est dans la capacite de ses hommes et ses femmes a surmonter les defits de developpement par leur savoir et leur savoir faire.et il a mis cette philosohie en application en creant des ecoles partout en tunisie grace au tiers du budget de l'etat.bouguiba disait que ,dans sa philosophie du developpement l'homme est un moyen et un objectif.mais , au fait avez vous entendu quelqu'un proposer une strategie de developpement pour la tunisie actuelle.

khalid - 19-04-2014 17:54

non monsieur ce n'est pas le peuple qui a rejeté Morsi mais un gang de putschistes au mépris de la constitution ,du parlement,des élections.vous vous demandez pourquoi le monde arabe va si mal eh bien du fait de gens comme vous qui ne sont pas justes.dans leurs propos.l'exemple égyptien est frappant : comment un homme élu par la population président peut il être enlevé manu militari sans procédures aucune de destitution digne de ce nom.voilà de la matière à votre réflexion si vous êtes sincères,mais ca j'en doute.

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