News - 08.12.2020

Terrorisme, laicité et liberté d'expression : dérapages et opportunités de dialogue entre civilisations

Terrorisme, laicité et liberté d'expression : dérapages et opportunités de dialogue entre civilisations

Par Mongi Lahbib - Le Conseil Européen examinera vendredi 10 décembre 2020, la stratégie de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, en coopération avec les pays tiers. La chancelière allemande avait, au lendemain de l'attentat terroriste de Vienne, désigné le "terrorisme islamiste" comme "l'ennemi commun " à combattre. La vague d'attentats terroristes qu'a connue la France au cours des dernières semaines a suscité des déclarations de guerre indistinctement contre l'islam politique, l'islam radical, le "séparatisme islamiste", l'islamo fascisme"et le "nazislamisme".

Réagissant à l'exhibition de caricatures blessantes du Prophète Mohamed, les appels au boycott des produits français se multiplièrent dans plusieurs pays musulmans, amplifiés par le bras de fer Erdogan-Macron, la sentence inqualifiable de l'ancien Premier ministre malaisien Mohamed Mahathir et le tweet vite retiré d'une ministre pakistanaise accusant le Président français de "nazisme".

Les terroristes fossoyeurs de l'islam et leurs commanditaires seraient-t-ils en voie de gagner leur pari de saper les fondements du vivre ensemble entre communautés et Nations? Et ce en totale contradictions avec les préceptes de tolérance et de pluralisme de l'Islam.

"Si Dieu l'aurait voulu, il aurait fait de vous une seule et même communauté" (Coran 5.48).

I. Du terrorisme mondialisé et instrumentalisé

1. Mondialisation de la violence et du terrorisme

Violence et terrorisme ne sont pas l'apanage des musulmans qui en sont, du reste, les premières victimes. En témoignent les guerres de religions et les atrocités commises à travers les siècles au nom de la liberté et de textes ambivalents des religions.

La fondation française de l'innovation politique a publié une étude sur les attentats perpétrés à travers le monde entier entre 1979 et 2019. 89,1% de ces attentats furent commis dans des pays musulmans ayant occasionné 91,2% de l'ensemble des morts enregistrés a cours de cette période.

La part des attentats attribués à des islamistes représentent 18,8% du total avec une progression de 3,5% entre 1979-2000 à 19,8% entre 2000-2012 et 29,9% entre 2013-2019. Cette recrudescence , amplifiée par la mondialisation et le développement des réseaux sociaux, trouve ses origines dans la lutte pour le pouvoir et des idéologies fondées sur une lecture rigoriste, passéiste et littéraliste du coran. Et ce en plus des mutations socio-économiques et identitaires dans le monde arabo-musulman, particulièrement avec les retombées de la révolution iranienne, de la guerre d'Afghanistan et récemment des soulèvements arabes.

L'attention est certes actuellement focalisée sur le "terrorisme islamiste" du fait de son caractère répétitif. Il n'en demeure pas moins que le terrorisme concerne de plus en plus des mouvements évangélistes, néonazis et suprémacistes blancs en Europe et surtout aux Etats-unis. 

L'année 2019 a connu plusieurs attentats islamophobes en Norvège, en France (Bayonne, Brest) et en Nouvelle-Zélande (49 morts).

En Israël, plusieurs attentats terroristes furent commis par des juifs fondamentalistes et ultra-orthodoxes ainsi que par des sionistes ultra-nationalistes en plus des opérations relevant du terrorisme d'Etat et ce en continuation d'une longue série d'attentats racistes et anti-islamiques de Dir Yassine et Kafr Qacem, à l'incendie de la mosquée d'El Aqsa et de la mosquée d'El Khalil, de fidèles en prière (25 morts)

2. Instrumentalisation du terrorisme

Les tentatives de la diplomatie tunisienne pour l'adoption d'une définition commune du terrorisme, afin de lutter contre ce fléau mondial, sont demeurées vaines en raison de l'absence d'une volonté politique et l'instrumentalisation du terrorisme par des puissances mondiales et régionales. L'encensement des "combattants de la liberté" afghans fut suivi par la création d'El Qaida et de ses succursales.

L'engagement des opérations militaires par les Etats-unis contre l'Irak - en dépit de l'opposition de la France- en représailles aux attentats du 11 septembre 2001 et le projet américain de remodelage de la carte du Moyen-Orient, ont conduit à l'émergence de Daech. Pour différentes raisons imputables notamment à son engagement militaire à l'international et l'exceptionnalisme de sa démocratie, la France paye un lourd tribut avec 54,3% des attentats de Daech commis en Europe, selon l'étude de la fondation précédemment citée.

II. Laicité, liberté d'expression entre sélectivité, responsabilité et respect d'autrui

1. Singularité de la laicité "à la française"

Aboutissement d'un long combat entre l'Etat et l'Eglise, la laicité consacrée par la loi 1905, instaure la neutralité de l'Etat en matière de religion à travers la séparation entre le temporel et le sprituel.

Cette laicité demeure singulière comparée à celles d'autres pays occidentaux où, malgré la sécularisation de l'Etat, la religion occupe encore une place plus ou moins importante avec parfois l'interdiction du blasphème ou l'atteinte au sacré.

Le Pape s'est déjà inquiété en 2016 dans une déclaration à la presse, de "l'excès de laicité" en France. Excessive, cette laicité est souvent sélective. Il a fallu l'intervention énergique du Président Chirac pour retirer la référence aux origines chrétiennes de l'Union européenne du projet de la constitution européenne, élaboré par une commission présidée par l'ancien Président Valery Giscard d'Estaing.

Le Président Sarkozy s'est opposé pour sa part, à l'adhésion de la Turquie à l'Union, du fait notamment de la religion musulmane de ce pays constitutionnellement laic et membre de l'OTAN.

Récemment le "séparatisme islamiste" fut poingté du doigt en France en dépit de la loyauté et la dignité dont fait preuve l'immense majorité des français de confession musulmane fidèles à leur religion et au précepte selon lequel "l'amour de la patrie fait partie de la foi".

2. Liberté d'expression: entre permissivité, responsabilité et respect d'autrui

La déclaration universelle des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 dispose que "la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui". La constitution française de 1958 impose par ailleurs, "le respect de toutes les croyances".

Le Président Miterrand et le Président Chirac, alors qu'ils étaient en fonction, avaient appelé à conjuguer la liberté d'expression avec, respectivement, le respect d'autrui et le sens des responsabilités. Plusieurs anciens ministres de droite, comme de gauche, ainsi que des représentants du clergé ont abondé dans ce sens en réponse aux défenseurs de "la caricature à tous les vents" selon les termes de J.L Schlgel et O. Mongin, anciens dirigeants de la Revue "Esprit". Commentant l'antagonisme entre deux France universaliste et identitaire Edgar Morin, éminent philosophe et sociologue français, s'est inquiété récemment de la montée de la "pensée manichéenne, unilatérale et réductrice". Enfin, la cour européenne des droits de l'homme vient de rappeler que la diffamation du Prophète Mohamed va au-delà de la liberté d'expression et qu'elle risque de mettre en péril "la paix religieuse".

De fait, ce qui pose problème en France n'est ni la liberté d'expression, ni les caricatures mais bien les dérives de l'instrumentalisation de la liberté de diffamation. Distribuer largement une caricature obscène du Prophète et en exhiber d'autres sur les façades d'hôtels de région sont attentatoires à la dignité de la personne humaine et offensantes pour la communauté des musulmans.

Venant d'un pays proche, berceau des droits de l'Homme et universaliste, cette bipolarisation entre "eux" et "nous" érode davantage le "smart power" de la France, particulièrement dans le monde arabo-musulman.

Il est pour le moins surprenant de se réclamer des spécificités et "exceptions culturelles" alors que pareilles spécificités sont récusées pour d'autres pays sous prétexte de l'incompatibilité entre "culturalisme" et universalité, et ce en plus de la diversité culturelle, proclamée par l'UNESCO et du principe de non hiérarchisation des civilisations.

Il en est de même du " rejet de l'intervention de puissances étrangères dans les affaires intérieures"concernant une question sensible touchant l'ensemble des croyants musulmans où qu'ils soient. D'autant que pareilles interventions pour la défense des droits de l'Homme sont ailleurs admises, encouragées voire même érigées pour les cas extrêmes en droit et devoir d’intervention.

A partir de l'autre côté, plusieurs dirigeants de pays islamiques se sont posés en défenseurs des musulmans de France en détournant le regard du sort des musulmans notamment des territoires occupés palestiniens, du Xinjiang chinois, de Birmanie et de la république centrafricaine. Les meurtres et appels au meurtre pour la défense du Prophète sont en contradiction avec les préceptes de l'Islam qui, en l'espèce, enseignent que "la riposte doit être égale à l'offense et que celui qui pardonne et se montre conciliant trouvera sa récompense auprès du Seigneur, car Dieu n'aime pas les agresseurs"(Coran 42.40).

Ayant subi les railleries, les exactions et même les tentatives d'assassinat, le prophète Mohamed avait répondu à ses détracteurs par la bienveillance, la persévérance et le magnanime pardon, notamment à son retour triomphant de Médine à la Mecque.

III) De l’islam rayonnant à l’islamisme fossoyeur

1. L’islam: religion de paix, de progrès et du «juste milieu»

Les termes «silm» et «salam», qui signifient paix, reviennent dans 49 versets du Coran. Continuation et couronnement des religions monothéistes, l’islam s’adresse à l’ensemble de l’humanité. La reconnaissance des prophètes et messagers d’Allah constitue l’un des piliers de la foi et le nom d’Issa (Jésus) est cité 93 fois dans le Coran.

Plusieurs sourates attestent l’esprit de tolérance allant jusqu’à la liberté de conscience: «nulle contrainte en religion» (Coran 2.256) et que «celui qui veut être croyant, qu’il le soit et celui qui veut être non-croyant, qu’il le soit» (Coran 18,29).

La charte de Médine, instaurée par le Prophète Mohamed, avait instauré la coexistence pacifique entre les communautés des différentes croyances, en même temps que le respect des différents lieux de cultes. Selon un hadith du Prophète, le musulman est celui qui ne porte aucun préjudice aux autres, ni par sa langue, ni par sa main».

Quant au “ jihad” dont le sens étymologique est «l’acte de faire un effort», il fut prescrit pour l’auto-défense en cas d’agression ou de rupture de traités de paix. Le combat à ce titre fut considéré par le Prophète comme «jihad mineur», et le surpassement de soi, qui représente la lutte contre ses mauvais penchants, considéré comme «jihad suprême».

Les conquêtes musulmanes ne furent pas suivies de conversions forcées des habitants des territoires conquis ; ces derniers étaient appelés, en cas de non-adhésion à l’islam à s’acquitter d’un tribut en échange de leur protection appelé «jezzia».

Religion de modération et de raison, l’islam a intégré des civilisations anciennes, notamment byzantines et perses. Il s’est particulièrement étendu en Asie et en Afrique subsaharienne par la conquête des cœurs et des esprits, du fait de sa simplicité et de son adaptabilité aux us et coutumes locales.

Appelant à la lecture, la réflexion et la célébration des savants, l’Islam a enfanté –durant ce qui correspond au Moyen Age en Europe- une civilisation alors en avance sur son temps avec le développement des arts, de la philosophie, des mathématiques, des sciences, de la médecine et de l’astrologie.

Le déclin de cette brillante civilisation débuta avec l’arrêt de l"ijtihad"qui désigne l’effort de réflexion  que les muftis et les musulmans entreprennent pour interpréter les textes fondateurs de l’islam, et l’exégèse novatrice des textes coraniques. Les tentatives de renouvellement de la pensée islamique d’Ibn Rochd (Avéroès) au mouvement d’Ennahdha (Renaissance) du XIXe siècle à nos jours n’ont pas encore eu l’effet escompté, surtout avec l’apparition du wahhâbisme et des frères musulmans.

L’islam a survécu aux croisades, à la colonisation, aux déclins économiques et technologiques et aux campagnes de dénigrement et d’islamophobie. Il continue à connaître une vitalité qui ne pourrait uniquement s’expliquer par la progression démographique de ses adeptes,  mais aussi par ses valeurs originelles de modération, de justice et de paix, dénaturées par la montée de l’extrémisme.

2. Islam et islamisme aux yeux de l’Occident

Ne pouvant s’en prendre à l’Eglise, Voltaire accusa le Prophète Mohamed de «fanatisme» avant d’atténuer et de nuancer son accusation. Pour leur part, Hugo, Montesquieu, Lamartine, Bonaparte et Goethe,entre autres, n’ont pas tari d’éloges à l’égard de l’islam et du Prophète Mohamed.

Plus récemment, réagissant aux attentats du 11 septembre 2001, le Président Bush a recouru à une classification binaire, entre forces du bien et du mal, engageant «l’éléphant américain» dans la mosaïque confessionnelle d’un Moyen-Orient «compliqué». Lui succédant, Obama et son Administration ont longtemps refusé d’employer les termes d’ "islamistes",de «jihadistes» et de «terrorisme islamique » en invoquant le rejet de l’immense majorité des musulmans de l’idéologie islamiste, et aussi afin de « ne pas accorder une légitimité à la justification illégitime de la violence au nom de l’islam».
Suite aux attentats qui ont endeuillé la France en 2015, Laurent Fabius, alors ministre des affaires étrangères, a appelé à éviter la confusion entre « le musulman qui pratique sa religion, qui est une religion de paix, et le terrorisme drapé d’une certaine interprétation de la religion musulmane». De même, le Président Hollande a veillé à employer l’acronyme en arabe de «Daesh» au lieu de l’appellation « Etat islamique».

Le tournant de la position française débuta avec les attentats contre le siège de Charlie Hebdo et l’hyper casher suite à la publication des caricatures du Prophète Mohamed. La France avait alors reçu un soutien mondial massif, soutien qui a cependant flétri avec les derniers attentats terroristes, notamment en Occident.

IV)  Le monde entre incertitudes et espoirs

1. Dialogue des civilisations: des raisons d’y croire et d’espérer

A l’incertitude du terrorisme –qui perdurerait au moins pendant 25 ans selon la CIA- s’est invitée l’incertitude du Covid19, dans un monde marqué par la montée du nationalisme, du populisme, les « identités meurtrières » et le déclin de la légalité internationale. Qu’il est loin le temps de «l’esprit de Barcelone» et de «l’alliance entre civilisations».

Il n’en demeure pas moins que l’espoir subsiste quant à l’opportunité de sauvegarder et relancer le dialogue entre religions et civilisations, en témoignent les positions du Pape et du Secrétaire général de la ligue islamique mondiale appelant les musulmans de France au respect des lois et valeurs de ce pays. Il en est de même des échos d’une grande partie de la presse anglo-saxonne et surtout des réactions de hautes personnalités et penseurs français au sujet de l’affaire des caricatures.

Le différend n’est pas entre islam et Occident, ni entre les musulmans d’une part et la France et le peuple français d’autre part. Il porte plutôt sur le laïcisme et une certaine pratique caricaturale et radicale de la liberté d’expression, et plus encore sur la nature multidimensionnelle du terrorisme.

Expliquer n’est pas justifier, mais plusieurs études, dont une enquête récente publiée par le Forum Tunisien des droits économiques et sociaux, en collaboration avec Avocats sans frontières, indiquent que la motivation religieuse est secondaire et qu’elle est alimentée par le sentiment d’exclusion, le chômage et des considérations géopolitiques et même psychologiques des extrémistes.

La France a la chance de disposer d’un vivier de chercheurs et penseurs imbus à la fois des valeurs républicaines et des préceptes de l’islam du juste milieu.

Des réformes sont en cours d’examen en vue de la formation des imams en France. Se posera la question de la crédibilité de leurs messages, notamment auprès des jeunes, dans un monde sans frontières, ouvert aux influences étrangères, notamment à travers les nouvelles technologies. Le passage de la gestion de l’islam «en» France à l’islam «de» France sur la base de la « prééminence des valeurs républicaines » appellera une approche multidimensionnelle et un dialogue ouvert avec les pays du monde arabo-musulman.

Les pays arabo-musulmans – qui ne sont pas monolithiques- sont en crise plus que ne l’est l’islam, qui recommande la réforme, la progressivité, et le changement, qui commence par l’introspection et la remise en question de soi-même. Ceci impliquerait alors des dispositions à l’autocritique, loin des postures de victimisation et de complotisme, et un débat –délicat- sur la lecture vectorielle du texte coranique, en fonction de sa finalité et de son adaptabilité lorsque le texte se prête à interprétation.

Demeure alors la question des limites de la liberté d’expression qui relève du bon sens, de l’éthique et du vivre ensemble et sur laquelle il y a débat, y compris dans les pays occidentaux. L’élaboration d’un code de conduite consensuel au sujet de « la non atteinte au sacré» pourrait être envisagée.

2. Sommet de la Francophonie: «l’esprit de Djerba»

La Tunisie s’apprête à accueillir en 2021 le prochain sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), qui regroupe 88 Etats, à Djerba. Candidate au patrimoine mondial de l’Unesco, l’île de Djerba est connue pour ses traditions de tolérance, où la mosquée, l’église et la synagogue d’El Ghriba se côtoient.

Ce sommet de l’O.I.F pourrait représenter une opportunité de dialogue, loin de l’amalgame entre terrorisme et islam ou terrorisme et immigration.

Un dialogue fondé sur la compréhension et le respect mutuels, l’humilité et le partage des valeurs et intérêts communs dans le respect des souverainetés respectives et dans l’esprit d’un islam ouvert et humaniste : « Quiconque a tué un être humain non coupable de meurtre ou de sédition sur terre est considéré comme ayant tué l’humanité toute entière ; et quiconque a sauvé la vie d’un seul être humain est considéré comme ayant sauvé la vie de l’humanité toute entière.» (Coran, 5.32).

Le véritable ennemi commun est le terrorisme et le radicalisme violent quelles qu'en soient les motivations ,la religion ou la nationalité.

Dans un livre récent Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du ministère français de la défense, souligne la radicalisation de toutes les religions en appelant à"désislamiser le débat" à ce sujet du fait que la "focalisation" sur le radicalisme islamique risquerait de déformer la perception des musulmans et de l'islam en Occident..

Sachons raison et espoir garder en considérant que l'altérité, le dialogue et le brassage de civilisations constituent une source d'enrichissement mutuel et un catalyseur de développement durable et équitable pour l'ensemble de l'humanité...

Mongi Lahbib


 

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