News - 27.06.2022

L’ambassadeur d’Argentine à Tunis, José María Arbilla - Un défi commun : Consolider la démocratie en pleine crise économique

L’ambassadeur d’Argentine à Tunis, José María Arbilla - Un défi commun : Consolider la démocratie en pleine crise économique

Ouvrant le séminaire d’échange d’expériences, sur la transition démocratique, l’ambassadeur d’Argentine à Tunis, José María Arbilla, a souligné les enseignements à tirer tant de l’Argentine que de la Tunisie. Organisé en collaboration avec Leaders, mercredi 22 juin 2022 à la Cité de la Culture, il a été animé par les professeures Marina Franco et Riadh Zghal, et modéré par le professeur Mohamed SassI.

Pourquoi avons-nous choisi d’organiser un séminaire à propos de la transition démocratique en Argentine et en Tunisie. Je crois qu’il est plus facile de l’expliquer à partir du titre que nous avons choisi : Les défis de la transition démocratique, échanges sur les expériences tunisiennes et argentines ».

Je ne suis pas sûr, en effet, si nous devons parler des défis de la transition démocratique ou plutôt à propos des défis de la démocratie, tout court. Depuis sa naissance il y a trois mille ans, la démocratie a été un système relativement rare, limité a quelques coins de la terre et harcelé de l’extérieur, mais beaucoup plus souvent depuis l’intérieur.  Aujourd’hui, nous regardons avec étonnement que même les démocraties plus anciennes n’échappent pas à des épisodes turbulents, à la montée des mouvements politiques ou des leaders qui, méprisant les règles du jeu démocratique, ont du mal à accepter la liberté de presse ou même la défaite électorale.

Mais il y a, pourtant, des défis spécifiques qui sont autant des épreuves que les jeunes démocraties sont obligées à en réussir.  Des obstacles à surmonter, tels que l’absence d’une vraie culture démocratique, des institutions pas encore solidement installées, le harcèlement des anciennes ou des nouvelles forces qui cherchent à les éroder, la demande sociale qu’attend avec impatience, que la démocratie apporte les solutions aux problèmes de longue date.

Moi-même, j’avais 12 ans lorsque notre démocratie a été rétablie. J’ai vécu le moment d’espoir, de rénovation, la certitude qu’après une longue nuit, la démocratie était la seule voie de nous forger un destin commun. Mais j’ai vécu aussi les crises économiques à répétition, la leçon, durement apprise, que la relation entre démocratie et relance économique était plus complexe, et surtout que la démocratie est un apprentissage en continu, comme l’a souligné dans son livre la Professeure Zghal. Un chemin que nous en Argentine nous sommes loin d’avoir achevé, parce que la démocratie doit d’abord s’enraciner dans les esprits avant qu’elle nous donne leurs fruits.

Pour terminer, je voudrais vous expliquer pourquoi avoir décidé d’appeler ce séminaire des « échanges ».

Nous avons deux expériences démocratiques avec des remarquables ressemblances et aussi des différences. Par exemple, le défis commun de la consolidation démocratique au milieu d’une crise économique, mais aussi des différences telles que le contexte régional qu’en Amérique Latine à renforcé réciproquement les nouvelles expériences démocratiques, l’existence en Argentine d’un ancien texte constitutionnel datant de 1853 que ne faisait pas Object de controverses, tandis qu’ici vous avez eu besoin des rédiger un nouvel texte constitutionnel, ou encore l’existence d’un système présidentiel en Argentine, tandis qu’en Tunisie, vous avez adopté un régime parlementaire.

On n’a pas l’intention de donner aucune leçon, nous aspirons seulement à apprendre l’un de l’autre. Dans le premier livre de ses Histoires, l’historien grecque Polybe a écrit que : Les hommes ont deux moyens de se corriger. Ou bien ils reçoivent la leçon de leurs propres revers, ou bien ils font leur profit de ceux des autres. Et il a ajouté, l’enseignement que produit la plus vive impression ou plutôt la seule valable, c’est celui qui nous apporte le récit des tribulations des autres. J’espère, donc, à la fin de ce séminaire nous aurons tous appris quelque chose d’utile pour mieux remplir notre premier devoir des citoyens, soit en Argentine ou en Tunisie, celui des consolider nos démocraties et protéger liberté, pour nous et pour nos enfants.


 

 

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
0 Commentaires
X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.