Nouveaux députés : 55 ans d'écart d'âge entre le doyen et le benjamin

Lorsque, par le verdict des urnes, ils seront portés à siéger sous la coupole du Bardo et à présider, selon la règle, la séance d’ouverture de la nouvelle session législative, ils délivreront à la nation un message fort. L’écart est significatif : la différence d’âge entre le doyen des candidats aux élections législatives et le benjamin est de… 55 ans. Vieux militant aux braves actions, M. Abdallah Abaab (Ben Arous), est en effet né le 7 juillet 1927, ce qui le hisse à 82 ans, en Doyen de la future Chambre des Députés. Quant au benjamin, il serait M. Aymen Nagra (Kairouan), il n’a que 27 ans, puisqu’il est né le 13 mai 1982. A moins qu’un candidat plus jeune, présenté par l’une des autres listes en lice ne lui rafle record de jeunesse.

Cette analyse, que l’on doit à notre confrère, Imad Hadri (Al Hadath), spécialiste de ce trombinoscope tunisien est significative. D’un côté, le respect et l’hommage aux vieux militants, témoins de la filiation avec le Destour, mais aussi, l’affirmation de la volonté d’injecter les jeunes générations dans les institutions républicaines. Tout en garantissant une bonne représentation de toutes les tranches d’âge.

Autres indicateurs significatifs issus de cette analyse, seuls 66 députés sortant ont été reconduits. Le taux de renouvellement moyen se situe en effet à 60% pour l’ensemble des pays, avec des pointes de 100% comme à Kebili et Tataouine. A noter également, la fin du parachutage : 90% des candidats résident effectivement dans leur circonscription. Limitation aussi des mandats, sauf pour quelques rares exceptions. Trois députés seulement ont dépassé les 3 mandats: Foued Mbazaa (6), Abdallah Abaab (5) et Hédi Djilani (4). Sans parler de la parité des femmes, de la poussée des titulaires de diplômes universitaires et des professions libérales.