News - 09.12.2015

Afifa Mallah, l’Ambassadeure de Tunisie à Amman qui assure

Afifa Mallah, l’Ambassadeure de Tunisie à Amman qui assure

Amman – De notre envoyé spécial, Taoufik Habaieb. En moins de six semaines seulement, Afifa Mallah, ambassadeure de Tunisie à Amman, a accompli ce que nombre d’ambassadeurs en poste à l’étranger mettent parfois une dizaine d’années pour inscrire dans leur carrière. Elle a réussi deux grandes visites successives, au plus haut niveau dans son poste d’accréditation, la Jordanie. La première, est la visite d’Etat du président de la République, Béji Caïd Essebsi, les 20 et 21 octobre dernier. Et la seconde, est celle toute récemment, du chef du Gouvernement, Habib Essid, les 7 et 8 décembre courant. Une performance relevée au sein de la communauté diplomatique à Amman. Le record absolu sera battu si, bouclant la trilogie présidentielle tunisienne, elle parviendra à accueillir bientôt le président de l’Assemblée des représentants du Peuple, Mohamed Ennaceur.

 

Pour un premier poste à l’étranger, et en tant qu’ambassadeure, Afifa Mallah qui aligne pourtant plus de 20 ans d’ancienneté au ministère des Affaires étrangères, ne manque pas de mérite. Dès l’obtention de sa maîtrise combinée de langues à l’IBLAV, elle choisira la carrière diplomatique, même si elle savait d’avance que ses futures charges familiales ne lui permettront pas de partir pour de longs séjours à l’étranger. Mère de trois enfants, il sacrifiera la vie en poste au profit de celle en famille, sans s’empêcher pour autant de se donner à fond dans ses fonctions au siège du ministère à Tunis. 

Toute sa carrière, Afifa Mallah l’avait exercée au sein de la Direction générale du Monde arabe, avec pour périmètre le suivi des relations bilatérales avec pas moins de 18 pays. L’’occasion lui sera alors offerte de côtoyer de grands ambassadeurs envoyés sur le terrains ou revenus au siège et de travailler avec d’illustres secrétaires d’Etat en charge du Monde arabe et ministres des Affaires étrangères. Elle préparera intensivement tant de visites officielles et réunions de grandes commissions mixtes, se rendra souvent en mission dans les pays arabes de son périmètres, couvrira nombre de conférences et rencontres. Capitalisant sur cette longue et riche expérience, elle deviendra la mémoire centrale de la Direction générale du Monde arabe et une spécialiste des différents dossiers, aussi épineux que certains peuvent l’être.

Première femme arabe ambassadeure à Amman

Ses enfants ont grandi, et elle peut postuler légitimement à rattraper son droit de partir en poste. Afifa Mallah commencera à y penser sérieusement après la révolution. L’occasion se présentera à elle en 2013. Deux postes dans la région sont vacants : Amman et Beyrouth. Le hasard, mais pour elle, la chance, tranchera selon l’ordre alphabétique. Et ce fut, Amman. Elle sera la première femme aambassadeure en Jordanie. Une dizaine d'autres la suivront.

Son émotion était grande de recevoir ses lettres de créances et de s’envoler vers la capitale jordanienne. Une fois dans l’avion, elle réalisera combien lui pèsera le fait de quitter sa famille et son pays pour un long séjour à l’étranger. Mais, quelques jours seulement après sa prise de fonction, elle se sentira, si bien accueillie, si bien intégrée, comme parmi les siens. La cérémonie de remise de ses lettres de créances à sa majesté le Roi de Jordanie, Abdallah II, restera gravée dans sa mémoire.

Un vaste carnet d’adresses

Galvanisée par sa mission et déterminée à y réussir, l’ambassadeure Afifa Mallah, se déploiera tout azimuts. A l’ambassade, l’équipe est réduite et les moyens modestes, mais elle s’ingéniera à en tirer le maximum, mobilisant les énergies et optimisant au mieux le budget. En diplomate expérimentée, elle sait que son vrai métier est de nouer des relations, d’assurer une présence significative et de boucler des projets utiles. Sans perdre du temps, elle s’y mettra intensivement. 

Pas une grande manifestation où elle n’est pas présente, pas une grande personnalité qui ne l’accueille pas chaleureusement, pas un dossier qu’elle ne parvient pas à faire avancer utilement. En deux ans seulement, elle se fera adopter et apprécier par le tout-Amman. A tel point que la petite communauté tunisienne établie en Jordanie (près d’un millier de personnes) lui prête des pouvoirs exceptionnels et sollicite son intervention dans des dossiers inextricables. Au risque de le lui reprocher si n’y aboutit pas. Mais, autant que possible, l’ambassadeure usera de son vaste carnet d’adresse pour obtenir gain de cause.

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