Khemaies Chammari prémonitoire, dans une interview à Leaders en 2018 (Vidéo)
Béji Caïd Essebsi avait tenu à le faire Commandeur dans l’Ordre de la République, le 10 décembre 2018. L’acte comme la date ne manquent pas de symbolique. Khemaies Chammari est en effet célébré par la République le jour du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Décoré avec lui, ce jour-là, un compagnon de route et un grand militant des droits et libertés, Mokhtar Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme.
Dans une interview exclusive à Leaders, recueillie en décembre 2018, Khemaies Chammari revient sur le sens de cette décoration et répond à une série de questions. Pourquoi a-t-il refusé de siéger au sein de l’Instance Vérité et Dignité (présidée par Sihem Ben Sedrine), n’a jamais déposé de dossier de réparation des préjudices subis. Et pourquoi a-t-il été réticent à certaines dispositions relatives à la réparation des préjudices et à l’Instance elle-même.
Khemaies Chammari évoque la réunion houleuse qui s’était tenue en 1964 à la Maison de Tunisie à Paris et son intervention en présence d’Ahmed Ben Salah qui y avait pris ombrage. Ce grand débat était parmi les éléments déclencheurs qui ont abouti à la constitution du groupe Perspectives.
Ancien détenu politique en Tunisie, Chammari raconte les conditions pénibles endurées à la prison civile de Tunis, puis à celle de Borj Erroumi.
Interrogé sur la situation politique prévalant en Tunisie à l’aube de 2019, il n’a pas caché qu’il en est « préoccupé et inquiet ». Ce qui l’interpelle le plus c’est « l’émiettement des forces politiques. La conjoncture économique aussi, mentionnant que « l’appui du FMI est conditionné et en plus n’est pas sans limites. » Chammari appelle à « un redressement pour regrouper les forces progressites sans exclusion » au service du pays…
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