News - 20.05.2009

Le paysage audiovisuel arabe explose: 500 chaînes à la disposition du téléspectateur

NoorAlors qu’au Maghreb la création d’une chaîne de télévision prend les dimensions d’un événement national, on assiste au Machrek à une véritable explosion du paysage audiovisuel. Le téléspectateur a, désormais, le choix ou plutôt l’hyperchoix entre  cinq cents chaînes satellitaires et 60 terrestres. Et il y en a pour tous les goûts: 60 chaînes généralistes 140 chaînes de divertissement, 25 chaînes d’informations et d’économie, 60 chaînes musicales, 35 chaînes sportives, 20 chaînes pour le téléshopping, 100 chaînes islamiques, 20 chaînes pour enfants et 40 chaînes dédiées à d’autres thèmes. A titre de comparaison, en 1997 le monde arabe ne comptait que 35 chaînes.

L'émergence d'une industrie culturelle dynamique

C’est l’Egypte qui dispose du plus grand nombre de chaînes avec 175, ce qui est tout à fait compréhensible, compte tenu de sa population: 80 millions d’habitants; mais les Emirates Arabes unis qui arrivent en deuxième position bien que ne comptant que deux millions d’habitants disposent de  pas moins de 130 chaînes. Ils sont suivis par la Jordanie (60 chaînes), Bahreïn (30), Liban (25), Arabie Saoudite (20) et Quatar (10).

Outre leur contribution au rayonnement de leurs pays respectifs, ces chaînes ont le mérite de booster la production télévisuelle. Une industrie culturelle s’est développée en amont autour de laquelle gravitent des activités aussi diverses que la décoration, l'artisanat, la menuiserie sans oublier les dialoguistes, les acteurs, les machinistes, les caméramen, les ingénieurs du son, les sociétés de production, les studios d'enregistrement et qui, cerise sur le gâteau génère des centaines de millions de dollars de recettes d’exportations.

C’est l’Egypte, forte d’une vieille tradition cinématographie, qui est arrivée en première place, en 2008, avec une production de 100 feuilletons de 30 épisodes chacun pour un coût global de 180 millions de dollars, suivie par la Syrie avec 40 feuilletons de 30 épisodes chacun, dont un certain nombre de séries turques doublées en dialectal syrien, pour un coût de 50 millions de dollars.

Le Liban n'a produit que deux feuilletons en 2008, mais il est considéré comme le plus grand centre de production de spots publicitaires, de clips et de shows au Moyen Orient, de même qu'il abrite les meilleurs studios d'enregistrement de la région.

La Jordanie, faute de moyens financiers importants, s’est spécialisée dans les films historiques à gros budget en coproduction avec des pays du Golfe.

A noter que le feuilleton El Ijtiah (l’invasion)  réalisé par le Tunisien Chawki Mejri a obtenu le prix Emmy Awards, l’équivalent de l’Oscar pour la télévision, de la meilleure série étrangère.

Enfin  les producteurs du Golfe se sont regroupés au sein de « Golf Diamas » et ont produit, en 2008, 16 feuilletons pour un coût de 25 millions  de dollars.

En parallèle les acquisitions de programmes étrangers comme les feuilletons, les documentaires et  les rencontres et émissions  sportives ont atteint 850 millions de dollars dont 300 millions pour les émissions sportives pour la seule année de 2008. Des chiffres qui donnent le vertige. En comparaison, le montant des achats de programmes étrangers et des acquisitions des droits de retransmission des rencontres sportives par TV7 et HANNIBAL TV ont été de l'ordre de 27 millions de dinars, en 2008, dont 22 millions pour la seule TV7.

Méditer les succès de la Syrie et la Jordanie

ils n’est pas question de nous mesurer aux Etats pétroliers pétroliers, mais l’exemple de la Syrie et, à un degré moindre, celui de la Jordanie montrent que si on n’a pas de pétrole on peut avoir de bonnes idées,  leur succès est à méditer par des télévisions maghrébines qui se sont laissées distancer en un laps de temps très court par des chaînes  de création récente, faute de stratégie claire. S'il est difficile de rattraper notre retard, il est possible de réduire le gap en mettant l’accent notamment sur les coproductions maghrébines. La prise de participation de groupes internationaux, en mesure d'apporter leur savoir-faire et leur argent comme l'introduction du Groupe de Tarek Ben Ammar dans le capital de Nessma, est également un pas dans la bonne direction.

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