News - 08.05.2020

Dr Heykal Bedioui : Peut-on s’attendre à une disparition de la pandémie par Covid-19 cet été?

Dr Heykal Bedioui: Peut-on s’attendre à une disparition de la pandémie par Covid-19 cet été?

Par Dr Heykal Bedioui - La pandémie de Covid-19, déclarée le 11 mars 2020 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a provoqué une crise sanitaire majeure dans le monde entier. En France, l'épidémie passe au stade 3 et le 17 mars à 12 h, la population est confinée à domicile afin de stopper la diffusion exponentielle du coronavirus et réduire la saturation des hôpitaux et le nombre de décès. 

La propagation virale semble être assez importante expliquant l’affluence massive des malades vers les services d’urgence dans un laps de temps court provoquant la saturation rapide des services de réanimations. Le taux de reproduction de base du Sars-Cov-2, appelé R0, signifie le nombre de cas secondaires qui sont contaminés par contact avec un seul porteur du virus. Ce R0 peut atteindre la valeur de 3 voire même plus témoignant de la grande capacité de contagion de ce virus.

La transmission aérienne par aérosol est la plus probable. Un aérosol consiste en des microgouttelettes qui restent en suspension dans l'air. En effet plus la goutte est petite plus la force de résistance de l'air est grande par rapport à son poids et plus la goutte tombe doucement. De plus ces microparticules peuvent par évaporation d'eau diminuer en taille, ce qui leur permet de se maintenir presque indéfiniment en suspension.

La transmission du virus par voie aérienne pourrait été amplifiée en intensité et en durée grâce à une pollution particulaire de l’air qui servirait de transporteur pour le virus. Ces présomptions ont été soulevées par Henry Mintzberg dans sa publication du 05 Avril 2020.

L’analyse de la répartition géographique des cas de Covid en France montre bien que cette épidémie est disséminée sur tout le territoire. Cependant, nous constatons des inégalités régionales en termes de nombres de cas et de gravité de la maladie. Ainsi il serait probable que le R0 soit beaucoup plus élevé dans certaines régions plutôt que dans d’autres et ce indépendamment de la densité de la population régionale.

Nous avons recensés les villes de France les plus polluées (par rang décroissant) en se référant au site « IQair » et l’évolution de cette pollution au cours de l’année 2019 qui serait superposable à celle de 2020 à plus ou moins quelques microgrammes par mètre cube de microparticules dans l’air  (Figure 1).

Ces villes ont été par la suite placées sur une carte géographique de la France. La comparaison   de cette dernière avec la répartition géographique du nombre de cas de Covid-19 par région, montre bien que ces deux répartitions sont superposables (Figure 2). Ces constatations appuient la théorie que la pollution serait incriminée dans l’explosion de la transmission aérienne du virus au sein de la population. Ceci explique également que l’ouest de la France (peu pollué) soit peu touché par cette épidémie comparativement aux régions du centre et de l’Est comme l’Alsace, la Lorraine, le Nord Pas de Calais, l’Ile de France, la Picardie, la région Rhône-Alpes et la Provence Alpes côte d’azur.

Cette association entre le degré de pollution d’une région et le taux important d’atteinte par le Covid-19 est retrouvée également dans des pays comme l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et les Etats Unis d’Amérique. 

L’évolution de cette épidémie serait alors tributaire de l’évolution du taux de pollution particulaire dans l’air.  En se référant aux statistiques mensuelles de 2019 concernant les villes les plus polluées de France (Figure 1), il apparait que le taux de pollution commencerait sa chute aux alentours des mois de Mai et Juin ce qui pourrait signer le début de la fin de cette pandémie comme l’aurait prédit plusieurs scientifiques dont le Professeur Didier Raoult. En effet lorsque le pouvoir de contagion ou R0 diminue sous la barre des 1, le virus n’a plus la capacité de se transmettre et finit par disparaitre. La chaleur du début de l’été, l’air sec, et la chute considérable de la pollution particulaire de l’air sont autant de facteurs entravant la transmission  virale.

En attendant la saison estivale salvatrice, les mesures préventives d’hygiène et surtout le port de masques protecteurs doivent être de rigueur. Les modalités du déconfinement devraient tenir compte du facteur pollution afin d’éviter un 2ème pic dans les régions les plus exposées. 

Professeur Heykal  Bedioui
Chirurgien

 

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