Opinions - 23.12.2008

Décryptage

Une bonne tradition commence à s'installer: inviter les journalistes à dialoguer avec le Premier Ministre pour l'interroger sur l'actualité, les programmes de développement et les questions clefs. Sans exclusive et en toute franchise. Le dernier exercice, tenu samedi 21 décembre 2008 a été aussi fécond en éclairages que riche en explicitation de l'action gouvernementale. Notre confrère, Boubacar Seghaier, directeur de l'Obseravteur,  nous en livre ses impressions

La crise dans la vision chinoise est risque et opportunités.

Nous vivons une crise internationale dont nous voyons les incidences. C’est ce que disait en substance le Premier Ministre M. Mohamed Ghannouchi, lors de sa rencontre samedi dernier avec les représentants de la presse nationale durant près de trois heures.
 
C’était la rencontre de la transparence, de la franchise et de l’audace.
C’était la deuxième rencontre de M. Mohamed Ghannouchi avec les médias. La première remonte à cinq mois.
Ces rencontres qui n’ont pas de précédents dans l’histoire de l’action gouvernementale, entrent dans le cadre d’une nouvelle tradition instituée par le Président Zine El Abidine Ben Ali cherchant à mettre au courant les médias et à travers eux l’opinion publique de toutes les nouveautés sur la scène nationale dans le détail.
Le Gouvernement n’a rien à cacher.
Il n y a pas de secrets dans l’action politique en Tunisie qu’on chercherait à taire.
Il n y a pas d’informations dont on interdit la divulgation.
Il n y a ni tabous, ni interdits dans le lexique du pouvoir.
Les débats budgétaires au sein de la Chambre des députés et de la Chambre des conseillers en sont une preuve. Les représentants du peuple ont posé les questions qu’ils voulaient et les membres du Gouvernement ont répondu dans la transparence la plus totale.
 
Au cours de la rencontre de samedi dernier avec le Premier Ministre, tous les organes d’information étaient présents y compris les journaux d’opposition comme Attariq Al Jadid, l’Unité, Al Wattan et Ofok. Le dialogue a touché tous les sujets : le bassin minier, les prix du pétrole qui n’ont pas baissé en Tunisie après leur dégringolade à moins de 35 dollars le baril sur les marchés internationaux, l’augmentation du prix du lait, le commerce parallèle, la contrefaçon, la cherté de la vie, le pouvoir d’achat, le chômage des diplômés du supérieur, l’emploi, l’investissement, l’initiative privée, le développement régional, l’administration, les grands projets (Sama Dubaï, Abou Khater, le port des eaux profondes), les incidences de la crise financière internationale sur notre économie…
 
Le Premier Ministre n’a refusé ni rejeté aucune question. Calme, il a répondu à toutes les questions y compris celles qui ne sont pas en rapport avec l’objet de la rencontre.
 
Il écoutait les journalistes avec beaucoup d’intérêt les remerciant après chaque question.
M. Mohamed Ghannouchi, a une méthode de travail claire. Il sait qu’une rencontre avec près de cinquante journalistes est une occasion pour poser des questions en dehors des sujets de l’heure. En attendant d’autres rencontres, le Premier Ministre a évoqué de nouveaux dossiers.
 
Il a insisté au cours du dialogue sur le fait qu’une des plus importantes décisions prises depuis le Changement, celle annoncée par le Chef de l’Etat  consiste à relier par des autoroutes toutes les régions du pays.
Le Premier Ministre a parlé de la révision du budget en ramenant le taux de croissance de 6,3% à 5%. En dépit de la conjoncture difficile, notre pays a poursuivi ses projets programmés.
 
M. Mohamed Ghannouchi a tenu à rappeler le credo de l’action gouvernementale : efficacité, l’unité de la dimension sociale et la dimension économique, le développement régional et surtout l’indépendance de la prise de décision nationale.
Il a beaucoup insisté sur le dernier point.     
 

Boubaker Sghaier

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