News - 21.09.2011

Que faire pour lutter contre la corruption et la malversation ?

Organisée par la Commission Nationale d’Investigation sur les affaires de Corruption et de  Malversation et placée sous le haut patronage du Président de la République, la première conférence internationale sur la lutte contre la corruption et la malversation se tiendra les 22, 23 et 24 septembre courants à Hammamet.

Cette conférence réunira un ensemble d’experts et de responsables nationaux et internationaux qui interviendront sur six thèmes qui représentent autant d’étapes et de conditions nécessaires à la mise en place d’un système de lutte contre la corruption et la malversation : (i) Dire la Vérité, (ii) Rendre Justice, (iii) Etablir les mécanismes de lutte et de prévention, (iv) Modifier la Législation, (v) Impliquer la société civile et (vi) Recouvrir les avoirs mal acquis.

Plusieurs partenaires internationaux sont associés à cet évènement inédit dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’OCDE et l’Union européenne. Pour les Nations Unies, cette Conférence intervient à un moment décisif de la Tunisie postrévolutionnaire où il est important d’établir les bases d’un système transparent de gouvernance. A ce propos, M. Charles ADWAN expert en matière de gouvernance et consultant au PNUD affirme qu’« il est nécessaire aujourd’hui d’initier un dialogue national entre toutes les parties prenantes à propos de la nouvelle architecture institutionnelle à mettre en place pour garantir une lutte efficace contre la corruption». Mme Oumama Ennaifer, Chargée de Programme au PNUD ajoute que « le PNUD apportera l’expertise technique et un éclairage sur les expériences internationales qui permettrait d’enrichir ce dialogue et de bénéficier des leçons apprises » Elle ajoute que « la réussite  de la Tunisie dans la mise en place d’un système d’intégrité et de lutte contre la corruption pourrait donner lieu à la création d’un nouveau modèle de gouvernance dans la région arabe».

Dans ce domaine, plusieurs études réalisées par les Nations Unies montrent que la corruption affecte en priorité les populations vulnérables en détournant les richesses nationales vers l’enrichissement d’une minorité de privilégiés. Quelques chiffres clés :

• 5% des dépenses annuelles de santé sont détournées par des actions de corruption, ce qui correspond à 260 milliards de dollars et
• les coûts de construction des travaux d’infrastructure dans le monde sont majorées de 20 à 40% chaque année, ce qui équivaut à 9 milliards de dollars, pour cause de corruption.

En appui à cet évènement important, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) apporte un appui technique par la mobilisation d’experts de haut niveau. En effet, Dr. Muhedeen TOUQ, Haut Commissaire des Droits de l’Homme en Jordanie et corédacteurs de la Convention des Nations Unies contre la Corruption (CNCC) présentera la CNUCC et  les défis majeurs de sa mise en œuvre. A ce propos, il est important de souligner que la Tunisie a ratifié la CNUCC en 2008 et que son application devra être soumise à une évaluation par les pairs en 2012. Dr. TOUQ parlera également de la question du recouvrement des biens mal acquis où il apportera un éclairage international sur les moyens mis en œuvre par des pays tiers pour les récupérer. 

Il faut également souligner les enjeux d’un tel combat contre la corruption et les malversations qui se situe à un niveau international avec des biens et des liquidités dispersés dans différents pays, soumis à des législations différentes, autant de contraintes qu’il faudra combiner avec les attentes élevées d’un peuple tunisien qui attend avec impatience le rapatriement de son patrimoine dans les plus brefs délais.

L’ambition de cette Conférence Internationale est grande d’autant plus que les défis et les interrogations qu’elle  va examiner sont importants pour la mise en œuvre efficiente d’un système avéré de lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Elle permettra aussi d’enrichir le dialogue et les échanges avec les instances concernées et la société civile afin d’aboutir à un engagement collectif et consensuel sur ce problème majeur et crucial  afin de marquer les avancées de la Tunisie sur la voie de la transparence.
 

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3 Commentaires
Les Commentaires
ben amor - 22-09-2011 10:08

pour lutter contre la corruption il faut impérativement commencer par punir ceux qui sont connus pour s'etre adonnés à ce sport. Quand on verra que X et Y sont obligés de payer, alors ce sera assez dissuasif, au moins pour commencer

sdougga - 22-09-2011 13:37

Je ne croie pas qu’à ce sujet nous avons d’experts, qui plus qu’est internationaux, ni de réunion « grandlodesque » de type sous le haut patronage du … Il ne manque plus que la formulation habituelle zabaienne « sous le haut patronage de son excellence, l’homme du changement, le président ZABA … Tous les Tunisiens ont identifiés ce fléau qu’est la corruption. Le citoyen lambda vous dira qu’il a souffert et usé de ces pratiques qui rappelons le ne date pas que du temps de ZABA. Cependant autant du Zaîm et jusqu’au années 70, l’ascenseur social fonctionnait malgré tout permettant à la méritocratie de prendre cette ascenseur et d’accéder au rang social rêvé. Avec ZABA et ses plus de 2 M de RCDistes, l’affairisme mafieux, la médiocratie et … l’allégeance à la famille T-BAM (trabelsi- Ben Ali-Matéri) ont fait le lit à une corruption généralisée. Rappelez vous l’anecdote des années 2000 au sujet des T-BA « un citoyen est gêné par une personne imposante au cinéma, il demande à cette personne de cesser la gêne, comme réponse il lui jette un regard hautain et l’ignore ! Revenons plusieurs fois à la charge, rien ne change. Il lui demanda alors, êtes-vous de la famille BA ? Réponse : Non. Même réponse à la question êtes-vous de la famille T ? C’est alors que le citoyen s’insurgea et réclama son droit ». L’état de droit est la réponse à la corruption. Le citoyen lambda connait ces devoirs mais aussi ces droits. Comme le droit n’est pas le même pour tous, le citoyen lambda applique le système D! Par exemple, on a tous contourné les tracasseries de l’administration de type « Inchallah … » ou « Erjaa Ghodoua … » ou encore «essana chouya … » en utilisant un piston ou un billet… Les exemples peuvent être multipliés à l’infini. C’est contre cette corruption qui gangrène la société et mine les relations à tous les échelles, que les citoyens doivent se révolter. Elle n’a pas disparu avec ZABA. L’instigateur de cette corruption généralisée a été chassé, les mentalités ont peu changé et bougé. De fait la lutte contre la corruption passe 1) pour l’état par l’application de l’état de droit, en mettant l’administration au service du citoyen, en assurant la liberté et le droit voyou d’expression, une justice libre donc juste, équitable, ne subissant aucune pression, l’égalité des chances pour les études, la formation et/ou l’emploi et … veille à notre Karama (qui pour moi plus approprié que dignité) 2) pour le citoyen par l’application de ces devoirs enver’s l’état, la nation et ses concitpyens. Ces devoirs implique le respect de l’autorité, d’autrui, du bien commun en oubliant l’adage « Nhib ki Jari oua Inchallah khir min Jari » . Bref des citoyens responsables, civilisés et non des “Khobzistes” voyous réduit à un tube digestifs par ZABA ou des petits voyous affairistes mafieux snas loi ni foi comme au temps des T-BAM. Lutter et chasser la corruption implique qu’avec la révolution les mentalités à la tête de l’état comme celle du citoyen lambda changent. Avons nous besoin de partenaires internationaux tel que des Nations Unies (le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)), de l’ l’OCDE ou de l’Union européenne pour savoir que (i) Dire la Vérité, (ii) Rendre Justice .... sont necessaires à la lutte contre la corruption!?

mks - 23-09-2011 09:25

Je pense pour lutter contre ce fléau il faut créer une cellule de bénévole (RECONNU) dans chaque ministere ou société de service qui fait le suivi en CAS de difficulté rencontrée par le citoyen.

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