Opinions - 03.11.2014

Tunisiens, encore un effort pour être démocrates!

«La démocratie est davantage qu’un code électoral. C’est un code de comportement, une attitude et un état d’esprit.» Terry Davis

La polémique et les réactions soulevées par l’arrivée de Bernard-Henri Lévy  en Tunisie, au moment où la démocratie est en train d’y naître dans la douleur et aux forceps, suscitent un sentiment de malaise pour ne pas dire plus chez tout démocrate et ce, même s’il s’oppose farouchement aux actions et aux idées de l’intellectuel français.  
 
N’étant pas contraint à un visa et ne faisant l’objet d’aucune poursuite et d’aucune interdiction, BHL a le droit de voyager et de séjourner en Tunisie comme le ferait n’importe quel touriste ou n’importe quel voyageur. 
 
Or, une foule hostile à sa  visite est venue l’attendre à  l’Aéroport de Tunis-Carthage avec le désormais fameux   «Dégage!» Et comme échos institutionnels à ces réactions, Nidaa Tounis, Ennahdha et la Présidence de la République ont, chacun de son côté et à sa manière, déclaré n’être pour rien dans la venue de BHL et n’avoir aucune intention de le rencontrer. Et pour ne pas être en reste, le gouvernement tunisien procédera, selon  une source bien informée «à l’ouverture d’une enquête pour déterminer la partie qui a invité cet homme… ». 
Reproches et attributions

Que reproche-t-on à Monsieur Lévy?

D’abord, son rôle en Libye, son sionisme et soutien à Israël. A ce titre, une bonne partie de l’humanité serait indésirable en Tunisie. En tout cas la majorité des Américains et une large proportion des Européens. En outre qui a habilité ces individus  à juger les actions et les opinions de BHL? Peuvent-ils être juges et parties? Ne sommes-nous pas là face à l’arbitraire ? Cela ne nous rappelle-t-il pas les auto-proclamés protecteurs de la Révolution qui stigmatisent  à tout va et  n’hésitent pas à se faire justice?
 
Ensuite, ses intentions. Sa visite est «suspecte», il serait mû par de mauvaises intentions : «saboter la démocratie naissante, semer la zizanie et détruire le pays voire toute la région». Ce délire paranoïaque procède par attribution. Il prête à BHL des intentions -mauvaises bien sûr- et un pouvoir disproportionné!» Peut-on  condamner quelqu’un pour ses intentions surtout lorsque ces intentions lui  sont attribuées ? «Si ce n’est toi, c’est donc ton frère», dit le fabuliste. 

Ethique du «dégage»  

Les partis politiques et les pouvoirs exécutifs n’auraient pas dû suivre et approuver, dans une dérive populiste, la réaction de cette foule partie «dégager» Monsieur Lévy. Car ce faisant, ils ont jeté de l’huile sur le feu et contribué à la légitimation-banalisation  du «dégage». Or, il doit y avoir une éthique et non pas s’ériger en juge et décider de dégager quiconque. 
 
Ce serait la jungle, le règne de l’arbitraire et des milices à l’instar des LPR. Et nous serions à mille lieues de la Démocratie!
 
Slaheddine Dchicha
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1 Commentaire
Les Commentaires
mehdi - 03-11-2014 15:25

«Ne pas baisser le pantalon est une attitude et un état d’esprit.» Peuple Tunisien.

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