Blogs - 10.01.2009

Plaidoyer pour les médecines alternatives

Dr R.B est un médecin acupuncteur. Au cours de sa carrière, elle a eu l’occasion de constater à quel point les préjugés concernant sa discipline ont la vie dure. Ces préjugés ne sont tant  le fait des patients que d’un certain nombre de ses confrères qui n’ont pas de mots assez durs pour fustiger une discipline que certains d’entre eux qualifient tout simplement de «charlatanisme». Elle tente ici de faire justice de ces accusations qui ne peuvent, selon elle, que faire le jeu des " vrais" charlatans  tout en appelant à  une plus grande coopération  entre la médecine allopathique et  la médecine alternative «à condition d’être exercée par des médecins», tient-elle à préciser.

L’épithète "alternative" par laquelle on désigne généralement « l’autre médecine » prête à équivoque dans la mesure où cela peut suggérer que ces disciplines constituent une solution de remplacement à la médecine classique. Certes, les différences entre les deux types de médecine existent et elles sont loin d’être négligeables. Citons-en la principale : dans la médecine classique, le souci majeur du praticien, lorsqu’il examine un patient est, après avoir établi un diagnostic précis, de soigner le malade et éventuellement-le médecin n'est pas tenu à une obligation de résultat- de le guérir, en prescrivant les remèdes les mieux appropriés. les adeptes des médecines alternatives, tout en reconnaissant que la démarche diagnostic-remède a le mérite de la simplicité et dans bien des cas de l’efficacité, estiment que cette démarche prend davantage en compte la maladie que le malade. La manière de traiter dans la médecine alternative( cas de l’homéopathie, par exemple)peut être assimilée à la médecine de terrain où l’objectif est de guérir bien sûr  la maladie mais aussi de traiter l'homme en tant que terrain favorable à cette maladie.

Mais ces différences, pour importantes qu’elles soient, ne doivent pas occulter l'essentiel: qu'elle soit  allopathique ou homéopathique, douce ou violente la médecine est UNE ET INDIVISIBLE. Il existe UNE médecine avec des  disciplines différentes. On est médecin avant d'être acupuncteur ou physiothérapeute. En fait, loin d'être exclusives les unes des autres, ces disciplines se complètent, s'enrichissent de leurs différences réciproques, tant qu'elles sont exercées par des médecins.Car le seul et vrai danger est que, à force d'être rejetées ou méprisées, les médecines alternatives ne finissent par être récupérées par des charlatans "les docteurs nature" qui n'ont pas peu contribué à donner de ces médecines une image folklorique et , pour tout dire, peu flatteuse, dans une partie de l'opinion publique et auprés du corps médical.

C'est pour remédier à ce déficit d'image que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a appelé à maintes reprises au respect mutuel et à la
collaboration entre les médecines classique et alternative. Il importe, surtout de rapprocher les deux écoles pour l’amélioration de la santé humaine et la qualité de la vie, comme le préconisait, il y a quelques années un responsable de l’OMS. Peut-être anticipe t-il sur la médecine de demain ?

Le médecin de demain sera sans doute pluridisciplinaire qui ne rejettera pas si le besoin s’en fera sentir, des formes de traitement autres que le traitement allopathique, un médecin qui n’hésitera pas, si les patient et les circonstances s’y prêtent, à prescrire sur la même ordonnance un traitement classique associé à un traitement homéopathique, son seul souci devant être de traiter son patient en recourant à la forme de médecine la plus efficace et la mieux adaptée à son état.
 

 

 

Dr R.B

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