News - 25.01.2013

On ne tire pas sur une ambulance, oui, mais....

La presse nationale et le microcosme politique se perdent en digressions inutiles au sujet du remaniement ministériel envisagé alors que l’immense majorité des Tunisiens n’en attend rien de positif. Il y a au moins deux raisons qui expliquent ce décalage et la défiance générale à l’égard de ce véritable non évènement. 
 
L'actuel chef du gouvernement est tout sauf un chef de gouvernement. Nombreux se sont abstenus jusque là d’épiloguer sur sa personne, bien plus modérée et sympathique en comparaison.  Mais nous sommes bien obligés maintenant d’aller au-delà de ces considérations pour souligner son absence d’autorité, son manque d’épaisseur et sa cyclothymie. Le premier ministre  est par définition le chef de la majorité parlementaire, mais chacun sait que le véritable chef de cette majorité n'est  autre le chef du parti « majoritaire ». C’est lui et lui seul qui tire toutes les ficelles en dehors de toutes les règles en usage, affaiblissant sciemment l’autorité du premier ministre. Si l’on y ajoute des ministres farfelus, voire dangereux, qui passent leur temps à dénigrer le premier ministre sur ordre, à le contredire et à l’abaisser aux yeux du public et de ses propres collaborateurs, la coupe devient pleine. Que celui-ci réussisse ou non à remanier son gouvernement, le résultat sera le même.  Plus personne ne le prendra au sérieux.
 
De surcroît, tout gouvernement qui sortira des tractations actuelles, des marchandages à vrai dire, est condamné à l’échec. Déjà, les rats commencent à quitter le navire et plus les échéances électorales iront en se rapprochant, plus la débandade ira en  s’accélérant.  La tentation est grande parmi les partis composant la troïka de laisser Ennahda se dépêtrer seule face au bilan économique et social du gouvernement, un bilan négatif et lourd.  Qu’il s’agit des services publics, des prix et du pouvoir d’achat, de l’emploi, des finances publiques, des échanges avec l’extérieur, de la production ou du développement régional, le résultat est le même : une aggravation continue et inquiétante de la situation. Or, rien ne peut inverser les tendances à court terme. Autrement dit, rien de positif ne pourra être présenté aux électeurs dans six mois ou un an. La troïka le sait très bien, d’où ses tentatives désespérées de faire reculer les échéances et d’introduire le maximum d’éléments de discorde. En tout état de cause, le futur gouvernement portera inévitablement les stigmates de cette danse macabre autour du corps sans vie qu’est devenue la troïka.
 
Bien sûr des âmes perdues et des opportunistes risquent de prendre le train en marche, mais ce que les Tunisiens attendent et la situation commande n’est pas un changement de premier ministre ou un remaniement  ministériel de circonstance, mais un vrai acte salutaire, patriote et sincère : la composition d’un gouvernement de salut public très restreint, 15 membres  au grand maximum, chargé de faire sortir le pays de la crise. Malheureusement, on peut toujours attendre ! Jamais dans l'histoire politique récente un régime des partis n'a réussi à se hisser au niveau de l’intérêt supérieur d'une Nation.

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