News - 29.12.2013

La nomination d'un ambassadeur à Bagdad va-t-elle faciliter la libération des détenus tunisiens

La désignation de Samir Ejemmaï en tant qu’ambassadeur de Tunisie à Bagdad est-elle porteuse d’espoir pour résoudre l’épineuse question des détenus tunisiens en Irak. Jusque-là, la Tunisie y était représentée au niveau d’un chargé d’affaires, nommé début 2012, qui avait suivi de près ce dossier au ministère des Affaires étrangères avant d’être affecté spécialement à ce poste. Mais, près de deux ans après, aucune mesure n’a été prise par les autorités irakiennes en faveur des ressortissants tunisiens qui croupissent en prison, certains, sans  jugement, et d’autres affrontant la peine capitale.

Pourtant, Moncef Marzouki s’était engagé dès son accession à la présidence de la République à obtenir leur rapatriement en Tunisie, au bénéfice d’une grâce, d’une réduction de peine ou d’une extradition pour purger leur reste de leur peine dans leur pays natal. C’était d’ailleurs sa grande promesse pour justifier sa participation, en mars 2012 au Sommet arabe tenu à Bagdad. Et il y avait dépêché en éclaireur, Adnen Manser, à peine nommé porte-parole et chargé du dossier, à la tête d'une "commission technique". Certains de ses conseillers n’avaient pas d’ailleurs laissé entendre qu’il les ramènera avec lui dans son avion. La déception fut grande le jour de son retour à Tunis, vendredi 30 mars 2012, sans les voir descendre de la passerelle.

Pas de déclaration officielle, Marzouli laissera à  Manser le soin d'affirmer devant la presse convoquée à l’aéroport qu’il ne s’agissait plus que d’une question de formalités, les services irakiens étant pris par le Sommet, puis en raison du weekend, devaient finaliser les démarches dans quelques jours ». Un communiqué officiel publié par Carthage ajoutait en prenant quelques délais supplémentaires que « le Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki a promis de trouver une solution, dans le cadre de ce qui est permis par la loi, dès la fin du Sommet arabe et la finalisation des accords bilatéraux à conclure dans ce domaine.» Et c’est part pour des longues procédures inachevées à ce jour. Manser retournera à Bagdad. En vain.

L'argument-massue présenté par les autorités irakiennes est l’absence d’un accord judiciaire entre les deux pays. Un projet de texte a été rapidement transmis à Bagdad en juillet 2012. Trois mois plud tard, le document n’était pas encore transmis au Parlement. Personne ne se soucie encore à Bagdad du dossier.

Le flou total règne quant au nombre exact des Tunisiens concernés. Manser parle d’une vingtaine de détenus identifiés. Parmi eux se trouvent ceux qui ont franchi illégalement les frontières ou en contravention avec la règlementation sur le séjour des étrangers, alors que d'autres sont poursuivis pour meurtre et activités terroristes. Si pour les premiers, des mesures de grâce seraient envisageables, les seconds ne font l'objet  l’objet d’aucune discussion. Pris dans l’engrenage de la politique intérieure et de la confrontation entre sunnites et chiites, ils croupissent sans espoir au fond des prisons.

Le nouvel ambassadeur de Tunisie pourra-t-il réussir dans la tâche essentielle de son mandat ? Tout seul, il n’y parviendra pas. Des démarches officielles et la  pression de la société civile sont nécessaires.
 

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1 Commentaire
Les Commentaires
NY - 30-12-2013 05:45

Qu'est-ce qui justifie, aujourd'hui, à quelques jours de la nouvelle formation gouvernementale, la nomination de ce Monsieur, en tant que nouvel ambassadeur et sur lequel on ignore tout, encore une fois, une illustration de la course aux sièges, au pouvoir. Pauvre TUNISIE.

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