News - 20.05.2011

Ahmed Néjib Chebbi déjà en piste pour les présidentielles

Costume bleu acier, veste déboutonnée et micro cravate, Ahmed Néjib Chebbi, 66 ans, assis au premier rang, invité par Maya Jeribi, monte d’un pas assuré au podium pour présenter vendredi après-midi au Sheraton Tunis, devant plus de 500 de ses supporters, son programme électoral. En fond de scène, fini l’ancien logo « bateau », un arbre aux branches rouges et feuillages verts, la nouvelle identité du PDP. La lumière n’éclaire pas le candidat, mais l’arbre. Les communicants d’Ahmed Néjib insistent : « il tient à être simple, décontracté, proche de tous, comme il est en vrai… » précisent-ils.

Dans la salle, l’ambiance est bon enfant. Ni le grand style des campagnes à l’américaine, ni la négligence populiste. Le public est certes, sélect, mais bien diversifié. Essentiellement des quadra et plus, parmi les hommes d’affaires, dirigeants de grands groupes,  banquiers « venus à titre personnel, précisent-ils », avocats, experts comptables, médecins et managers. Sans oublier d’anciens ministres et ambassadeurs.

Avec l’arrivée du nerf de la guerre, la scénographie gagne en production. Depuis le dernier meeting tenu à Sfax, samedi 8 mai, le style se confirme : forte signalétique, bonne organisation avec un service d’ordre discret mais efficace, son et lumières soignés, et, surtout un discours qui se précise. Orateur né, Ahmed Néjib Chebbi a hérité de ses années chez les Pères Blancs à El Menzah, de la seconde année du bac au Lycée Carnot et de ses années d’exil à Alger, puis à Paris jusqu’en décembre 1977, un bon accent français qui s’ajoute à sa parfaite maîtrise de l’Arabe, en bon jéridien. Le verbe s’élance tout naturellement, l’argumentation issue d’un long brassage hérité tout au long de ses transhumances idéologiques entre le Baath, l’extrême gauche, le socialisme et, à présent, « la démocratie progressiste », se veut séductrice à large éventail.

Vendredi 20 mai, il n’est en retard que de 3 semaines, sur la date fixée au 3 mai pour l’annonce de son programme devant permettre à son parti d’émerger victorieusement comme il l'espère, des élections de la Constituante. A l’œuvre avec ses experts, il a dû mesurer l’ardeur de la tâche, surtout qu’en se rasant chaque matin, c’est en fait aux présidentielles qu’il pense le plus. Dans son quartier général nouvellement installé au 2ème étage de l’immeuble Studio 38, sur l’avenue Bourguiba, il a continué à plancher toute la nuit sur les dernières touches à apporter. En renfort, il a fait appel à de belles plumes diplômées de Normale Sup. pour donner à son programme, un finish bien soigné. Son "Conseiller politique & co-rédacteur du programme", Samy Ghorbal (Sciences Po et Jeune-Afrique), n'a pas fermé l'oeil, lui aussi. Longtemps plongé dans la lecture chez François Maspero à Paris, mais aussi durant ses deux années de prison à Tunis et ses trois années de clandestinité dans un logement  loué par Radhia Nasraoui, il avait beaucoup lu. Cette vaste connaissance acquise et la maîtrise du verbe, lui font exiger des textes de qualité.

Cette fois-ci, l’enjeu est déterminant. Si on connaît bien (ou presque) l’homme, si on reconnaît sa légitimité militante depuis son premier procès en 1966, et ses condamnations totalisant 32 ans de prison, on ignore tout de ses idées pour la nouvelle Tunisie. Aussi, à force d’évoluer entre les groupuscules et structures, les électeurs cherchent à le positionner dans le nouveau paysage, identifier clairement ses prises de positions par rapport aux autres partis et sur les grandes questions, notamment la laïcité, le Niqab, et autres choix fondamentaux. Poussé à se prononcer sans ambages, il essaye de trouver la bonne plate-forme à même de lui rallier le maximum de voix.

Même si cela peut paraître trop tôt, Ahmed Néjib Chebbi, suit semble-t-il les recommandations d’éminents conseillers en communication politique consultés de partout, et entend faire une montée en puissance progressive. Hyper médiatisé les premiers jours de la révolution, allant de plateau télévisé en studio radio, il est quelque peu boudé, depuis son départ du gouvernement le 8 mars. Depuis,La chaîne Watanya TV ne l’a jamais ouvert l’écran, ni en interview, ni en couverture de meeting, comme le déplorent ses communicants. Mais, évidemment, cela ne saurait tarder à se faire.

Le top départ du Présidentiable est ainsi donné, vendredi à Tunis. Le compte à rebours a commencé. Le road-show le mènera partout en Tunisie, mais aussi en France et dans d’autres villes européennes. Ses équipes s’y préparent fébrilement, la logistique s’organise et le discours se précise. « Si vous êtes-là, c’est bon signe », lance l’un de ses fans, chef d’entreprise à un camarade de classe devenu grand ingénieur, retrouvé au Sheraton. » Ce public est conquis, il va falloir rallier les autres. Ce n’est guère aisé, encore moins gagné d’avance.

Lire Aussi : Ahmed Najib Chabbi dévoile le Programme électoral du PDP

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21 Commentaires
Les Commentaires
hafedh - 21-05-2011 06:57

il prépare pour la course à la présidence alors qu'on est pas sorti de la course au conseil constitutionnel, est ce qu'il cherche à règler les pbs de la Tunisie ou juste à être au pouvoir. secondo, pour quand on aura un président qui a un âge ne dépqssant pas la cinquantaine ou disant pour pour le moment la soixantaine, que des vieux qui veulent gouverner la tunsie.

Dr DJERIDI M. - 21-05-2011 07:25

Je me demande d'où vient cet argent dépensé hors campagne officielle..sheraton..bus.gadgets ...pour des petits partis qui ont toujours eu du mal à subsister ?? Quant au terme bon jeridien je le trouve déplacé car malgré son nom ANC n'a jamais vécu au Jerid étant natif de l'Ariana..Comme pour Sarkozy il semble ne penser qu'aux présidentielles promises par..Que Dieu préserve notre Tunisie.

hedi - 21-05-2011 10:17

Chbih Nejib Echebbi hbel y7ebb yzidna 1% fi TVA, il a oublié que c'est le consommateur final qui va supporter cette augmentation, pour assurer les service de santé comme il prétend il aurait du réviser les taux d'imposition des médecins et leur adhésion insensé au régime forfaitaire!!!! Nè9sin a7na bèch yzid 3lina houwa...

Badr - 21-05-2011 12:47

Si le tunisien veut être mauvaise langue il y parvient sans effort mais s'il veut être conséquent, il ne peut se rendre qu'à une évidence, le PDP avance paisiblement et sereinement vers la construction d'une nouvelle vision de la Tunisie. Celle de la cohésion sociale, celle la construction économique et celle de la tolérance et de la concorde sociétale. Le tout est de voir si ce programme (puisque c'est de cela qu'il s'agit) va être adopté par les tunisiens ou pas ? Le PDP propose du concret et pas de l'idéologie. Je pense que pour reconstruire notre pays sur des bases sociales et économiques solides c'est un bon début. Aux autres partis de passer à l'action !

Nejib Omri - 21-05-2011 13:04

Mr. Ahmed Nejib Chabbi est l'homme de la situation; son expérience politique, sa vision , son caractère et ses principes le placent en premier rang dans la course à Présidence. Supportons tous Mr. Chabbi.

mokaddem - 21-05-2011 13:36

il vaut mieux un vieux qu' un intégriste qui ruinerait la Tunisie et nous ferait retourner en arrière d'au moins un siècle !!

abdel - 21-05-2011 14:22

Pauvre Tunisie !

Dubitatif - 21-05-2011 15:27

D'abord il lance la campagne électorale alors qu'elle n'est pas officiellement ouverte. Il choisit un 5 étoiles et parle devant des hommes d'affaires et des membres de professions libérales donc il a choisi son camp. Adieu progressisme. D'où vient l'argent ? On a critiqué Ennahdha pour sa prodigalité. Pourquoi ne pose-on pas la question au PDP ? Enfin le plus grave de tout c'est qu'on a la mémoire courte!! on oublie que le 13 janvier chebbi était en prêt et même demandeur pour faire partie d'un gouvernement qui aurait été présidé par Ben Ali. Ensuite, il passe deux mois au gouvernement: il en démissionne parce qu'il est obsédé par les présidentielles et se met aussitôt à critiquer la mollesse de ce gouvernement comme s'il l'en avait jamais fait partie. Puis il joue sur la peur et met en garde contre un coup d'Etat militaire. C'est vrai que c'est un excellent tribun, mais je trouve que c'est sa seule qualité: avons-nous besoin d’un président beau parleur ? tout le trajet politique de chebbi est fait de retournements. Si les Tunisiens sont prêts à élire un président qui change d'avis, comme d'autres changent de chemise, qu'il a montré à quel point il était opportuniste, alors c'est naturellement leur choix

Ben selma Fredj - 21-05-2011 15:51

Essayez de vous unir pour vous partager des décisions présidentielles en commun dans l'intérêt de notre nation. Nous avons horreur de dette cocurrence précipitée vers la gouvernance qui pourraient attirer l'attention de l'etranger quicherche à se méler de nos affaires

daassi moh mohsen - 21-05-2011 16:27

oui il commence tot sa campagne, et avec force 500 fans présent, dites au candidat et aux autres candidats ,qu'ils doivent tout d'abord aider les tunisiens et surtout les silencieux à déterminer et postuler leurs attentes du nouveau président et quel est ce monsieur ou celle qui pourraient etre president. biensure cette fois ci on doit élever la barre très haute, le peuple tunisien ne pourra pas etre roulé deux fois, déja personnellement j'annonce la couleur, je ne suis pas candidat, mais je combattrait pour que le prochain président ne soit pas un retraité+ que 60 ans. pour la constituante, la chambre des députés et la chambre des conseillers normalement ilsdevraient respecter la parité entre tchnochrates et societes civileset les representants des partis qui veulent gouverner.

Lampe Dusa - 21-05-2011 17:36

"Ahmed Néjib Chebbi déjà en piste pour les présidentielles": Le titre de cet article est trompeur et n'engage que son auteur (dont on ne connait pas le nom). Y-a-t-il des élections présidentielles en vue? Non! La prochaine échéance électorale est d'élire une assemblée constituante et chaque tunisien le sait. Cet article, anonyme, n'est pas digne d'un journaliste responsable. Son but, non avéré, est de nuire à l'image de Néjib CHEBBI.

Ammou - 21-05-2011 18:08

Il est important pour le Parti Démocratique de clarifier ses sources de financement direct et / ou indirect....!

Amel chaherli - 21-05-2011 19:19

Au lendemain du 14 Janvier, j'ai découvert Mr Ahmed Nejib Chebbi et j'ai décidé que je voterai pour lui. Aujourd'hui après avoir lu votre programme et votre parcours, je suis réconfortée dans mon choix. Pour le bien de ma Tunisie, je sais que vous êtes notre meilleure chance.

Rifal - 21-05-2011 21:40

Tant que toutes les conditions de la démocratie et de la transparence ne sont pas réunies dans le pays, tant que certains partis existants depuis Ben Ali se font les complices de l'opacité actuelle envers le peuple et ne la dénoncent pas, ils pourront toujours jouer aux lièvres individualistes pour passer en premier...Ils ne seront pas à l'arrivée..

Jean-Francois Morf - 21-05-2011 21:52

1) La démocratie, ce n'est pas simplement élire un président, et ensuite il se comportera de fait comme un dictateur! La démocratie, c'est d'élire 2 chambres, qui feront les lois, et qui éliront, choisi parmi leurs membres, le pouvoir exécutif ! (En Suisse, le peuple élit 250 députés, qui élisent les 7 conseillers fédéraux (7 ministres) , qui dirigent la Suisse. Ensuite ces 7 ministres élisent leur président (un des 7) et élisent aussi le dictateur de la banque centrale Suisse, lequel fait finalement la pluie et le beau temps en Suisse. 2) En Suisse, la police est au service de la population pour la protéger des voleurs: elle n'est jamais au service des voleurs, pour assassiner la population, comme c'est le cas hélas dans certains pays arabes! 3) En Suisse, l'armée est la population suisse junior elle-même (une armée de milice), et des millions d'armes de guerres restent entreposées dans nos maisons: Si le moindre dictateur se pointait, il serait immédiatement mis en prison par la police suisse, et, si la police ne faisait pas son travail, des millions de fusils d'assaut se retrouveraient très vite pointés vers un dictateur genre Ben Ali! 4) En Suisse, le peuple a le droit d'initiative populaire, (proposer de nouvelles lois). 5) Ainsi que le droit de référendum (quand le gouvernement Suisse ne fait pas ce que désire le peuple) 6) La Suisse est donc bien plus démocratique que la France, le Canada, ou les USA. 7) Le président, en Suisse, est un des 7 ministres, élu par les 7 ministres. Qui sont élus par les 2 chambres. Qui sont élues par la population. Environ 8 millions d'habitants, en comptant les Suisses de l'étranger. A raison de 2 députés élus pour chacun des 23 cantons pour la chambre haute (même poids pour chaque canton), et de 200 députés élus pour la chambre basse, avec un nombres de députés par canton proportionnels au nombre d'habitants de chacun des 26 "cantons ou demi-canton". Chaque canton Suisse est un Etat indépendant avec ses propre lois: En Tunisie, vous appelez cela des gouvernorats . Chaque gouvernorat doit avoir le même poids dans la chambre haute, mais aussi un poids proportionnel à sa population dans la chambre basse. Ainsi, quand la majorité de la chambre haute ET la majorité de la chambre basse seront pour un nouveau texte, ce nouveau texte prendra force de loi. A moins qu'un référendum ne soit lancé, et que le peuple Tunisien ne refuse cette nouvelle loi. Et avec l'initiative populaire, le peuple Tunisien pourra proposer de nouvelles lois. Voilà ce que c'est, la démocratie! C'est pas simplement s'élire un nouveau dictateur, arrière grand père ou multi milliardaire! 8) Je vous recommande donc de copier-coller la constitution Suisse!

Ben kilani - 22-05-2011 00:07

Ce que je reproche à Mr Chebbi d’après mes constatations, c’est qu’il n’est pas très attaché à la coupure avec l’ancien régime ou même qu’il ne veut pas se détacher, et je doute très fort qu’il cherche à intégrer les Rcdistes dans ses rangs et fort possible qu’ils se révolteront contre lui et reprendront le pouvoir à travers son parti. De toute façon, je vois beaucoup d’erreurs dans ces prises de postions surtout depuis le 14 janvier.

sami - 22-05-2011 06:38

c'est reconfortant, et c'est l'homme de la situation actuelle, pour contre carrer ennahdha, etant donne la non dispos d'auncun autre parti avec un programme clair...a mon avis il mettra la tunisie sur les rails. mais on aimerai s'il nous indique les sources de financement de son parti.... je voterai PDP

monia - 22-05-2011 10:49

on sent un leader engagé sérieux authentique vrai et compétent ?son historique fait qu'il est légitime en tant qu'ancien vrai opposant.bonne continuation la Tunisie a besoin d'un parti fort et libéral qui ne dénigre pas systématiquement tout le passé.la Tunisie a des acquis certains qu'il est important de préserver et de développer voire corriger mais pas jeter en bloc par Principe!Le discours du PDP est rassurant pondéré et pragmatique.

moheddine belkir - 22-05-2011 18:56

ana membre au pdp

zouheir - 23-05-2011 07:24

LE PDP C'est le moment ou jamais bonne courage en attend un grand changement avec un vrai leader pour la tunisie avenir cdt zouheir d'hammamet

Rafik - 23-05-2011 21:18

Oui , il est le seul fiable pour la présidentielle sur plus d'un plan : suffisamment de légitimité de combat dans l'opposition, la modération dans ses positions depuis les premières heures de la révolution, son parti respectable et structuré, une vision claire et c'est garanti gâce à un niveau intellectuel élevé, issu d'une bonne famille ; sans négliger la carure et la présentabilité pour un Président d'une République ... Tout quoi !

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