Opinions - 03.07.2020

L’industrie tunisienne: Une nouvelle opportunité

L’industrie tunisienne: Une nouvelle opportunité

Par Nouredine ben Mansour  -  La réalité de l’économie actuelle et plus particulièrement l’industrie  est devenue autre. Elle est complètement différente puisqu’elle a subi un changement profond qui a touché tous les aspects de la vie dans son sens général. On ne peut plus parler d’une économie stable. C’est l’époque de l’imprévisible économique. La  nouvelle réalité qui s’est imposée depuis la crise de 2008 et qui s’est aggravée par la pandémie actuelle de corona virus de 2020.

De ce fait, le rôle essentiel du responsable industriel, quelle que soit son activité et sa position, est avant tout de pousser l’entreprise industrielle et le secteur concerné à trouver d’autres chemins et moyens qui mènent à la croissance, de ne pas se contenter d’une expansion  ne pas se limiter aux solutions superficielles, qui ne sont, en réalité, qu’un sursis provisoire et non valable pour l’avenir. Maintenir une branche industrielle  en maturité et empêcher son déclin n’est possible qu’en créant autour d’elle d’autres branches industrielles surtout les branches à haute valeur ajoutée qui sont caractérisées par une forte évolution technologique et qui demandent un savoir faire et un personnel bien formé surtout sur les technologies nouvelles. Cette logique de création de nouvelles activités et nouveaux créneaux est la politique industrielle la plus juste pour le développement et la création de la richesse d’une manière continuelle pour le pays. Cette association relative entre certaines activités industrielles est en fait une relation additive de création. Elle  est tributaire d’une mentalité industrielle qui mise sur la recherche et l‘innovation-valeur et sur le degré de culture d’entreprise chez, surtout, les chefs d’entreprises car le temps de la lenteur et de la réaction au plus tard n’est plus une monnaie courante.

L’amélioration de la situation des entreprises tunisiennes passe par l’adoption d’une politique industrielle, qui fonde son évolution sur l’importance de la recherche et le développement. Quelle que soit la puissance financière d’une entreprise, sa croissance réelle ne serait assurée qu’en basant son activité sur une politique bien fondée en recherche et développement pour qu’elle puisse aussi être compétitif sur le marché.

Trouver les solutions adéquates pour certaines situations est en fait une action stratégique qui demande beaucoup de compétences et d’expériences. Cibler en premier lieu les situations difficiles qui ont eu un impact sur la bonne marche de l’économie en question En général les premières mesures arrêtées pour le redressement d’une partie des entreprises ou d’une situation économique, et par conséquent leur sauvetage, se focalise autour de quelques prises de décisions sous forme d’actions urgentes à entreprendre et dont les principales touchent la réorientation du marché, la décentralisation, le contrôle financier, la recherche du partenariat, l’élimination des opérations sans valeur ajoutée, la réduction des coûts, l’innovation-valeur et la croissance. Ces actions sont d’une grande importance pour la réinvention de l’entreprise et elles doivent être entamées d’une manière urgente et réfléchie en tant qu’ensemble inséparable car chacune d’elle dépendrait de l’autre ; c’est une chaîne qui s’interactive et s’associe directement et indirectement. La mauvaise application de ces urgences aura un impact encore plus négatif dont la conséquence ne se limite plus  à la récession de l’entreprise mais elle passera au niveau supérieur qui est la dépression et de là l’entreprise se trouvera dans une position difficile qui exigera des interventions budgétaires importantes qui ne sont pas disponibles dans la majorité des cas. Cette attitude est le fait des mauvais calculs des chefs d’entreprises qui sont habitués aux ajournements des améliorations que doivent apporter à leurs entreprises.

Pour sauver une situation douteuse en croissance, plusieurs mesures doivent être prises à temps, tout en analysant les causes responsables de la déroute, tout en essayant de revenir en arrière pour définir les symptômes et ce pour pouvoir dans l’avenir les prendre en considération. Connaitre les symptômes et les traiter dés leur apparition est une mesure si importante qui peut faire éviter à l’entreprise en temps réel une certaine mauvaise situation.

Quelle mesure urgente faut-il entreprendre en premier lieu? Toute initiative en ce sens doit être prise après une mûre réflexion. Le remplacement du chef exécutif est la condition la plus importante sur laquelle se base toute restructuration d’entreprise. Le nouveau venu, en plus de son expérience va apporter du sang nouveau et une nouvelle stratégie complètement différente à celle de son précédent. Cette décision est très délicate car le nouveau remplaçant, s’il s’avère qu’il est incapable de gérer cette nouvelle mission, les mauvais résultats vont apparaître immédiatement et créeront une situation inattendue qui finira mal dans la plupart des cas. Le nouveau chef doit être avant tout un technicien qui comprend bien la technologie, le marché et les rouages de l’entreprise et de la branche de la spécialité et doit, aussi, avoir une bonne base en commerce et organisation. Aussi le succès ne peut se réaliser qu’en évitant l’attaque des marchés par des opérations d’imitation ou par l’approche de suiveur c.à.d. en empruntant la voie du marketing défensif, qui n’est en fait qu’une imitation des autres concurrents. Il doit disposer de quelques facilités de communication à savoir un large esprit, une large vision, un bon écouteur, coopératif, sociable  et une large expérience dans la prise de décision aux moments difficiles.

La stratégie future à entreprendre pour restructurer l’entreprise  en déclin ou à l’abandonner doit prendre en considération avant toute décision les points suivants : analyse des  causes du déclin, l’intensité et le degré de la gravité du problème, c'est-à-dire la situation réelle, analyse de l’environnement intérieur et extérieur telle que le produit et ses attributions, les forces et les faiblesses, la politique du produit et des ventes ou autrement le marketing mix avec une nouvelle et actuelle définition, l’importance de la concurrence et autres.

L’industrie actuelle, surtout celle qui se base sur une technologie avancée, ne peut plus mesurer le risque de la même façon  d’auparavant, car les paramètres et les facteurs de mesure ne sont plus les mêmes, puisqu’ils sont toujours en mutation. La mesure de ces nouveaux indicateurs exige plus de connaissance et de précision d’une manière qui ne permet pas du tâtonnement ou de suppositions subjectives prises à titre individuel et non en tant que données collectées auprès de divers intervenants qui ont en réalité des points de vue différents, des positions et des explications qui ne collent pas dans la majorité des cas avec la direction générale. Cette divergence est due en premier lieu à la différentiation de traitement des données du marché et aussi à la façon d’interprétation d’une part et la manière qu’il faut adopter pour concevoir le redressement des mauvaises situations et la fixation de l’angle de vision avec lequel on va projeter l’avenir de la société ou du secteur en tant que tout d’autre part.

Le management des risques est devenu fondamental pour la survie et la croissance des entreprises et en conséquence, pour le maintien de la  branche de la spécialité. Les entreprises ne peuvent être prospères que dans un  environnement  sain, appuyé par des actions d’encouragement et d’appui en continu. L’entreprise est le maillon de la chaîne de la création de la richesse d’où son rôle avant-gardiste est d’une importance capitale pour l’économie du pays. Cette vérité oblige l’entreprise de bien revoir son interprétation quant à la condition de la création de la richesse, car elle est la plus concernée d’une manière obligatoire puisque, dans la majorité des cas, elle a récolté au fil des années une bonne partie des retombées positives de son marché. Son comportement doit emprunter une voie plus solidaire avec la société et éviter les labyrinthes de l’égoïsme étroit. Elle doit étendre ses actions en terme de participation envers la société, par des actions d’appui aux instances de recherche et de développement et autres instances qui se préoccupent de la vie sociale..

Nouredine ben Mansour
Dr.Ing. Gen.

 

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