Retour sur le parcours politique de Hamadi Jebali
Il s’est éveillé à la conscience politique au lendemain de la guerre des six jours en 1967. Il avait 17 ans. Il aura l’occasion de parfaire sa culture politique et de « réfléchir sur un ensemble d’idées clefs qui guideront [ses] pas par la suite » au cours de ses études en France. De retour en Tunisie, en 1978, il se lancera dans l’action militante au sein du Mouvement de la Tendance Islamique. Ce sera le début d’un long combat marqué par de terribles épreuves qui ne prendront fin que le 14 janvier 2011. Le parcours hors du commun de Hamadi Jebali raconté par le nouveau chef du gouvernement.
 «Ma  première prise de conscience politique et, d’ailleurs, mon premier  contact avec la prison, remontent à mon enfance. En 1957, j’avais à  peine 7 ans (né le 13 octobre 1949), lorsque mon père, menuisier à  Sousse et Youssefiste invétéré, était arrêté et mis en prison. Nous  étions 6 enfants: 4 filles et 2 garçons et je devais aider ma famille à  aller lui porter un modeste couffin de ravitaillement, à la prison Habs  Al Mokhtar. Il était dans la grande cour, avec son compagnon de cellule,  Ben Rayana, instituteur qui fut condamné à mort et pendu. Voir mon père  et son camarade de lutte dans cet état, opprimés pour leurs idées, sans  avoir commis le moindre acte délictueux, subissant le joug du  despotisme, avait sans doute ancré en moi les premiers sentiments de  rejet de la dictature.
«Ma  première prise de conscience politique et, d’ailleurs, mon premier  contact avec la prison, remontent à mon enfance. En 1957, j’avais à  peine 7 ans (né le 13 octobre 1949), lorsque mon père, menuisier à  Sousse et Youssefiste invétéré, était arrêté et mis en prison. Nous  étions 6 enfants: 4 filles et 2 garçons et je devais aider ma famille à  aller lui porter un modeste couffin de ravitaillement, à la prison Habs  Al Mokhtar. Il était dans la grande cour, avec son compagnon de cellule,  Ben Rayana, instituteur qui fut condamné à mort et pendu. Voir mon père  et son camarade de lutte dans cet état, opprimés pour leurs idées, sans  avoir commis le moindre acte délictueux, subissant le joug du  despotisme, avait sans doute ancré en moi les premiers sentiments de  rejet de la dictature. 
  
  Je dois à mon père d’avoir éveillé en moi le sens du patriotisme, ouvert  les yeux sur l’élan nationaliste arabe incarné alors par Nasser avant  de subir la grande Naqsa de 1967 et de connaître le goût amer de la  défaite… qui, loin de vous anéantir, doit vous donner de nouveaux  ressorts. Je ne savais pas alors que j’allais être, moi aussi, victime  de Bourguiba et, plus encore, de Ben Ali. D’un seul trait, je purgerai  16 ans et demi de prison, de 1989 jusqu’à 2006, dont 10 années  d’isolement total… 
  
  Très jeune, je n’avais qu’une seule ambition, réussir mes études et  servir mon pays. Ayant décroché mon bac technique (Lycée Technique de  Sousse, 1969), j’étais proposé pour rallier l’ENIT, alors naissante et  bénéficier d’une bourse. Mais, j’étais déterminé à partir pour la  France, rejoindre mon frère établi à Reims et m’inscrire à la faculté  des Sciences et Techniques, qui, en avant-garde, offrait des filières  innovantes comme l’informatique, les sciences de la terre, etc. J’y  décroche ma maîtrise, puis je pousse mes études aux Arts & Métiers, à  Paris, en me spécialisant dans la thermodynamique appliquée au chaud et  froid et aux énergies nouvelles et renouvelables. 
  
  Dans le tumulte parisien
  
  A Paris, j’ai trouvé une chambre d’étudiant à la résidence universitaire  d’Antony, alors véritable vivier politique de toutes tendances, qui  s’animait le soir de mille et un débats. Dans la journée, c’est à la  Cité Internationale, du boulevard Jourdan, que se confrontaient les  causes et s’affrontaient les groupuscules. Je prenais, au début, un réel  plaisir à tout suivre attentivement, puis avec des camarades tunisiens,  notamment Moncef Ben Salem, Monji Blel et Salah Karkar, nous avons  commencé à nous organiser, surtout après avoir reçu pour la première  fois la visite du Cheikh Rached Ghannouchi.
  
  En neuf ans passés en France, entre études, stages et expérience  professionnelle, dans un pays en pleine mutation politique, économique  et sociale, j’ai pu enrichir mes connaissances et commencé à réfléchir  sur un ensemble de questions clefs qui, par la suite, guideront mon  parcours. 
  
  Le retour en Tunisie et les premiers engagements
  
  De retour à Tunis en 1978, j’ai été recruté en tant que chef du  département Energétique au sein d’un bureau d’études particulièrement  reconnu pour sa compétence, AUED, et j’ai pris en charge alors les  composantes fluides de grands projets tels que le CHU Habib-Thameur,  l’hôpital Fattouma-Bourguiba à Monastir et autres. Si les aspects  techniques ne me posaient aucune difficulté, les conditions d’exécution  des marchés et l’interventionnisme excessif du ministre de l’Equipement  (Sayah) et du gouverneur (Skhiri) m’avaient édifié quant à la réalité de  l’environnement des affaires en Tunisie.
  
  Parallèlement à mon engagement professionnel, je m’investissais  également dans l’action militante au sein de ce qui deviendra le  Mouvement de la Tendance Islamique (MTI). « L’embellie du printemps 1981  » nous a fait croire à une illusion d’ouverture démocratique et nous  nous sommes empressés de demander la légalisation de notre mouvement. En  vain. Une première vague d’arrestations s’est alors abattue sur notre  direction et c’est ainsi que, pour assurer la relève, j’ai été élu  président du MTI, lors du congrès de Soliman. A ce titre, et malgré la  quarantaine hermétique imposée à notre mouvement, j’ai pu établir des  contacts avec des hommes sages parmi les grands militants du parti au  pouvoir qui avaient pris le risque de me rencontrer, porté nos messages  et essayé de défendre courageusement notre cause pour la libération de  nos frères et la légalisation de notre parti. Auprès du Dr Hamed Karoui,  notamment, alors encore établi à Sousse et ne faisant pas partie du  gouvernement, mais très respecté de tous, nous avons trouvé une réelle  écoute et une grande compréhension. C’est d’ailleurs vers lui que je me  suis souvent tourné dans les moments délicats…A la libération de mes  frères en 1984, Cheikh Rached Ghannouchi a repris ses fonctions et j’ai  été élu chef du bureau politique, continuant ensemble notre activisme. 
  
  L’exil… et le désenchantement dès le retour
  
  Les évènements de l’été 1987 n’ont pas tardé à susciter l’ire du régime  qui a déclenché une deuxième vaste vague d’arrestations qui a conduit  près de 10 000 de nos militants et dirigeants en prison. Parvenant à  entrer en clandestinité, et condamné à mort par contumace, je me suis  arrangé pour franchir les frontières et me réfugier en Algérie. De là,  je suis parti pour la France pour m’établir en Espagne. Ce pays, alors à  peine sorti de la dictature et vivant une belle transition  démocratique, me paraissait plus approprié et j’ai pu y obtenir l’asile  politique. J’ai dû être l’un des premiers Tunisiens, sinon le premier, à  en bénéficier depuis l’Indépendance.
  
  J’avais laissé ma femme enceinte et notre fille alors âgée d’à peine 7  ans. Je craignais beaucoup pour elles, mais je n’avais pas le choix.  D’ailleurs, ça n’a pas tardé, la police politique n’a pas cessé de  harceler mon épouse, jusqu’à la clinique où elle devait accoucher de  notre troisième fille. Heureusement, l’intervention du Dr Hamed Karoui a  pu lui éviter les pires déboires. Avec « le changement de 1987 » et  l’amnistie générale décrétée, j’ai repris espoir de retrouver mon pays  pour y reprendre mon combat. C’est ainsi que j’ai reçu un appel  téléphonique de Hédi Baccouche m’annonçant que «la page est tournée » et  m’invitant à rentrer tout en me réitérant de fortes assurances. Après  avoir consulté nombre d’amis, et croyant pouvoir saisir une réelle  opportunité, je m’y suis résolu. Une haute responsable du ministère des  Affaires étrangères à Madrid, que j’ai tenu à saluer avant mon départ,  était pourtant très sceptique. « Avez-vous confiance en ce Général, me  demanda-t-elle avec insistance ? Pouvez-vous lui faire confiance ? ». 
  
  Mais, ma décision est prise, ma place ne peut être qu’en Tunisie, quel  qu’en soit le prix. A peine débarqué à l’aéroport de Tunis-Carthage en  septembre 1989, j’en ai eu un avant-goût. Une voiture banalisée de la  police m’attendait pour me filer jusqu’à Sousse, une filature qui ne  s’arrêtera presque plus. Imaginez tout ce que j’ai dû coûter au pays :  une étroite surveillance, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 par 3 équipes  qui se relayent et me marquent à la trace. Même lorsque j’allais faire  mes courses chez le marchand de fruits et légumes, les policiers ne  manquaient pas de l’interroger sur mes achats, comme si cela pouvait  être intéressant. 
  
  Le premier signal avant de lancer la décapitation
  
  Les évènements allaient s’accélérer rapidement à l’approche des  élections législatives. Notre Mouvement dépose une nouvelle demande  d’autorisation pour un parti politique, couplée avec celle pour un  journal. Coincé par cette double demande, le régime n’a cédé que sur le  journal, refusant la légalisation du parti. Et c’est ainsi que j’ai  réuni une petite équipe et lancé l’organe d’Ennahdha, sous le titre d’Al  Fajr. Un média précieux pour faire entendre notre voix et soutenir nos  candidats aux élections. Le régime pariait certainement sur les erreurs  qu’on allait commettre et le désaveu populaire qu’allaient susciter nos  positions clairement exposées, exerçant un contrôle inlassable sur tous  ceux qui achètent le journal. Mais, cela ne pouvait nous décourager. 
  
  La participation à ces législatives était déterminante, constituant un  véritable virage pour l’avenir du mouvement. Le raz de marée électoral  en faveur de nos listes a surpris et effrayé le régime de Ben Ali qui a  pris conscience du danger que nous représentions pour lui. Un ami  correspondant du Monde, Michel Deuré, m’a d’ailleurs alerté. Créditant  Ennahdha de pas moins de 60% des voix, il m’avait mis en garde contre le  revers de ce triomphe que Ben Ali ne pouvait accepter. Le verdict est  tombé rapidement. Pour avoir publié dans Al Fajr un article rédigé par  Maître Mohamed Ennouri sur la constitutionnalité du Tribunal militaire,  nous avons été tous les deux arrêtés et condamnés, en décembre 1989, à  un an de prison pour moi et six mois avec sursis pour lui. Solidaire  avec moi et s’estimant être l’auteur principal, Me Ennouri avait refusé  la sentence «allégée» prononcée à son encontre, et s’est obstiné à  rester en prison avec moi. Pour Ben Ali, la décision était prise: il  fallait coûte que coûte décapiter la direction d’Ennahdha et l’éradiquer  totalement. Et, c’est en prison que sont venues me rattraper les autres  peines beaucoup plus lourdes qui m’ont été infligées : 17 ans  supplémentaires d’emprisonnement. Il faut dire que lors de mon  arrestation en décembre 1989, je n’avais subi aucune torture et je dois  être l’un des rares à y avoir échappé. Conduit pour interrogatoire au  ministère de l’Intérieur, je n’y étais resté que deux heures, ayant  moi-même reconnu avoir publié l’article de Me Ennouri et endossé sa  responsabilité, le tout consigné dans un procès de 4 pages que j’ai  signé avant d’être mis sous écrous à la prison de Tunis, n’ayant jamais  pensé que les portes allaient se fermer derrière moi, pour une si longue  période.
  
  Prison : l’horrible épreuve et la grande école
  
   La  prison est une pénible épreuve. J’y passé d’affilée seize ans et demi.  Le plus dur, ce fut les 10 premières années, enfermé dans un isolement  total, souvent dans un « silo », très étroit, très sombre, sans pouvoir  parler à personne, privé de lecture et d’écriture, pratiquement dans des  conditions infra-humaines. Les visites étaient écourtées à 10 minutes  et dans un parloir sous haute surveillance. Même lorsque trimballé d’un  centre pénitencier à un autre, du Nord au Sud, jusqu’à Harboub, dans le  gouvernorat de Médenine. Lorsque ma mère, malgré son âge avancé, ma  femme et mes filles, prenaient tout leur courage pour parcourir des  centaines de kilomètre et me rendre visite, par chaleur suffocante,  comme par temps glacial, elles ne disposaient que de ces 10 minutes et  ne pouvaient me parler qu’en présence de quatre surveillants… Epié,  c’était horrible à vivre.
La  prison est une pénible épreuve. J’y passé d’affilée seize ans et demi.  Le plus dur, ce fut les 10 premières années, enfermé dans un isolement  total, souvent dans un « silo », très étroit, très sombre, sans pouvoir  parler à personne, privé de lecture et d’écriture, pratiquement dans des  conditions infra-humaines. Les visites étaient écourtées à 10 minutes  et dans un parloir sous haute surveillance. Même lorsque trimballé d’un  centre pénitencier à un autre, du Nord au Sud, jusqu’à Harboub, dans le  gouvernorat de Médenine. Lorsque ma mère, malgré son âge avancé, ma  femme et mes filles, prenaient tout leur courage pour parcourir des  centaines de kilomètre et me rendre visite, par chaleur suffocante,  comme par temps glacial, elles ne disposaient que de ces 10 minutes et  ne pouvaient me parler qu’en présence de quatre surveillants… Epié,  c’était horrible à vivre.
  
  Mais, quand j’y pense aujourd’hui, j’ai l’impression que ces 16 ans et  demi se sont déroulés, malgré toutes les privations et souffrances,  comme un éclair. Vous aurez peut-être du mal à le croire, mais c’est ce  que je ressens, pour au moins deux raisons. La première, c’est que  l’épreuve de la prison vous apprend beaucoup et vous structure. J’y ai  personnellement réalisé la véritable nature du régime de Ben Ali, son  mode de commandement, son architecture mentale et son organisation, bien  cloisonnée, fortement autoritaire, où le Grand Chef a, seul, le premier  et dernier mot, tous les droits, le droit de vie ou de mort sur tous  les autres. J’observais le comportement du directeur de prison qui  venait parfois, ici et là, visiter ma cellule, entouré de ses acolytes.  Il était le seul à parler et tous les autres se tenaient silencieux, à  ses ordres, sans la moindre remarque ou le moindre commentaire, en  position de soumission totale, prêts à exécuter ses ordres, sinon les  devancer. Le petit chef de couloir, ou plus tard de chambrée, qui  m’opprimait, s’effaçait devant son supérieur hiérarchique et ainsi de  suite : la loi du plus gradé, l’oppression absolue. Ben Ali en a fait  son système : désarticuler toute personnalité, détruire toute velléité  de résistance, mater et écraser l’autre, le livrer soit à la soumission  totale soit à une mort lente qui conduit à la démence ou à trépas. C’est  une lutte permanente de deux volontés : celle de résister et de  survivre, contre celle de périr. 
  
  La seconde raison, et je ne lui trouve pas d’explication rationnelle,  c’est cette décantation de l’âme, une sorte de transcendance  métaphysique qui crée en vous le sentiment de laisser le corps en prison  mais de libérer l’esprit et l’âme dans l’au-delà. Prisonnier certes,  mais libre dans la tête. Je me rappelle la visite d’un juge  d’application des peines qui était surpris de me trouver calme et  serein, acceptant mon sort, dans une cellule de 2 m x 3 m. Ne pouvant  retenir son étonnement, il m’avait demandé comment je pouvais y vivre et  depuis si longtemps. Je lui avais répondu, en le prévenant, qu’il  n’allait pas le comprendre, que dans ce réduit, la place réservée à mon  piètre lit était pour moi une vaste chambre à coucher, le coin de table  était ma salle à manger, donnant sur la cuisine et que le coin pour  faire mes besoins devenait ma salle de bain. Ebahi, il n’a pas pipé mot.  Et pourtant, c’était la représentation mentale que je me suis faite de  ma geôle. Dans ma tête, je n’étais plus le prisonnier, mais le geôlier,  je n’étais pas en prison, mais ailleurs, et le véritable otage, c’était  Ben Ali et son régime qui ne tarderait pas à s’effondrer, tant il était  porteur de son germe d’autodestruction.
  
  Une oppression sauvage érigée en système
  
   C’est  en prison que j’ai mieux connu le peuple tunisien, dans sa diversité.  Ensemble, nous avons appris que tout ne peut s’arracher que par la  lutte, la résistance, au prix de grèves de la faim, de sacrifices et de  solidarité. Ces combats que nous avons menés chacun de son côté et vécus  dans notre chair ont fini par obliger nos geôliers à accéder à nos  revendications de regroupement, de droit aux livres, à commencer par le  Livre Saint, aux journaux, même si c’était a minima. Regroupés, nous  étions cependant isolés des détenus de droit commun, avec l’interdiction  de parler avec eux, privés de prières collectives, de télévision aussi  et ce, pendant de longues années. Même lorsqu’ils ont accepté de nous  remettre quelques journaux, nous recevions des quotidiens officiels,  dont certains articles étaient découpés en lambeaux…
C’est  en prison que j’ai mieux connu le peuple tunisien, dans sa diversité.  Ensemble, nous avons appris que tout ne peut s’arracher que par la  lutte, la résistance, au prix de grèves de la faim, de sacrifices et de  solidarité. Ces combats que nous avons menés chacun de son côté et vécus  dans notre chair ont fini par obliger nos geôliers à accéder à nos  revendications de regroupement, de droit aux livres, à commencer par le  Livre Saint, aux journaux, même si c’était a minima. Regroupés, nous  étions cependant isolés des détenus de droit commun, avec l’interdiction  de parler avec eux, privés de prières collectives, de télévision aussi  et ce, pendant de longues années. Même lorsqu’ils ont accepté de nous  remettre quelques journaux, nous recevions des quotidiens officiels,  dont certains articles étaient découpés en lambeaux…
  
  De cette sauvage oppression,  Ben Ali est le maître d'oeuvre, prenant un  réel plaisir à briser ceux qui osent lui résister, saper les fondements  de l’Etat, confisquant pour lui seul l’ensemble du pays, créant autour  de lui le néant. Jamais il ne pouvait supporter la moindre opposition,  la moindre intelligence. Jamais il ne pouvait tolérer le moindre leader  autre que lui. Regardez ce qu’il a fait avec Habib Achour, qu’il a  envoyé, à son âge, finir ses jours à Kerkennah, avec Ahmed Mestiri,  qu’il a fait arrêter et terrorisé, avec Ahmed Ben Salah et bien  d’autres.
  Regardez aussi comment il a détruit l’université qui était un vivier de  futurs cadres de la nation et un foyer de débats et d’activisme  pluralistes. Sans oublier l’UGTT qu’il a essayé de domestiquer et de  vider de toute sa substance. Plus qu’un crime, c’est une haute trahison à  l’égard de tout un peuple et de tant de générations. Sorti de prison en  2006, je croyais pouvoir bénéficier en fin de la liberté, mais j’ai dû  déchanter rapidement. Placé en résidence surveillée chez moi, j’étais  privé de tout déplacement, empêché de recevoir les miens, soumis à un  contrôle étouffant. Sans m’y résigner, je me suis arrangé pour y  échapper, graduellement, prenant le risque de sortir, réussissant  souvent à semer la filature, jusqu’à ce que l’étau a commencé à se  desserrer progressivement. Avec mes frères d’Ennahdha, nous nous sommes  remis à l’oeuvre pour reconstituer le mouvement, organiser nos rangs,  reprendre avec nos frères en Tunisie et ceux de l’exil…
Lire aussi :
Hamadi Jebali chargé officiellement de former le gouvernement
Comment Ennahdha compte gouverner
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Tu avais souffert, ne nous fait pas souffrir.

pour fermer la bouche a ceux qui 'accusent d'ignorer comment diriger le gouvernement, j'ajoute l'exemple de Nelson Mandella et de bourguiba.

est ce que c'est mr jebali qui a écrit le texte? j'aime beaucoup le style d'écriture. espérons qu'il n'oublira jamais pourquoi il a été privé de ses droits, ainsi, il pourra respecter les droits des autres.

En lisant le parcourt de M H. Jbeli j'étais trés touché par surtout l'enfance qui a débuté dans l'oppression et la peur, mais comme toujours le courage l'a emporté. Avant, je n'avais aucune sympathie pour cet homme; maintenant je le vois en grand homme qui mérite considération et honneur. je suis anti-nahdha tout en étant croyant et pratiquant pour la simple raison que je consid're que notre religion, l'islam, est " la vérité : al hak" et la politique dans l'absolut n'est que mensonge.

Votre parcours impose un profond respect,votre disposition à vous considérer totalement libre en étant cloîtré dans un espace de six mètres carres vous a permis de transcender les affres de l'isolement toujours source de souffrance morale et vous a renforcé dans votre conviction de réussir votre action.La foi est toujours l'expression de joie , d’enthousiasme,de sérénité et de transcendance toutes qualités requises pour un homme d'Etat.Bon courage et bonne chance Excellence.

Je salue votre courage vous mérite le respect de tous les tunisiens et les excuses de tou à vous et votre familles mes salutations mr mestaoui de Djerba tunisie
 
 
							 
 
							 
 
							 
  
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
           	 
           	 
           	 
           	 
				 
				 
				 
				 
 
			 
 
			 
 
			 
 
			 
 
			 
 
			 
 
			