News - 10.06.2020

Djerba: Ce petit continent en abrégé (Album photos)

Djerba: L’île enchantée

Hafedh Boujmil ne cesse de nous faire revisiter cette merveilleuse Tunisie. Dans Djerba : l’île enchantée. Son histoire, ses rites et ses mosquées qu’il vient de publier sous la plume de Hichem Yacoub, aux Éditions Nirvana, il cultive le récit historique en art raffiné. Textes et photos nous rappellent un univers enchanté, enchanteur. Tour à tour, l’auteur, Hichem Yacoub, revient sur l’histoire de l’île, explore les origines de l’Ibadisme et ses pratiques demeurées à ce jour intactes et présente les mosquées et autres lieux de culte. La préface, par Afif Ben Yedder, nous prépare à ce voyage magnifique.

«Au terme de ce voyage qui nous a fait traverser les siècles et les mers vers l’île aux sables d’or, écrit en épilogue Hichem Yacoub, je ne peux m’empêcher de penser à cette magnifique citation de Bernardin de Saint-Pierre : «Les îles sont de petits continents en abrégé», et la non moins belle «l’île est un rêve créé par la nature pour enchanter l’imagination des humains», de M. E. Bourcier. Et il me plaît de croire qu’elles ont été énoncées particulièrement pour Djerba, quand on songe à cet envoûtement et cette fascination qu’elle a pu exercer sur les hommes, dès les temps les plus reculés, et qu’elle ne cesse de provoquer jusqu’à présent. Depuis les compagnons d’Ulysse aux millions de touristes que la terre des Lotophages a accueillis, en passant par les Phéniciens, les Romains, les Vandales, les Arabes, les Français et les autres, tous semblent confirmer le fameux proverbe local :«On rentre à Djerba en pleurs et on en sort en pleurs».

«Pourtant, poursuit-il, cet attrait et cet amour, presque charnels, qu’ils ont portés et que l’on porte encore pour ce lambeau de terre ensorceleuse commencent à s’effriter sérieusement aujourd’hui sous les coups irréversibles de la contemporanéité et de tous ses méfaits. Aussi, me vient-il à l’esprit ce que disait l’éminent S.Tlatli, déjà en 1967, à propos de l’avenir de Djerba : « Les légendes ont la vie dure.Mais tout comme les civilisations, elles aussi sont mortelles». Le temps, comme si Djerba lui avait échappé durant des millénaires pour vivre dans sa mythologie homérique, semble vouloir se rattraper à toute allure, et presque se venger. Ce qui avait fait le charme de l’Ile des Lotophages durant trente siècles, son organisation économique et sociale autant dire sa civilisation de type antique, se trouve brutalement remis en question et confronté avec la puissance impitoyable d’une économie de XXe siècle et d’une société moderne en pleine euphorie expansionniste...

A lire, passionnément.

Djerba : l’île enchantée
Son histoire, ses rites et ses mosquées
Par Hichem Yacoub
Préface de Afif Ben Yedder
Edition Nirvana

Bonnes feuilles

Afif Ben Yedder : Appréciez cet instant d’intense plaisir

Je garde un souvenir lumineux et impérissable de mon premier voyage à Djerba. J’étais encore  adolescent et je n’avais de Djerbien que le nom, étant né à Carthage à des centaines de kilomètres de Djerba, d’une mère turco-djerbienne. A cette époque, on ne connaissait de Djerba que ses Djerbiens partis s’installer dans la capitale et l’est algérien pour y gagner leur vie en tant que maîtres épiciers. On ne soupçonnait pas encore les plages vierges de Djerba et tous les trésors de l’île.

C’était le temps béni - nous ne le savions pas encore - où on pouvait découvrir à loisir une Djerba authentique, pauvre certes, mais encore elle-même, telle qu’elle a toujours été : un endroit magique à nul autre pareil. J’ai été ébloui par ses nombreuses mosquées aux formes primitives, d’une pureté et d’une architecture qui vous marquent à tout jamais.

J’ai été accueilli par des parents restés sur l’île qui m’ont adopté avec leur légendaire hospitalité. Ils m’ont fait apprécier l’art de vivre djerbien et fait visiter l’intérieur de l’île avec son paysage exceptionnel si bien décrit dans l’excellent livre de Hichem Yacoub. Ils m’ont fait connaître et aimer la terre de mes ancêtres qui s’y sont installés après avoir quitté le Souss marocain il y a quelques siècles de cela.

L’auteur présente avec bonheur et amour les Djerbiens, leur île, leur mode de vie, leur histoire, leur religion... On lit ce livre — très bien écrit — d’une seule traite et je félicite l’éditeur Hafedh Boujmil d’avoir su réaliser une telle œuvre d’art en réunissant des photos exceptionnelles qui donnent vie à l’ouvrage et complètent d’une manière parfaite les textes émouvants et évocateurs d’un monde disparu et d’une beauté sacrifiée aux mirages du tourisme et de la prétendue modernité.

On trouve dans ce livre des passages sublimes sur Djerba et Hichem Yacoub a eu mille fois raison de l’écrire ! Car oui, son apport enrichit considérablement nos connaissances sur l’histoire de l’île, ses rites et ses lieux de culte. On y apprend avec plaisir tellement de choses intéressantes. Saviez-vous que deux empereurs romains étaient d’origine djerbienne : Vibius Gallus et son fils Volusianus ? Ce qui est (presque) sûr, c’est qu’ils sont d’origine africaine.

Je pensais que les Djerbiens étaient des gens paisibles. Ils se sont avérés de bons guerriers et de bons marins durant la longue histoire mouvementée de l’île. Ils ont fait de leur petite île, démunie de ressources, un petit paradis.

Ce livre est une invitation au voyage. Laissez-vous charmer par les belles histoires qu’on va vous raconter au fil des pages...

Appréciez cet instant d’intense plaisir qu’apporte la lecture. Recommandez ce livre à tous les amoureux de Djerba.
 

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