Opinions - 12.11.2014

Au fil du temps qui passe... Vingt cinq ans après…

Nous nous souvenons de ce jour funeste du décès de Yasser Arafat au Val De Grace, à Paris après plusieurs mois de souffrances au siège de l’OLP à Ramallah transformé en prison où l’avait confiné Ariel Sharon, pour lui empoisonner la vie après lui avoir fait administrer du poison, jour après jour, le condamnant à une mort certaine. Les analyses confirmeront cette thèse après plusieurs mois d’investigations dans des laboratoires suisses et français, alors que la communauté internationale fait preuve d’une grande nonchalance face à un atroce crime d’Etat.

Parlant de communauté internationale, on se doit de reconnaitre qu’elle n’a plus voix au chapitre depuis que les destins du monde se décident, non au regard des exigences du développement économique et de la paix,  mais juste au regard des intérêts d’Israël.

Examinons, calmement ce qui se passe dans nos régions et dans le monde depuis la naissance forcée de l’état hébreu… Revoyons les péripéties de l’histoire tourmentée  du monde arabe depuis Sykes-Picot. Les Grandes puissances avaient fini par trouver un refuge à la communauté juive fuyant les pogroms russes et européens et le déferlement «national socialiste allemand». L’organisation des Nations Unies a vite fait d’entériner les choix franco-britanniques par la résolution 247 de 1947 divisant La Palestine entre palestiniens et nouveaux arrivants de la diaspora juive et légalisant la création de l’état d’Israël, à la grande satisfaction de Ben Gourion et de ses sbires : La Hagena et l’Irgoun, organisations terroristes qui se sont chargées des opérations d’extermination de la population palestinienne village après village semant la peur et poussant la population palestinienne à fuir et à laisser terres et maisons aux colons israéliens.

C’est de là qu’a commencé l’errance du peuple palestinien et qu’a été semée-par la grâce d’un traité franco-britannique vite adoubé par l’ONU - la graine de la violence qui, depuis, n’a pas connu de répit.

Le drame palestinien a nourri les ressentiments, les  haines et le rejet de l’injustice des générations de musulmans et d’arabes  qui jusqu’à aujourd’hui, n’admettaient pas qu’un état créé de toutes pièces par décision de la communauté internationale, agisse en permanence contre la légalité, celle là même qui l’a conçu  et fait fi de toutes les règles de coexistence pacifique  entre les Nations si  tant est, qu’on peut admettre qu’une Nation puisse se construire en bafouant les droits fondamentaux de son voisin.

C’est ce qu’Abou Ammar a dénoncé, sa vie durant, brandissant le rameau d’olivier en lieu et place du fusil du haut de la tribune de l’ONU. Il a combattu pour que justice soit rendue aux palestiniens et pour que la paix règne en Palestine après le retour des réfugiés et  la restitution aux palestiniens des territoires occupés illégalement pris par Israël.

Arafat a cru que la paix était possible et inéluctable et se promettait de faire la prière à El masjed Al Aksa.
S’il n’a pas pu réaliser ce vœu, c’est que des forces occultes et d’autres, déclarées en Israël même et en dehors d’Israël craignent la paix : La configuration démographique  de la population juive qui vit en  Israël et dans  les territoires palestiniens occupés,  est multi ethnique et constitue un conglomérat de nationalités disparates, réunies aujourd’hui par la peur que le gouvernement israélien utilise en tant que catalyseur d’une unité factice et fragile. Si la paix juste et équitable, s’installe en Palestine, elle sonnera le glas de l’état d’Israël. D’où le rejet systématique,  depuis soixante cinq ans par Israël,  de toute s les tentatives de paix, qui signifie dans leur perception, la dislocation du tissu démographique israélien et une diaspora inverse vers les pays d’origine des populations juives amenées en Israël.  La négation permanente des droits des palestiniens et l’octroi des terres palestiniennes aux immigrant juifs  devenus aujourd’hui des colons indésirables étant en définitive le seul socle fragile sur lequel repose l’existence même d’Israël.

Nous en arrivons maintenant à ceux qui, de l’extérieur ne veulent pas de la paix, même s’ils font semblant d’œuvrer pour la rendre possible.

Qui peut croire que la grande puissance américaine, baisse les bras devant l’arrogance d’Israël? La grande Amérique nous a montré son intransigeance contre tout pays qui ose enfreindre la légalité internationale. Souvenons-nous des blindés de Schwartzkopf déferlant dans sa «tempête du désert» sur le territoire koweitien pour en déloger les envahisseurs irakiens,  et de ces tomahawks qui pleuvaient sur Bagdad en cette nuit mémorable  du 17 janvier1991.

Souvenons-nous  de la libération de Kaboul  et allons même jusqu’à rappeler la grande épopée de la reconquête de l’Europe et  au prix de millions de victimes américaines et de plusieurs autres nationalités  qui ont débarqué le premier juin 1944, sur les plages normandes pour libérer le monde de la dictature hitlérienne.

Alors la question, aujourd’hui urgente,  à adresser au gouvernement et au peuple américain est la suivante : Pourquoi n’agissez-vous pas de la même façon et pour le même but de la préservation de la paix, contre l’entêtement du gouvernement de Tel aviv ?

Tout le monde sait qu’Israël est votre principale base au Moyen Orient et que d’aucuns qualifient l’état hébreux de porte avions supplémentaire américain en méditerranée. Est -ce cependant un argument opposable aux discours de paix et au prétendu rôle premier américain de gardien de la légalité et de la paix mondiale?
Il est incontestable que ce qui se passe aujourd’hui dans le monde arabe et cette violence  qui est devenue l’expression dramatique préférée de jeunes musulmans et arabes de plus en plus nombreux est aussi induite par le sentiment d’injustice  exacerbé par l’impunité dont bénéficie Israël. Ne parlons pas de l’impuissance, confortable,  des états musulmans et arabes .Ils regardent ailleurs et laissent faire .Ils suscitent leur propre soumission, comme lorsqu’ils provoquent l’effondrement de la puissance syrienne relativement  dissuasive face à israel, en croyant faire tomber un dictateur qui leur rit aujourd’hui au nez !

Yasser Arafat a tout fait pour que le monde et particulièrement les Etats-Unis d’Amérique, mesurent l’ampleur du désastre que la politique israélienne provoque sur la paix mondiale. Un constat aujourd’hui confirmé  avec cette vague de violence aveugle qui s’amplifie sous de multiples appellations «jihadistes» . C’est, le moins qu’on puisse avancer, et sans l’absoudre, en grande partie l’effet boomerang de la violence et des dénis de justice  perpétrés par israel.

Yasser Arafat  n’a pas été entendu!

Mustapha Khammari

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