Opinions - 07.07.2012

La céréaliculture : vers l'autosuffisance et 300 000 emplois à la clé !

La production céréalière tunisienne subit les aléas climatiques de plein fouet. Depuis la fin des années quatre-vingts la seule certitude a été de garantir la disponibilité des semences locales par le recours à l’irrigation ! Par ailleurs ceci n’est plus le cas puisqu’on a introduit les semences d’importation pour le blé dur, notre emblème national !

A - Une céréaliculture de subsistance

Le tableau suivant établi sur la base des statistiques de l’INS, donne un aperçu de la production moyenne pour le quinquennat  2006/2010. Celle –ci couvre 45% de nos besoins !

Produits

Production en 1 000 T

Superficie
en 1 000 ha

Rendement

en Q/ha

TN/FR

 

 

 

Tunisie

France

%

Blé DUR

990

702

14 ,10

50,3

29,82

Blé tendre

226

128

17,65

72,5

24,55

Orge

446

540

8,25

64,1

14,35

TOTAUX

1662

1370

 

 

 

Les rendements constatés sont très faibles et erratiques  et leur rapport à par rapport à ceux de la France sont très parlants, on peut dire qu’on est en présence d’une céréaliculture de subsistance qui ne peut suffire à nourrir la population !

B - Les importations de céréales

Pour faire face aux 55 % manquant à nos besoins de  consommation locale on a  recours régulièrement aux importations.  L’incidence de la facture en coût et fret pesant sur notre balance de paiement dépasse largement le milliard de dinars par an. Les importations moyennes pour le même quinquennat 2006/2010  sont détaillées au tableau suivant :

Produits

Importation en 1 000 T

Cours FOB du 28 juin 2012

Facture en

 1000 $

Blé Dur

570

347,70 $/t

198 189

Blé Tendre

1 036

282,88 $/t

293 064

Orge

406

270,46 $/t

109 807

TOTAL

2012

 

601 060

Soit au cours du même jour 1 000  $ = 1.596.2 TND           = 959 411 000  TND F O B

Irrigation d’appoint

Pour parer aux besoins  du pays, il y a lieu d’améliorer et de réguler les rendements par le recours à une irrigation d’appoint systémique en suivant les besoins des plants selon le cycle végétatif afin de parer aux insuffisances hydrométriques constatées. Un important gap de productivité à gagner ! Les besoins d’eau d’irrigation nécessaire sont déterminés selon l’empreinte hydrique de ces cultures  sous nos latitudes comme suit :
   
Besoin en eau  pour améliorer les rendements

Production supplémentaire

Eau en m3
pour produire /1 T

Demande  d’eau d’irrigation en km3

570

2 550

1,453

1 036

2 250

2,331

406

3 810

1,547

T O T A L d’eau à mobiliser de sources non conventionnelle pour assurer l’autosuffisance

5,331 Km3

D - Une céréaliculture d’autosuffisance

La consommation des céréales du pays s’élevant à trois millions six cent soixante quatorze mille tonnes, peut être assurée par une production locale de qualité à condition de garantir la fourniture de l’eau nécessaire à cet effet. En 2 009, les responsables de l’UTAP avançaient que les excellents résultats de l’irrigué ont dépassé la moyenne de 50 quintaux à l’hectare. « On a même obtenu dans quelques parcelles irriguées du côté d’Oued Souani dans le gouvernorat du Kef des résultats atteignant 90 quintaux à l’hectare de blé dur et 95 quintaux à l’hectare de blé tendre » affirmaient-t-ils. Les rendements moyens auxquels on aspire, somme toute, restent à notre portée et n’ont rien d’exceptionnel par rapport à la production en irrigué comme explicités dans le tableau suivant :

Culture

Autosuffisance en 1 000 T

Rendement Escompté Q/ha

Superficie en 1 000 ha

Blé dur

1 560

30

520

Blé tendre

1 262

40

315

orges

852

20

426

Totaux

3 674

 

1361

E - Gisement de 300 mille emplois

En matière de création d'emploi, les productions végétales permettent de mobiliser  en moyenne 17 journées de travail par 1.000 m3 d'eau d'irrigation consommée.

L’injection des  5 331 millions de  m3 d’eau  dans nos champs à céréales,  va permettre la création de pas moins de 90 627 mille  journées de travail, soit  302  milles  postes d’emploi permanant, le tiers de nos chômeurs de longue durée seront employés et ce en plus de l’économie en devises attendue ! Le Graal en somme est à porté de la volonté politique de la Troïka lors de sa négociation d’avec les promoteurs du projet « TuNur »

F - Les Sources d’eau non conventionnelles

Il s’agit de d’eau dessalée en sous-produits de la production d’électricité solaire par les centrales CSP. En effet, chaque km² de nos terres, équipé de la sorte, peut produire 250 millions de kWh et 60 millions de m3 d’eau dessalée. Le mégaprojet « TuNur » actuellement à l’étude s’étalera sur 100 Km² de nos terres aux fins de produire l’électricité verte à exporter vers l’Europe voisine. Mais, les négociateurs tunisiens doivent exiger  l’adoption du  procédé de cogénération qui permet d’assurer la production des 6 km3 inhérente au processus de refroidissement des centrales solaires. Il faut même en faire la condition sine qua non de l’octroi des autorisations nécessaire à son  implantation sur nos terres aussi bien pour lui ou pour tout autre prétendant. Il y va du plein emploi de nos jeunes.

Ce volume représente le tiers des besoins de notre économie en matière de ressources hydriques qui lui manquaient.

En effet, outre les 5,331 Km3 pour assurer notre autosuffisance alimentaire en céréales, le solde 0,669 km3 sera très utile à la SONEDE  pour assurer la fourniture à la population d’eau en quantité suffisante et aux normes de l’OMS.

Ainsi le projet, s’il peut être agréé en prenant en compte les intérêts de notre pays, par la pugnacité  de fins négociateurs assurera une ère nouvelle  d’échange équitable : EAU CONTRE LUMIERE.  Le mégaprojet nous permettra l’emploi de plus de trois cent mille jeunes!

On réalisera ainsi les objectifs majeurs de notre glorieuse Révolution : l’emploi et la dignité !

Mohamed Habib Cheikh Khalifa
 

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2 Commentaires
Les Commentaires
Béjaoui abdelaziz - 09-07-2012 06:35

a lire

lazhar - 09-07-2012 18:29

Avec tous mes respects pour l'auteur de cet article, il s'avère que ce dernier lui manque quelques détails qui sont trés importants pour chaque analyse d'un secteur aussi stratégique: 1- les céréales irrguées n'ont jamais résolus le pb de l'autosuffisance en céréales tous simplement pour les raisons suivantes: - les 400 milles ha de périmètres irrigués en tunisie ne permettent de dépasser les 120 milles ha de céréales irrigués pour des considérations agronomiques (assolement et rotation culturale...) - les céréales irriguées ne peuvent être compétitives avec les autres cultures irriguées (surtout les cultures maraichères) - si on fait un petit calul : si les 120 mille ha de céréales irriguées nous permettent d'obtenir lerendement moyen escompté de 50 q/ha on obtiendra une récolte de 6 million de qx. Avec les rendements actuels (30 qx/ha)on obtient 3 Mqx, à votre avis est ce que c'est opportun pour que l'état dépense de l'argent (sous forme de soutien financier) pour obtenir 3Mqx de plus de céréales qui représente - de 10% de notre autoconsommation ? les céréales irriguées était toujours un slogan politique utilisé par l'ex régime, A mon avis l'avenir de la céréaliculture en Tunise est dans le régime pluvial par la recherche de paquets technologiques adéquats, ayant pour objectif l'amélioration de la rentabilité, l'autosuffisance est un faux problème, on ne peut pas continuer à produire des céréales à des coûts très élevés. j'invite l'auteur de faire un calcul de la marge brute des céréales irriguées (BD, BT et Orge) et de les comparer avec les autre spécultations qui entrent en compétition avec les céréales dans les périmètres irrigués, j'attends une réaction.

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