News - 13.03.2019

Majrada qui es-tu ? Un colloque à Tébourba les 18 et 19 mars

Majrada qui es-tu  ? Un colloque à Tébourba les 18 et 19 mars

L'Oued Majrada est le plus important cours d’eau de la Tunisie  tant sur le plan hydrologique  que sur le plan économique. Sur ses berges sont nées et se sont développées, de nombreuses civilisations.

Majrada, qui es-tu ?

Le Majrada, prend naissance en Algérie près de la ville de Souk Ahras, s’étire sur 450 Km dont 350 Km en terre Tunisienne avant de se jeter en mer m Méditerranée entre les villages de Ghar El Melh et Kalaat Al Andalous. Son bassin-versant compte environ 23700 Km² soit environ 15% de la superficie totale de la Tunisie. Ses principaux affluents sont, les oueds Bouhartma, Kassab et Béjà, sur sa rive gauche, les oueds Mallègue, Tessa, Seliana,  et Khallad sur sa rive droite. Les principaux groupements humains qu’il traverse sont, Jandouba, Bousalem, Testour, Mjez El Bab, Tébourba, El Batan et Jedaida.

Les Berbères lui ont donné le nom de « Bagradane », les Grecs, celui de « Bagradas », enfin les Latins, celui de « Bagrada » et c’est cette dernière version qui a été arabisée pour donner « Bajrada » puis « Majrada » et enfin « Medjerdah » par les colons Français. Sur ses rives, ont été créées et développées des villes importantes telles que Chemtou, Bulla Régia, Tébourbo Minus, Utique, etc…. Plus tard, à partir du 7ème siècle, les Arabes ont construit, parfois sur les vestiges d’anciennes agglomérations,  plusieurs villes qui portent jusqu'à aujourd’hui nombreuses caractéristiques et spécificités architecturales, culturelles et économiques qui les départagent du reste des villes tunisiennes ; Nous citerons par exemple, Testour, Slouguia, Medjez El Bab, Tébourba, Jedaida et El Battan

Les eaux de Majrada

Le Majrada charrie annuellement environ 1 milliard de M3 d’eau très chargée en pierres, graviers et limons qui se déposent surtout dans le delta dans la région de Tébourba, Jedeida et Kalat  El Andalous permettant à la longue à la terre ferme de gagner du terrain sur la mer. Utique, lle premier comptoir phénicien par exemple, était un port de la région alors qu’elle et se situe de nos jours, à 11Km de la mer. Le lac lagune de Ghar EL Melh est un témoin de ce qui reste du golfe d’Utique.

Le cours de l’oued

Le Majrada est une rivière intarissable mais son débit est très variable selon les saisons et la pluviométrie, son débit moyen est de 30 m3/s mais peut dépasser les  à 1500 m3/s, alors que son lit ne suffit qu’à 450 m3/s, entrainant des alluvions d’un endroit à l’autre ce qui contribue au façonnement perpétuel de sa vallée.

Exploitation des eaux de Majrada

Depuis l’époque romaine, plusieurs petits ponts ont été érigés sur le Majrada. Les Arabes ont, eux aussi, construit un pont-barrage à El Battan qui permettait l’irrigation et l’entrainement de la machinerie de l’usine de fabrication de la « chechia » d’El Batan.

De nos jours les flots du Majrada et de ses affluents sont maitrisés par huit barrages dont le plus important est celui de Sidi Salem (1980-1982) d’une capacité de retenue de 700 million de m3. Ces ouvrages ont été érigés dans le but de:

  • Stocker l’eau, réduire l’érosion des sols et produire de l’énergie électrique.
  • Réduire la salinité de l’eau en vue de la consommation à boire et l’irrigation.
  • Réduire les risques d’inondation.

Depuis la colonisation française, nous assistons au développement de plus en plus important de la culture en irrigué en remplacement de ce qui fut une agriculture de céréales en extensif par l’aménagement de périmètres irrigués au niveau de plusieurs tronçons. Ces modifications ont sans doute amélioré l’autonomie alimentaire du pays en céréales, fruits et légumes. La vallée de Majrada n’est plus uniquement caractérisée par cette activité agricole primaire puisque des activités industrielles, essentiellement, de transformation, y ont vu le jour.

Parallèlement à cette transformation industrialo-agricole, le tissu socio-urbain s’est vu, lui aussi, transformé et étendu, parfois de façon anarchique entravant en plusieurs endroits l’évolution naturelle du cours d’eau créant ainsi des situations dangereuses de risque d’inondations et d’érosion.

Le colloque (l’oued Majrada: entre potentialités naturelles et actions Humaines) programmé les 18 et 19 mars 2019 autour de l’histoire et la géographie de la rivière Majrada et le rôle de l’eau dans l’évolution et  la sécurité alimentaire, pourrait aussi débattre de quatre volets tout aussi importants:

  • L’importance, de tout temps, de la Majrada en tant que source d’eau et voie de transport et de communication.
  • L’évolution socio-économique autour de la Medjerda dans le passé et le présent.
  • Le tissu urbain dans ses aspects historiques, géographiques, culturels et anthropologiques.
  • Les travaux d’aménagement et leurs impacts environnementaux.


 

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