News - 23.09.2012

Jebali attendu cette semaine à la télé : pourra-t-il rassurer les Tunisiens

Aucune prise de parole dans les médias depuis l’attaque contre l’ambassade des Etats-Unis, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali est attendu dans une intervention télévisée cette semaine. A-t-il voulu se consacrer à la gestion de la crise et prendre de la distance par rapport aux événements avant de se prononcer ? Préfère-t-il élargir ses propos à l’ensemble des questions pressantes en suspens, notamment l’échéance du 23 octobre, la feuille de route, l’élargissement de la coalition et la recomposition du gouvernement ? Les interrogations des Tunisiens sont aussi nombreuses qu’urgentes : éviter l’inconnu, clarifier la voie. Mais, à la clef, une grande question : quelle attitude tenir face à au salafisme extrémiste et violent ?
 
Si rien n’a encore n’a filtré quant au contexte finalement choisi pour l’intervention télévisée de Jebali, un avant goût de ses propos en est donné à la faveur de l’interview qu’il a accordée le 12 septembre à notre confrère Lotfi Hajji pour Al Jazeera. Le chef du gouvernement s’y montre modéré, défendant le bilan de son gouvernement, récusant les accusations de mainmise de son parti Ennahda sur l’appareil de l’Etat, se défendant de vouloir museler les médias et espérant voir l’Assemblée nationale constituante finaliser sa mission dans les meilleurs délais possibles. « Du déjà entendu, commentent de nombreux Tunisiens qui s'attendaient à des révélations. Ils ont eu droit à des positions déjà exprimées ».
 
«Si ces prochaines déclarations seront de la même veine, estime un analyste, Hamadi Jebali risque de décevoir son auditoire et perdre progressivement son attention. En tant que chef du gouvernement, il doit affirmer nettement son leadership, condamner sans nuance l’extrémisme salafiste et affirmer avec détermination l’application de la loi».
 
Quelle est en fait sa marge de manœuvre par rapport à son parti Ennahda ? « Elle est certes relative, répond à Leaders le même analyste, mais autant il se prévaut de la légitimité des urnes, le 23 octobre, pour exercer pleinement ses pouvoirs à la tête de l’exécutif, autant il doit s’appuyer sur la confiance que lui a renouvelée le congrès d’Ennhada, mais aussi le Majliss Echoura, pour avoir les coudées plus franches et faire valoir sa propre ligne. De toute façon, il sera le seul à assumer la responsabilité de son bilan, alors autant s’affranchir de tout ce qui pourrait l’accabler et aller jusqu’au bout de ses convictions modérées et modernistes ».
 
Une chose est certaine, Hamadi Jebali se trouve ces jours-ci face à des choix cruciaux. Sa mission essentielle est de rassurer les Tunisiens, avec des initiatives politiques prometteuses et des mesures effectives. Il lui appartient d’en convaincre son camp et d’y rallier la classe politique. Son intervention télévisée sera sans doute suivie avec beaucoup d’attention.
 

 

Tags : Hamadi Jebali  
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7 Commentaires
Les Commentaires
polyglot - 23-09-2012 23:08

Ce serait une entrée en campagne,sans rien de substantiel,sinon par le verbe facile et l'anethésie collectif susceptible de rabattre sur son parti quelque naifs/naives.C'est un chef de parti islamiste versatile,tantot ceci,tantot cela,dont le seul Programme avait été inscrit dans la globale stratégie des Monarchies du Golf,qui avaient financé ce parti pour consolider leurs idées expensionistes pour l'ultime main mise sur la Souveraineté tunisienne.Ce gouvernement ,son Parti n'auraient d'autre programme pour la Tunisie que la mise en cause des démocraties,expression,et émancipation de la femme .Son discours est pareil aux cris des sirenes de la méthologie greque,qui attirent les marins embarqués vers les écueils.''A force de mentir à quelqu'un,il finira par admettre le Mensonge comme Vérité'',disait déjà,Goebels,le chef de la propagande de l'Allemagne Nazi.

mahmoud Bédoui - 24-09-2012 07:58

Naïf, voire fou, celui qui va croire une seule seconde que Jebali va annoncer du nouveau et rassurer les Tunisiens. Tout d'abord les fuites de son entourage, ses propres déclarations et les ordres de Ghannouchi sont suffisants pour dire que dans le monde d'Ennahdha rien de nouveau à attendre. La bête est blessée. Elle ne fera que se défendre avec peut-être plus d'agressivité ou de machiavélisme. Donc rien de nouveau car il n'est pas le chef du gouvernement tunisien, il est le chef du parti islamiste et donc doit assurer son rôle pour défendre son programme avec point de mire rester aux commandes coûte que coûte en serrant les rangs d'une façon ou d'une autre avec les salafistes qu'on va de nouveau appeler "modérés" sauf quelques zéro virgule de radicaux. Donc pas de quoi fouetter un chat. L'autre grande erreur est de continuer que c'est un gouvernement légitime issu des élections. Il ne l'a jamais été depuis le début car les élections l'ont été uniquement pour la rédaction d'une nouvelle constitution. Quant à défendre les objectifs de la révolution, on connait tous les résultats. Pas de quoi pavoiser ou découvrir un seul résultat digne d'être cité.

sihem - 24-09-2012 08:06

le pauvre, je ne voudrais pas etre a sa place, fallait-il lui mettre encore de la pression en choisissant ce titre? ne serait-il plus approprie et plus encouragant et surtout plus optimiste en ecrivant: esperons qu'il rassure les tunisiens. d'ailleurs ce point de presse n'est il pas un pas geant dans la democratie surtout que le peuple n'avance pas dans cette direction

khlifi - 24-09-2012 13:14

Nous voulons que ce Chef de Gouvernement:1) qu'il se libére de la férule de Cheikh Rashed Ghannouchi comme l'a fait un certain Samir Dilou dans une interview accordéé à Samir Dilou 2)tende enfin la main à l'opposition sans exclusive, à l'UGTT et à la société civile pour dresser avec eux une feuille de route pour la période transitoire restant à courir jusqu'aux elections 3) déclare la disposition du Gouvernement à appliquer strictement la loi à ceux qui se rendent coupables de tout act ou toute manifestation violente.Le reste n'est que paroles en l'air.

Maryam Brodowski - 24-09-2012 15:14

Ne lui faisant pas confiance je trouverais dangereux qu'il arrive à rassurer les tunisiens! Il a montré beaucoup trop de "compréhension" vis à vis des troubles provoqués par les salafistes... Que feront les tunisiens s'il est définitivement élu et qu'il continue à fermer les yeux sur ces débordements? descendre dans la rue et crier Jebali dégage? Cette fois cela risque d'être vraiment sanglant...

dr.zaiane - 25-09-2012 01:11

Non seulement,il doit rassurer les tunisiens,mais apparamment les Américains aussi,puisque Hillary Clinton a communiqué à son ministre de affaires étrangères ce quele gouvernement américain attend de lui,mais cette fois-ci,il lui faut des faits et pas des mots,rien que des mots....

Rachid BARNAT - 25-09-2012 21:34

Que peut bien annoncer un chef de gouvernement qui a failli, lui et son parti, à ce qu'attendent les d'eux, les tunisiens : - rédaction de la constitution - organisation de la deuxième phase du processus démocratique mis en route par son prédécesseur BCS, - un calendrier pour la remise de copie de la constitution et - la date pour les prochaines élections ! Or le mandat de tout ce petit monde se termine le 23 octobre 2012 ! Et rien n'a été fait du mandat que les tunisiens leur ont accordé !

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