News - 15.01.2015

Sfax, capitale de la culture arabe en 2016: vers un programme méticuleusement élaboré

Le Mardi 23 Décembre 2014, le ministère de la culture a dévoilé la composition du comité exécutif de la manifestation «Sfax, capitale de la culture arabe en 2016».
 
Contrairement à ce qui était attendu, en pareille occasion, cette  annonce a été faite, presque à la dérobée,  par un simple communiqué de presse.
 
Dans d’autres circonstances et sous d’autres cieux, une conférence de presse en bonne et due forme aurait été tenue pour marquer l’événement, et pour présenter les membres du comité  en charge de l’organisation de cette importante manifestation.
 
La composition du comité est, par ailleurs et pour le moins qu’on puisse dire, surprenante, car aucune illustre figure culturelle régionale ou nationale n’en fait partie…
 
Bien que le communiqué de presse précise que le président du comité exécutif  aura la latitude d’associer toute personne compétente dans l’un des aspects inscrits à l’ordre du jour, et que des sous-commissions spécialisées et des comités de soutien seront aussi mis en place pour examiner certaines questions, je crois, personnellement, que la composition du comité gagnerait à être revue et corrigée. 
 
D’ailleurs, je tiens à rappeler, ici, que lors de la conférence de presse qu’il a tenue à Sfax, le 04 avril 2014, pour annoncer la désignation de la ville de Sfax comme capitale de la culture arabe pour l’année 2016, le ministre de la culture a, par la même occasion, annoncé la prochaine mise en place de trois commissions de travail pour garantir toutes les chances de succès à la manifestation. 
 
Il s’agit, en l’occurrence, d’une commission régionale chargée du suivi sur le terrain, d’une commission nationale de coordination avec les ministères et les autorités compétentes, et d’une commission de soutien et d’appui à la manifestation.
 
Que s’est-il passé entre temps? la question demeure posée, mais dans l’attente d’une réponse que nous espérons convaincante, émettons le souhait que le nouveau ministre de la culture prendra soin de corriger le tir de son prédécesseur,  le plus rapidement possible, car il ne reste que moins d’une année pour bien préparer ce grand événement qui, comme je l’ai déjà dit et écrit, constitue un événement sans précèdent dans l'histoire de la prestigieuse ville de Sfax, et qui, dans le cas de la réussite de son organisation, ne manquera pas d’ouvrir les portes à d’autres événements, de la même importance, dans plusieurs autres domaines.  
 
C’est pourquoi, il est important que tous les efforts soient conjugués pour réunir les conditions nécessaires à son succès.
 
Convaincu qu’une méticuleuse élaboration de son programme est la  première condition de son succès, je voudrais, dans cet article, émettre une série d'idées et de propositions qui, je l'espère, aideront à l’accomplissement de cette difficile et délicate tâche.
 

1- Des principes et des objectifs du programme méticuleusement élaboré

 
À la lumière de l'expérience acquise des précédentes célébrations de cette manifestation dont la première session s’est tenue au Caire en 1996 et dont celle de Sfax sera la vingtième, je pense qu'il sera nécessaire d’élaborer le programme de l’evenement «Sfax capitale de la culture arabe en 2016» en prenant en considération les principes et les objectifs suivants:
  • la mise au point du programme de la manifestation doit être fondée sur la philosophie qui la sous-tend et qui procède du rôle central que la culture joue dans la vie des sociétés, en tant que pierre angulaire de leur édifice civilisationnel, et levier de leur essor économique et leur prospérité sociale.
    Ceci signifie que les festivités qui seront programmées auront  besoin d’établir un équilibre entre la glorification des gloires du passé, la valorisation des réalisations du présent, et la mise en exergue des aspirations culturelles de l’avenir.
    Sur cette base, le programme de la manifestation devra faire ressortir les spécificités du patrimoine civilisationnel de Sfax, mettre en valeur son rôle actuel dans l'enrichissement de la scène culturelle nationale, et en même temps affermir sa détermination à contribuer davantage à la dynamisation de la vie culturelle et créative tunisienne, tant à l’échelle régionale qu’à l'échelle nationale. 
  • La manifestation qui sera organisée, faut-il le souligner, cinq ans après la «révolution» tunisienne, et les «révolutions» de ce qu’on a appelé le «printemps arabe», devrait consacrer une partie de son programme aux problématiques afférentes à la démocratisation et la modernisation du monde arabe.
  • Une attention particulière devrait, également, être prêtée aux questions relatives à la consolidation du dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations, et surtout à la mise en valeur des spécificités de l’identité religieuse et culturelle de notre pays, et du rôle qu’il est appelé à jouer dans la propagation des valeurs de tolérance, de compréhension et de coexistence entre les peuples. 
  • D’un  point de vue purement organisationnel, et en vue d'éviter ou, du moins, de réduire les éventuelles causes d'échec dans la programmation des festivités de l'événement, puis dans leur mise en œuvre, il sera utile de faire appel à la transparence et au partenariat entre les acteurs culturels officiels et non-officiels.
    Ceci signifie que l'Administration est invitée à ne pas monopoliser l’organisation de la manifestation, et à lever les obstacles bureaucratiques qui pourraient conduire à exclure les intellectuels ou à les empêcher de s'acquitter de leur rôle combien important dans le succès de ses activités.
  • De même, Il est impératif que la manifestation inscrive en tête de ses priorités, l’adoption d’un programme et la création d’un environnement susceptibles de faire sortir le grand public de son état de «léthargie culturelle», et de l’inciter à interagir avec ses festivités, et par sa présence et par son soutien.  
    Pour y parvenir, les activités à programmer devraient être inspirées des centres d’intérêt de la société et capables de toucher ses différentes franges et ses divers groupes d'âge.
    En outre, il faudra, autant que possible, éviter tout élitisme, et les sortir des espaces fermés aux espaces ouverts...

2- Comment Sfax peut-elle célébrer sa manifestation?

Tout d'abord, il faut  noter que la manifestation «Sfax capitale de la culture  arabe en 2016» coïncidera avec le soixantième anniversaire de la création du gouvernorat de Sfax (21 juin 1956) et avec le trentième anniversaire de la création de son université (9 août 1986).
 
La commémoration de ces deux anniversaires devrait, à  mon avis, être inscrite à l’ordre du jour de la manifestation et revêtir un caractère distingué et digne de l’événement exceptionnel que vivra la ville de Sfax en 2016… 
 
Il conviendrait, peut-être, que le gouvernorat prévoit dans le cadre du programme de la manifestation, l’organisation d’une exposition sur les réalisations de ses 60 ans et sur ses futurs projets et programmes… En parallèle, elle pourrait publier un ouvrage portant sur le même contenu, mais en y incluant une partie qui met en évidence l’apport de la ville de Sfax à la culture, à la littérature, aux arts, à la science et à la connaissance à travers les différentes étapes de son histoire.
 
Quant à l'Université de Sfax, elle devrait contribuer significativement à la manifestation par les nombreuses activités qu’elle et les vingt établissements universitaires qui en relèvent, pourraient  organiser.
 
Ce que je suggère, à cet égard, est que chaque établissement  prenne part à la manifestation par, au moins, une activité qu’il déterminerait en fonction de la nature de ses attributions et du champ de sescompetences. 
S’agissant de l'Université elle même, elle pourrait, à mon avis, prendre en charge la conduite d’une activité collective à laquelle participeraient ses cinq facultés, ses trois écoles supérieures, et ses onze hauts instituts.
Cette activité pourrait consister en la sélection et la publication par l’université, sur différents supports de communication, des meilleures thèses, études et recherches effectuées au cours des trente années de son existence.
 
D’un autre coté, et étant donné que l'Olivier est l’un des principaux symboles de Sfax qui est célèbre par ses oliveraies et qui produit 40% de l'huile d'olive tunisienne, il est proposé que l’institut de l’olivier, qui est l’unique institution tunisienne de recherche spécialisée dans ce domaine, participe, en collaboration avec le ministère de tutelle c'est-à-dire le ministère de l'agriculture et le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique, des technologies, de l'information et de la communication, à la manifestation par une activité d’une dimension arabo-méditerranéenne et qui aurait pour thème les perspectives du développement de ce secteur agricole vital pour plusieurs pays de la méditerranée.
 
Par ailleurs, l'Université de Sfax qui accueille un certain nombre d'étudiants arabes et étrangers, pourrait inviter ces étudiants à participer à la manifestation par une activité à déterminer d’un commun accord avec le comité exécutif.
 
Sur un autre plan, et eu égard à sa position géographique sur la Méditerranée, il serait utile que le programme de la manifestation prête attention au rôle que Sfax a joué dans le rapprochement entre le Maghreb et le Machreq arabes d’une part, et d'une part entre le sud et le nord de la Méditerranée, non seulement sur les plans commercial et économique, mais également sur les plans culturel et civilisationnel.
 
Toujours en rapport avec la mer, et compte tenu du problème de la pollution dont souffre la ville de Sfax, je propose la tenue, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de l'environnement (25 juin de chaque année), d’un séminaire sur cette question, qui sera couronné par l’annonce de la création d’un prix qui pourrait être appelé par exemple «le prix de Sfax pour les recherches en matière de l’environnement» et qui serait décerné, chaque année, à la meilleure recherche menée  dans ce domaine au niveau national.
 
En ce qui concerne les monuments de Sfax, je crois que la grande mosquée qui, à côté de la mosquée de Oqba Ibn Nafâa et la mosquée Zitouna, est considérée comme l’un des plus prestigieux monuments religieux de «l’Ifriqya» mérite de faire l’objet d’une attention particulière en vue de mettre en valeur son rôle dans le rayonnement de la ville de Sfax sur les plans religieux et scientifique.
 
En outre, je pense qu'il sera utile de mettre en symbiose le programme de la manifestation et celui du festival international de Sfax de 2016, ainsi que ceux des plus importants festivals du Gouvernorat, en particulier le festival international des arts plastiques de Mahres et le festival du poulpe de Kerkennah, cette île qui, avec un peu de sollicitude, peut devenir un pôle touristique aussi attrayant que l’île des lotophages, Jerba.
 
S’agissant maintenant de l’aspect médiatique, il sera  important, en premier lieu,  que radio Sfax qui fêtera en 2016 son cinquante-cinquième anniversaire et qui sera appelée à couvrir les activités de la manifestation, soit autorisée et surtout dotée des moyens nécessaires pour étendre la diffusion de ses programmes à tout le territoire national, afin que les auditeurs où qu'ils soient, puissent suivre le déroulement de l’événement de prés.
Il sera, également, important de réanimer la revue «Al-qalam» et de la republier, mensuellement, au moins pendant toute la durée de la manifestation.
 
Si ce n'est pas possible, il faudra penser à créer une nouvelle revue mensuelle qui sera chargée de faire connaître et de couvrir les festivités de la manifestation.
 
Cette revue peut et doit être maintenue au delà de l’événement.
 
En troisième lieu, il faudra élaborer un plan pour la communication avec certains médias arabes et étrangers en vue de garantir le rayonnement de l'événement en dehors de la Tunisie. C’est pourquoi, il est nécessaire de créer, très rapidement, un comité spécial qui se chargera d’arrêter le plan requis et d’entamer les contacts avec les medias concernés.
 
A cet égard, je crois qu’il sera pertinent de commencer par l’invitation de la revue «Al-Arabi» qui est distribuée
partout dans le monde arabe et même au-delà, à préparer un reportage de grande envergure sur la ville de Sfax en vue de la présenter à ses lecteurs.
 
Sans nul doute, le directeur général de l’Organisation Arabe pour l'Education, la Culture et les Sciences (ALECSO), qui est de nationalité koweïtienne, peut aider à la concrétisation de cette suggestion.
A la fin de cette première partie de mon article, je voudrais mettre l'accent sur la nécessité de déterminer, aussitôt que possible, la partie qui prendra en charge la préparation de la cérémonie d'ouverture de la manifestation, afin qu’elle commence à la concevoir et à mobiliser les moyens humains et matériels nécessaires pour sa mise en œuvre.
 
Il va sans dire que cette cérémonie qui pourrait revêtir la forme d’un concert panoramique sur le passé, le présent et l’avenir de la ville de Sfax, devrait être Tunisienne de A à Z.
 

3- Comment la Tunisie pourrait-t-elle célébrer la manifestation de «Sfax capitale de la culture arabe en 2016»?

 
Il est supposé que les vingt-trois gouvernorats de notre pays contribuent à la manifestation par des semaines ou des journées culturelles avec diverses activités.
 
Mais comme Sfax est la capitale du sud, l’impulsion que sa vie culturelle  connaitra tout au long de l'année 2016 l'année, devrait s’étendre aux gouvernorats voisins.
 
Au niveau national, comme il est de coutume en de telles occasions, il est proposé de  programmer l’émission d’une série de timbres-poste qui seront dédiés à la ville de Sfax et à sa manifestation.
 
Par ailleurs, eu égard au rôle significatif que joue Sfax dans la vie économique nationale, et compte tenu de l'importance croissante que revêt  la diplomatie économique en ce moment, il est proposé que la ville organise en collaboration avec le ministère des affaires étrangères, pendant l’été 2016, une journée économique où elle accueillera les chefs des missions diplomatiques et consulaires, au terme des travaux de leur conférence annuelle, afin qu’ils puissent prendre connaissance de son essor économique et d’examiner les moyens de son renforcement.
 
En outre, il sera utile, à mon avis, de trouver une formule qui puisse enrichir le programme de la manifestation en permettant à Sfax d’interagir avec la session de 2016 des Journées Cinématographiques de Carthage, ainsi qu’avec la session de la même année de la Foire Internationale du Livre de Tunis, et ce, à titre d’exemple, par l’accueil de certains de leurs plus grands hôtes.
 
En outre, et suite à la récente élection du bureau de l’Union des Ecrivains Tunisiens, il est espéré que cette organisation connaitra un nouvel élan, et fera partie des principaux acteurs de la manifestation, afin de contribuer, efficacement, à l’enrichissement de son programme.

4- Comment les pays frères et amis pourraient-ils contribuer à la manifestation de «Sfax capitale de la culture arabe en 2016»?

 
Ayant pour objectif de serrer davantage les liens culturels entre la Tunisie et son entourage régional et international, la manifestation aura besoin de favoriser une participation Maghrébine, Arabe, Africaine et Méditerranéenne conséquente et intensive à ses activités.
 
Cette orientation sera facilitée par le fait que Sfax est jumelée avec plusieurs villes partout dans le monde, comme Dakar (au Sénégal), Marbourg (en Allemagne), Casablanca et Safi (au Maroc), Oran (en Algérie), Grenoble (en France), Makhatchkala  (en Russie), Alexandrie (en Égypte) et Barcelone (en Espagne)…
Toutes ces «jumelles» de Sfax peuvent être sollicitées pour prendre part, activement, à la manifestation d’autant plus que leur éventuelle participation ne manquera pas de secouer les nombreux jumelages qui se trouvent, malheureusement, en état d’hibernation.
 
Dans le cas où le principe de l’invitation de ces villes est arrêté, il est souhaitable d'entreprendre, le plus tôt possible, les contacts nécessaires avec leurs autorités pour les mettre au courant de l’organisation de la manifestation, et pour convenir avec elles du format de leur participation.
 
D’un autre coté, il sera approprié, à mon avis, d’établir une liste des semaines ou des journées culturelles maghrébines, arabes et internationales que Sfax pourrait accueillir, dans le cadre de sa manifestation, et d’entamer les contacts, aussi bien avec nos missions diplomatiques dans les pays concernés, qu’avec les missions diplomatiques de ces pays à Tunis, en vue de se mettre d’accord sur les modalités de  leur organisation. 
 
En outre, il faudra envisager l’invitation de l’Organisation Islamique pour l'Education, les Sciences, et la Culture (ISESCO), et l’Organisation des Nations Unies pour l'Education, les Sciences, et la Culture (UNESCO), et l'Institut du Monde Arabe à Paris à prendre part à la manifestation, à un double titre. Ceci veut dire que Sfax ne doit pas se contenter de recevoir les activités qui y seront organisées par ces trois institutions, mais elle doit, en revanche, organiser, dans leurs sièges, quelques évènements phares, afin d'assurer davantage de rayonnement pour sa manifestation à l’extérieur.
 
S’agissant enfin des actions qui pourraient être conjointement menées par la ville de Sfax et son partenaire dans l’organisation de l'événement l'Organisation Arabe pour l'Education, la Culture et la Science (ALECSO), elles sont nombreuses, mais je voudrais, seulement, souligner la nécessité pour les deux parties d’accorder une attention particulière à la célébration de la journée de la langue arabe en 2016, afin de rompre avec la manière sans saveur, sans couleur et sans odeur avec laquelle cette journée a été célébrée jusqu’ici.

5 - La liste chiffrée des activités à programmer

Tout d'abord, il convient de souligner que la priorité doit être accordée à la qualité des activités et non à leur quantité.
 
Sur cette base, je propose la liste chiffrée suivante des activités qui pourraient être programmées, et ce, à titre indicatif et non limitatif:

A/ Les séminaires et colloques:  je propose la programmation d’une douzaine de séminaires et de colloques nationaux, régionaux et internationaux qui devraient se tenir à un rythme mensuel, et porter sur un certain nombre de questions qui touchent à nos réalités  nationales, à nos relations actuelles et futures avec notre environnement régional et international ainsi qu’aux principales questions que pose une nouvelle approche de ces relations (le développement humain équilibré et solidaire, le dialogue entre les cultures et les religions, la diversité et le dialogue des civilisations, la démocratie et les droits de l'homme, etc.).
 
B/ les conférences: un cycle d’une cinquantaine de conférences (une conférence par semaine) pourrait être inscrit au programme de la manifestation.
 
Ces conférences pourraient être centrées sur la ville de Sfax et ses multiples apports sur les plans culturel, intellectuel, artistique, littéraire, médiatique, économique et politique...
 
Elles devraient, également, éclairer certains aspects insuffisamment explorés de l'histoire de cette prestigieuse ville, en traitant, à titre d’exemple, de ses relations avec le Machreq arabe et avec la rive nord de la Méditerranée, de son image dans la littérature des voyages, ainsi que de son image aux yeux des poètes tunisiens, arabes et étrangers… 
 
Toutefois, j’estime qu’il conviendrait, avant d’arrêter la liste définitive des conférences, de lancer un appel à tous les gens intéressés pour qu’ils proposent au comité concerné les sujets qu’ils envisagent d’aborder afin que le comité fasse le tri et le choix des thèmes les plus intéressants et les plus appropriés à programmer.
 
C/ Les spectacles: il est proposé de programmer une douzaine de spectacles (un spectacle  par mois), tout en veillant à les diversifier (musique, danse, théâtre, et cinéma...) et à les alterner d’une manière soigneusement étudiée.
 
D/ Les expositions: il est également proposé d’agrémenter le programme de la manifestation par une douzaine d’expositions (une exposition par mois) qui auront pour objectif de dévoiler les diverses richesses de la ville de Sfax.
 
Il sera préférable que ces expositions soient thématiques et couvrent la peinture, la sculpture, l’artisanat, les manuscrits et les documents, la calligraphie, la caricature, les timbres-poste etc.
 
Pour ne pas négliger les nouvelles tendances artistiques des jeunes, il sera, peut-être, judicieux de consacrer l’une de ces expositions à l'art du «graffiti».
 
En outre, il est proposé de consacrer l’une des expositions aux publications des auteurs de Sfax dans les divers domaines. Les ouvrages exposés devront, par la suite, être offerts à la bibliothèque publique de Sfax.
De même, il est proposé de consacrer une autre exposition à l'olivier qui est l’un des symboles de Sfax et qui lui défère la position centrale qui est la sienne dans la vie économique nationale. 
 
E/ Les publications: il est proposé de lancer un projet visant la publication d’au moins une centaine de livres  en  2016.
 
Les maisons d’édition de Sfax sont invitées à contribuer à la concrétisation de ce projet, par la prise en charge, par chacune d’entre elles, de la publication d’un certain nombre de livres, surtout parmi ceux portant sur la ville de Sfax.

6- Les espaces

Il est nécessaire, dans les moins de douze mois qui nous séparent du démarrage de la manifestation de préparer les espaces qui accueilleront ses activités.
 
Il s’agit des espaces existants, comme le Théâtre Municipal, le Théâtre de plein air, le Centre National des Arts Dramatiques, le Complexe Culturel Mohamed al-Jammousi, les maisons de culture qui ont besoin d’entretien,  de rénovation et d'amélioration, et des nouveaux espaces qui doivent être créés, afin que la ville soit fin-prête à accueillir le flux d’activités culturelles et créatives programmées, dans les meilleures conditions.
 
Comme je l’ai déjà dit dans la première partie de cet article, il sera important, pour garantir l'interaction requise du grand public avec les activités de la manifestation, de prévoir l’aménagement de quelques places spacieuses, de quelques grands boulevards et pourquoi pas de quelques stades de la ville en vue d’y organiser certaines activités programmées.
 
Il va sans dire, ici, que tout investissement dans ce domaine est un investissement dans l'avenir, parce que l'entretien des espaces existants et la création de nouveaux espaces ne manqueront pas de renforcer l'infrastructure de la deuxième ville en Tunisie et de lui permettre d’être en mesure de recevoir les plus grandes manifestations dans les différents domaines.

7- conclusion

A la fin de cet article, je tiens à souligner l’importance du rôle que la société civile et le secteur privé peuvent jouer dans le succès de la  manifestation par le soutien moral et financier qu’ils peuvent apporter à ses diverses activités.
 
Si l’on sait qu’il y a plus de cent cinquante associations culturelles à Sfax, j’estime qu’il est absolument nécessaire de mobiliser ce riche tissu associatif pour qu’il contribue à la préparation de l'événement et à la mise en œuvre de son programme.
 
Ceci constituera un précieux appui aux efforts qui seront déployés par les autorités officielles, et un enrichissement certain du programme de la manifestation.
 
Quant aux hommes d’affaires et aux chefs d'entreprises, je pense que l'événement leur offrira une rare occasion pour marquer leur attachement à leur ville, en veillant à ce qu’elle devienne un véritable symbole de la culture arabe en 2016, et en contribuant au succès de son événement par les nombreuses actions qu’ils pourraient entreprendre (notamment par la participation au financement de la restauration de certains de ses sites archéologiques, de l’embellissement de ses places, de l’entretien ou de l’aménagement de quelques espaces qui accueilleront les festivités de la manifestation).
 
Par ailleurs, j’estime  que la manifestation ne devra pas passer sans laisser son empreinte sur Sfax. A cet effet, je propose qu’une des principales avenues de la ville soit choisie pour être baptisée  «avenue de la culture»,  et en même temps, pour y dresser un «mémorial» qui demeurera le témoin que Sfax a bien mérité d’avoir été choisie capitale arabe de la culture en 2016. 
 
Pour conclure, j’estime que la ville de Sfax qui est, communément,  réputée pour sa grande et riche expérience de la plantation des oliviers, devra appréhender sa manifestation comme si elle est un olivier qu’elle doit planter et entourer de tout son soin, afin qu’il puisse s’épanouir et porter ses fruits.
 
Alors, les gens de Sfax sauront-ils se mobiliser pour faire réussir la manifestation de leur ville? 
 
Je l'espère de tout mon cœur, et je crois qu'ils ne ménageront aucun effort pour lui conférer l’éclat bien particulier dont elle digne. 
 
Mohamed Ibrahim Hsairi 
* Ancien Ambassadeur et agrégé
de la langue et des lettres arabes
mohamed_ibrahim_hsairi@Live.com
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