News - 13.06.2012

Pourquoi Ghannouchi a choisi la Cité Ettahrir pour sa conférence de presse

Changement de lieu en toute dernière minute. Au lieu de se tenir au siège d’Ennahdha, au quartier Montplaisir à Tunis, la conférence de presse que devait tenir mercredi matin Rached Ghannouchi a été déplacée au bureau local du parti à la Cité Ettahrir dans les faubourgs de la capitale. Ce n’est certes pas la première fois que le chef d’Ennahdha invite la presse ailleurs qu’au siège. Il l’avait fait par deux fois au bureau régional de l’Ariana et, une fois avant les élections et dans une grande salle aux Berges du Lac pour pouvoir accueillir les nombreux envoyés spéciaux de la presse internationale, . Cette fois-ci, c’est une question de symbolique, comme il l’a bien expliqué lui-même.

«Nous avons voulu vous convier dans ce local à la Cité Ettahrir, juste au lendemain des évènements qui s'y sont produits ainsi que dans les quartiers avoisinants pour livrer un message d’apaisement et montrer que la sécurité y règne, a-t-il déclaré. Les quartiers populaires sont les bastions de la révolution et ne sauraient se convertir en lieux de contre-révolution. Ce sont des quartiers révolutionnaires et nahdhaouis !»

A quelques encablures du siège de l’Assemblée nationale constituante au Bardo, le local ouvert par Ennahdha juste à l’entrée de la Cité Ettharir, sur le grand carrefour giratoire,  passerait inaperçu, n’était une grande banderole. Au rez-de-chaussée, une série d’échoppes et au milieu, des escaliers qui mènent aux deux étages. Le premier est occupé par des bureaux, alors que le second a été aménagé en grande salle de réunion où d’ailleurs s'était tenue la conférence de presse de Rached Ghannouchi.

Dès le matin, un van d’Al Jazeera Mubsaher a pris place en bas des locaux, déployant sur son toit une antenne parabolique assurant la retransmission par satellite. A l’entrée, le service d’ordre filtrait les entrées, n’admettant à l’intérieur que les journalistes. Des jeunes se présentent de temps à autre, déclarer vouloir adhérer à Ennahdha et demander les formalités à accomplir. On leur répond qu’il faudrait présenter le lendemain une copie de la carte d’identité et deux photos,  la journée étant réservée à une conférence de presse.

Rached Ghanouchi arrive dans une petite voiture banalisée, suivie d’un véhicule 4X4 d’escorte. Quelques échanges rapides avec Abdelhamid Jelassi, le coordinateur du parti, Abdallah Zouari, du bureau de presse et des militants, puis commence la conférence de presse.

Retenu à l’Assemblée, Ameur Laareydh, président du bureau politique, rejoindra l'équipe l’équipe. En prenant à son tour la parole, il reviendra sur la symbolique du choix de la CIté Ettahrir, revendiquant l’ancrage profond d’Ennahdha dans les quartiers poulaires. Message reçu.

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1 Commentaire
Les Commentaires
Hedi Farid Ben Salah - 13-06-2012 20:16

Si l'on pouvait se nourrir des mots, personne ne mourrait de faim. Il faut se rappeler la vacuité des propos du président déchu Ben Ali et de ses promesses toujours plus nombreuses de démocratie, à la fin de son parcours, il nous laisse une Tunisie en pleine désolation: corruption généralisée, chômage endémique, dislocation de la famille, misère et faillite du pays. Après la révolution en Tunisie, il y a eu des élections qui n'étaient que des élections de réactions, réaction contre l'ancien régime de Ben Ali et réaction contre l'Occident. La majorité des émigrés ont voté pour Ennahda non pour la démocratie mais pour rejeter le mépris qu'ils rencontraient dans les pays d'accueil, par suivisme et souvent par ignorance. Prenant egard contre les engagements d'aujourd'hui d'Ennahda, de son guide et chef charismatique avec une fausse modestie, une tenue vestimentaire traditionnelle, un pince-nez pour être l'authentique et nous faire gober son programme de retour à l'authenticité avec une armada de barbus à sa solde toujours plus nombreux pour nous apprendre à être des Beni oui-oui. Monsieur Ghannouchi et ses suiveurs qu'ils ouvrent des écoles coraniques pour nous apprendre le Coran et non l'économie et ou de la morale. C'est une bonne politique intelligente qu'il nous propose, une politique pour phagocyter les troupeaux égarés et pour durer, durer pour avoir la chaise de la dignité et non la réalité de la vie d'aujourd'hui. Monsieur Ghannouchi n'a pas le monopole de la vérité. Mais une voie de la modernité s'ouvrira si nous apprenons à retenir les leçons du passé et à ne pas céder à la tentation des sirènes, nous nous trouvons en excellente position pour comprendre à quoi nous avons affaire et comment l'aborder? Nous pouvons alors tirer le maximum de nous-mêmes pour avoir une chance de gagner et d'avancer dans la démocratie.

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