News - 15.02.2012

Les partis d'opposition et la société civile unanimes pour condamner les propos de Ghénim sur l'excision

Wajdi Ghénim doit s’en mordre les doigts.  En assimilant l’excision à une banale opération esthétique, il était à mille lieues de s’imaginer la levée de boucliers qu’il allait provoquer en Tunisie. Au pays de Tahar Haddad et de Bourguiba, on ne badine pas impunément avec les droits de la femme. Après les partis d’opposition, la société civile, le ministère de la Santé a publié un communiqué dans lequel il affirme que la mutilation génitale féminine "est un acte condamnable et ne fait pas partie de la culture et des traditions de notre pays".

Contrairement à la circoncision masculine, poursuit le communiqué, l'excision n'a aucun avantage sur la santé de la femme. Bien au contraire, ce rituel, pratiqué dans certaines sociétés, entrave le fonctionnement naturel de l'organisme et a des conséquences immédiates ou plus durables sur la santé des femmes, peut-on lire dans le même communiqué.

Le ministère de la Santé rappelle à cette occasion qu'en 2008, dix institutions internationales (HCDH, OMS, ONUSIDA, PNUD, UNCEA, UNESCO, UNFPA, UNHCR, UNICEF, UNIFEM) ont adopté une position commune fondée sur les conventions et chartes internationales auxquelles la Tunisie a adhéré.

Cette position dénonce les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques. Il s'agit d'une violation des droits des jeunes filles et des femmes, précise le communiqué.
L'excision est un acte douloureux, traumatisant et préjudiciable pouvant provoquer de graves hémorragies et des problèmes urinaires, des kystes et des infections. Elle entraîne un risque de stérilité et des complications lors de l'accouchement et accroît le risque de décès du nouveau-né.

Pour toutes ces raisons le ministère de la Santé met en garde contre ces pratiques et appelle les professionnels de la santé à les rejeter et à les dénoncer.

On peut regretter que le parti dominant n’ait pas jugé bon de prendre position, que la présidence de l’ANC n’ait pas prévu une séance plénière pour débattre de cette question, que le CPR n’ait pas réagi, que Ettakatol se soit contenté du service minimum et que la station de radio Zitouna s’érige en porte-parole du prédicateur égyptien, en diffusant la plupart de ses conférences.

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