News - 13.03.2020

Barrage anti-coronavirus et prise en charge : Elyès Fakhfakh y va-t-il fort et vite ?

Barrage anti-coronavirus et prise en charge : Elyès Fakhfakh y va-t-il fort et vite ?

Est-ce rassurant ? Expéditif en 9 minutes, Elyès Fakhfakh, a fini par annoncer vendredi soir son plan de bataille pour endiguer la propagation de pandémie du Coronavirus. Sans pour autant révéler la stratégie de prise en charge ni des personnes en affectées, ni les entreprises et travailleurs indépendants qui pâtirons de leurs conséquences. La ligne choisie par le gouvernement est celle de la graduation de la riposte, quitte à se contenter pour le moment d’une dose minimum. Cherchant à innover par la scénarisation de son adresse à la nation, Fakhfakh a choisi de mettre en fond d’écran devant une caméra fixe, en plan serré, une bibliothèque, classique, avec des volumes épars de livres, puisant dans la sagesse livresque un appui à ses propos. Un cadre austère qui ne souligne pas la forte symbolique de la République et dénote d’une recherche encore hésitante de ses codes de communication. Mais, c’est le contenu qui intéresse plus les téléspectateurs.

Beaucoup étaient curieux de voir la version tunisienne de l’allocution solennelle délovrée la veille par le président Macron. Mais aussi, celle encore plus ferme du président du conseil italien, Giuseppi Conté, dimanche dernier à 3 heures du matin. Mais à chacun son style et à chaque pays ses choix. La stratégie de Fakhfakh repose sur la fermeture totale ou partielle des frontières, l’annulation des spectacles et autres évènementiels, le huis-clos des manifestations sportives et le prolongement des vacances scolaires jusqu’à la fin du mois.

La mesure qui frappera le plus l’imaginaire est sans doute l'annulation des prières collectives dans les mosquées, celle du vendredi auusi ainsi que la fermeture des cafés, restaurants et autres lieux de loisirs à partir de 16 heures. L’interdiction généralisée de la chicha, décidée parcollectives certaines municipalités, n’a pas été mentionnée.

C’est ainsi que:

  • Les frontières maritimes seront totalement fermées au trafic passagers (sans précision pour ce qui est des marchandises)
  • Le trafic aérien sera considérablement réduit avec annulation de tous les vols avec l’Italie, un seul vol quotidien sur Paris, et un seul vol hebdomadaire avec quatre autres pays, à s avoir l’Egypte, l’Espagne, le Royaume Uni et l’Allemagne.

Et la prise en charge ?

Qu’en est-il de la capacité d’accueil des patients souffrant de difficultés aigues de respiration et/ou affectés par cette pandémie ? Silence. Connaissant la modestie des moyens disponibles des les formations hospitalières publiques et les cliniques privées, c’est à craindre en cas d’accélération fulgurante du nombre de malades. D’autres alternatives sont à prévoir rapidement. L’Italie a, par exemple, opté pour l’aménagement à cet effet des grands halls d’expositions, comme ceux de la Foire de Milan. Les dirigeants Tunisiens, pris de court, continuent à cogiter. L’essentiels, c’est qu’ils ne soient pas désemparés face à une catastrophe sanitaire historique qui s’annonce, comme dans de nombreux pays.

L’impact économique et financier n’a pas été abordé par Elyès Fakhfakh. Son gouvernement a-t-il procédé aux premières évaluation, examiné les premières mesures à adopter ? Aucune réponse dans son adresse aux Tunisiens, ce vendredi soir. Fermeture partielle des cafés et lieux de restauration et de loisirs, annulation de spectacles, arrêt des croisières et des flux maritimes, réduction significative du trafic aérien, ralentissement inévitable du tourisme et des voyages et autres sinistres annoncés : la facture commence à, être déjà lourde. L’entreprise, dans son ensemble, risque-t-elle aussi d’en souffrir, surtout lorsque des salariés seront dans l’obligation de se confiner à domicile. Les travailleurs indépendants, artisans et petits-métiers n’en seront pas épargnés. Sans aller jusqu’au pire des faillites, l’hécatombe financière est à craindre, exigeant des mesures énergiques, de report des impôts et des cotisations sociales, le rééchelonnement des créances bancaires, la compensation totale ou partielle de la perte de revenus, et la relance de l’activité en cas de cessation.

Les voisins, l’Europe

Beaucoup de pain sur la planche pour Elyès Fakhfakh et ses co-équipiers. « Quoi qu’il en coûtera », comme l’avait martelé trois fois Emmanuel Macron, il va falloir y aller. La Tunisie, seule, ne saura faire barrage à la pandémie. Une étroite coordination avec les pays voisins, l’Algérie et ce qui peut opérationnel en Libye, mais surtout avec l’Europe, est salutaire. Le chef du gouvernement ne l’a pas évoquée. Il se doit de l’activer au plus vite.

Unité, civisme et propreté

A l’épreuve du pouvoir déjà enflammé, voilà le chef du gouvernement affronter l’une des pires et graves crises. Aucun soutien ne doit lui faire défaut. Pour y parer, l’union des Tunisiens, le civisme, le respect des règles d’hygiène et l’obtempération aux consignes sont de rigueur. Une grande opportunité cependant : le déploiement d’une vaste campagne de propreté, d’enlèvement des ordures, de nettoyage et d’hygiène, bénéficiera de l’adhésion des Tunisiens. A condition qu’elle commence au sein de l’Administration et des entreprises publique (dont nous déplorons tous l’état avancé d’insalubrité à plusieurs endroits), les régions et les municipalités, mais aussi le secteur privé, de la petite échoppe à la grande entreprise.

 

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