Le tourisme tunisien après les attentats:ralentissement des réservations mais pas d'annulations

Deux jours après les attentats manqués contre un hôtel de Sousse et le mausolée de Bourguiba, à Monastir, l’inquiétude est grande chez les professionnels du tourisme tunisien, d’autant plus que c’est la première fois  depuis 26 ans qu’ils sont confrontés à une telle situation. Néanmoins, il faut souligner, que leur réaction a été rapide et efficace. La fédération des agences de voyage  dans la région a mis en place  une cellule de crise pour assister psychologiquement les touristes de l’hôtel visé. On note également que sur les clients de l’hôtel, seule une vingtaine a préféré emménager dans un autre établissement. Le ministre du tourisme, Jamel Gamra a reconnu qu’il y avait «un ralentissement des réservations, mais pas d’annulations». « Nous sommes en contact permanent avec nos partenaires à l’étranger pour les rassurer » a-t-il déclaré. D’ailleurs, les patrouilles des forces de sécurité ont été considérablement renforcées dans toutes les zones touristiques du pays.

Interrogé  par l’AFP, le p résident du premier réseau français d'agences de voyages indépendantes, Sélectour Afat (AS Voyages), Jean-Pierre Mas a brossé un tableau peu reluisant du tourisme dans tous les pays du printemps arabe : «Le tourisme a baissé de 30% depuis le Printemps arabe, il n'y a pas eu de redémarrage cet été, les signes donnés sur l'instabilité politique, maintenant des tentatives d'attentats visant des zones touristiques ne sont pas favorables pour un redéploiement du tourisme en Tunisie», a-t-il reconnu.

En juillet 1987, des islamistes avaient perpétré des attentats dans des sites touristiques de Sousse et Monastir. Les  auteurs, arrêtés peu de temps après, ont été condamnés à mort. Le mouvement  Ennahdha avait toujours  nié toute implication dans ces attentats.