Ulysse 2009 fera voguer les écrivains entre Malte, Tanger, Tunis et le Liban

Amoureux de Carthage à laquelle il a dédié l’année dernière un superbe ouvrage, l’écrivain et Ambassadeur de France à Malte, Daniel Rondeau nous promet pour le 4ème trimestre 2009, une grande croisière, assez originale. Un bon panel d’écrivains méditerranéens, partiront en octobre prochain de Malte, pour rallier Tanger, Tunis et Tripoli (Liban) exprimer leur capacité d’acteurs significatifs et fondateurs de cette Union pour la Méditerranée. Baptisée Ulysse 2009, la croisière sur un bateau de guerre armé d’une bibliothèque aura également pour moussillons des artistes et des parlementaires méditerranéens qui célèbreront les figures spirituelles des deux rives, d’Albert Camus à Saint-Paul, d'Ibn Al Arabi à l'émir Abd el-Kader.
Parmi les points d’orgue de ce périple circumméditerranéen, l’escale à Tunis, avec une présentation des écrivains au Collège International de Tunis, dirigé par Hela Beji. Aussi, l’escale de Beyrouth, élue capitale mondiale du livre 2009 par l'Unesco, devra coincider avec l’ouverture du Salon du Livre. Dans la capitale libanaise, notre compatriote Ridha Tlili, qui fera partie de la croisière, donnera une conférence au thème bien approprié : « De Tyr aux Amériques ».
Ecrivain, journaliste et éditeur, l’Ambassadeur Daniel Rondeau, 61 ans a publié des romans (Dans la marche du temps), des essais, des récits autobiographiques (L’Enthousiasme, Les Vignes de Berlin), et de nombreux portraits de villes méditerranéennes (Tanger, Istanbul, Alexandrie, Carthage), traduits dans de nombreux pays.
Il a dirigé les pages culturelles de "Libération" ; travaillé comme grand reporter du "Nouvel Observateur". Il est, ensuite, pendant dix ans éditorialiste à "l’Express". Il a fondé les éditions "Quai Voltaire" (en 1987) et dirigé la collection "Bouquins" pendant les quatre dernières années.
Dans son ouvrage, Carthage, il poursuit sa visite des ports de la Méditerranée, après avoir jeté l’ancre à Tanger, Alexandrie et Istanbul. « Le livre, apprend-on dans une note de lecture, s’ouvre sur un petit matin aux environs de Tunis. Le ciel est encore plein d’étoiles. La rêverie peut commencer. Rondeau convoque sa mémoire, sa curiosité, sa culture. Des historiens arrivent à la rescousse. On remonte à l’Antiquité. Thucydide, Apulée, Polybe, Virgile mettent leur grain de sel. C’est vivant, prenant, surprenant. Les digressions nous entraînent au café des Nattes à Sidi Bou Saïd, sur les routes défoncées de la Goulette.
On croise Saint Louis (que l’auteur compare assez drôlement à Frédéric Mitterrand), Hannibal. Flaubert – le mal de chien qu’il se donnait pour écrire – est de la partie, l'occasion de relire Salammbô. Ah, cette première phrase : « C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. » On se souviendra au cours d’un trajet en avion de cette mystérieuse femme voilée avec la jambe dans le plâtre. Rondeau fournit des couleurs et des reliefs à ce qui aurait pu être une sorte de manuel touristique pour gens évolués. On était partis avec un guide, on se retrouve avec le plus exquis des compagnons de voyage. En plus, Rondeau, qui nous permet de rester sur notre canapé, a la politesse de nous éviter ces contrées surpeuplées. Qu’il en soit ici remercié ».
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