Mehdi Jomaa hausse le ton : « Epargnez-nous les tiraillements politiques »

Lançant les consultations préparatoires du Dialogue national économique, le chef du Gouvernement Mehdi Jomaa s’est  surtout focalisé sur le registre politique invitant les différents acteurs à soutenir l’action du gouvernement et à l’épargner des tiraillements partisans. Rappelant le contenu de son mandat, limité à la tenue réussie d’élections incontestables et son engagement ainsi que celui de tous les membres de son cabinet à ne pas se présenter au prochain scrutin, il a insisté sur la nécessité de faire baisser les tensions, instaurer la concorde et restaurer la sécurité. Il faut que l’économie et les finances publiques puissent affronter les grands défis qui se posent au pays et les surmonter avec succès a-t-il martelé. « Laissez ce gouvernement travailler, vaquer au quotidien déjà brûlant, et amorcer les réformes impérieuses », a-t-il dit en substance aux chefs de partis (Essebsi, Ghannouchi, Hammami, etc.), organisations nationales (Abbassi, Bouchamoui, Ezzar, etc.) et experts réunis mardi matin à Dar Dhiafa à Carthage.

Plus d’une fois, et tout en appelant à « la restauration de l’autorité de l’Etat, dans tous les domaines », Jomaa a affirmé que son gouvernement n’hésite pas à prendre les mesures impératives, tout en prenant le temps nécessaires. « Ni imprudents, ni aventuriers, mais volontaristes et même audacieux quand il s'agit de  l’intérêt national », a-t-il précisé.

Evoquant la demande d’audition par l’ANC des  ministres de la Sureté nationale et du Tourisme au sujet de l’entrée en Tunisie de touristes israéliens, il a souhaité que ce débat se fasse dans la sérénité et l’esprit de responsabilité, tenant compte du pèlerinage à la Ghriba et de la saison touristique, tout en réfutant toute intention d’engager la Tunisie dans une normalisation ou autre relation avec l’Etat Hébreu.

Le démarrage des consultations permettra la constitution d’une dizaine de groupes de travail spécialisés devant élaborer les documents finaux à soumettre au Dialogue économique. Avant fin mai, ce Dialogue doit adopter la feuille de route économique qui fixera les engagements respectifs et balisera deux prochains grands rendez-vous importants. Le premier, le Forum d’investissement en Tunisie, qui tiendra sa 4ème session après la révolution les 12 et 13 juin prochain. Le second sera une grande conférence multilatérale des donateurs dont l’idée se précise de plus en plus.

A.B.A

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