News - 09.12.2017

Associations: Cette planète opaque en Tunisie

Associations: Cette planète opaque

Doublant en nombre d’associations qui est passé de 10.000 en 2010 à 20.698 au 15 septembre 2017, la société civile s’impose en acteur significatif en Tunisie, prenant une dimension de plus en plus prépondérante. On lui doit une contribution substantielle à la transition démocratique, l’accélération de l’avancée des libertés et de l’ancrage des droits. L’autre revers, c’est qu’on reproche à certaines parmi ces organisations nombre de soupçons quant au blanchiment d’argent, au terrorisme, à l’envoi de combattants dans des foyers de tension, au financement occulte de partis politiques et de campagnes électorales et à l’enseignement extrémiste. De quoi  susciter l’attention du Comité tunisien des analyses financières (Ctaf) institué auprès de la Banque centrale, dans son récent rapport sur les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Cette partie contestée de l’iceberg associatif, traquée par les pouvoirs publics, ne saurait cependant occulter l’excellent travail en profondeur accompli par la plupart des associations, malgré certaines lacunes relevées en matière de transparence des financements, de bonne gouvernance, de gestion, de publications et communications réglementaires et pour ce qui est du respect de la législation en vigueur.

La grande question est de savoir comment, à la fois, préserver les précieux acquis en droits et libertés, institués par le décret-loi n° 2011-88 du 24 septembre 2011, portant organisation des associations et la conformité avec les obligations y mentionnées. Les règles déjà précises sont complétées par le décret n° 2013-5183 du 18 novembre 2013 fixant les critères, les procédures et les conditions d’octroi du financement public pour les associations.

Comment se présente la cartographie du tissu associatif tunisien? 

Quels sont les risques liés au financement, notamment extérieur, à l’implication politique et à l’obédience religieuse et/ou idéologique? Qui reçoit combien, de la part de qui et pour quel usage? Quelle est la marge de manœuvre du gouvernement? Où en sont les actions introduites en justice pour suspension d’associations incriminées ou leur dissolution? Et qu’en est-il des associations étrangères qui ont une filiale en Tunisie?

Mais, aussi, comment le financement public aux associations est-il octroyé, contrôlé et évalué?

Des associations intègres, laborieuses et performantes sont bien nombreuses en Tunisie et souvent citées en référence, à l’international, méritant hommage et plus de mise en valeur. Ce dossier porte surtout sur les manquements constatés et les risques appréhendés auprès des autres associations. Un débat s’avère nécessaire quant au renforcement de la société civile et à l’accroissement de son rôle, sur des bases saines et avec des moyens plus appropriés.

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