News - 17.07.2014

Chaambi : Un bilan très lourd et des enseignements à tirer

D’heure en heure, le bilan des attaques terroristes perpétrées mercredi soir à l’heure de la rupture du jeûne contre des patrouilles militaires au mont Chaambi s’alourdit. L’armée nationale déplorait jeudi matin 14 morts et 20 blessés. Le chef du gouvernement, Mehdi Jomaa qui s’était empressé de se rendre dès le début de la soirée au ministère de la Défense nationale pour suivre de près le déroulement des évènements à partir de la Salle des Opérations de l’Etat-major, a réalisé d’une part l’engagement de nos forces armées et de l’autre le lâche acharnement des terroristes. 

Passés à un cran supérieur, avec le lancement des roquettes RPG, ces jihadistes montrent leur détermination à vouloir saper les fondements de l’Etat pour imposer leur califat. S’ils ont accéléré leur morbide entreprise, c’est qu’ils essayent de torpiller le processus électoral arrivé à sa phase finale devant laisser émerger des institutions et un gouvernement légitimes. 
 
Pour y parvenir, ils espèrent tirer profit de nombre de facteurs. D’abord, le climat de pré-campagne électorale où les partis sont plus concentrés sur leurs stratégies et mus par leurs positionnements, pensant qu’ils relâchent attention sur le reste, ce qui est archi-faux, du moins en principe. Ensuite, le climat social, avec la montée des surenchères en revendications de tous genres et la multiplication des foyers de tension. Sans oublier l’afflux des réfugiés libyens surtout après les récents évènements en Libye. Enfin, la dispersion des efforts des forces sécuritaires et armées sur tous les fronts : de la sécurisation des frontières à la sécurisation des examens, des institutions et établissements ciblés à la lutte contre le crime et le banditisme et surtout le terrorisme.
 
Pendant ce temps, ce qui se passe sur la scène nationale est hallucinant. Les gros bonnets de la contrebande n’ont aucun scrupule à renforcer leur business et imposer leurs prix, tout comme les grossistes en viandes, poissons, fruits et légumes qui prennent le consommateur en otage. La classe politique est toute à ses querelles intestines et ses alliances électorales.  Et pour ne pas être en reste, Carthage continue de bloquer le mouvement des ambassadeurs et intensifie une campagne électorale à peine déguisée. 
 
Au Bardo, le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar est sur le départ pour s’occuper de sa campagne électorale. Quant aux Constituants, préoccupés par leur reconduction, ils glosent sur des futilités, comme la définition « exacte » du terrorisme, prenant tout leur temps à examiner le texte ainsi que le projet de loi de Finances complémentaire. Ils s’emmêlent les pieds dans la fiscalité, s’accroche à des questions populistes et n’osent pas reconnaître le coût réel d’un acte administratif à l’instar d’un contrat de mariage, continuant par ailleurs à vouloir convoquer les membres du gouvernement en audition. Tout cela porte un nom : c'est de l'autisme.
 
Le Tunisien moyen est davantage en prise sur le réel, l’urgent, le nécessaire. Même s’ils s'adonnent à leurs plaisirs habituels, les Tunisiens ont la tête ailleurs. A Gaza, où un génocide s’annonce devant le silence complice des grandes puissances. En Libye, où tout est en train de basculer dans une redoutable aventure. Et surtout en Tunisie où la classe politique, ne veut pas raboter ses ambitions politiciennes et renoncer à ses parasitages et a surtout peur de désigner le terrorisme en risque majeur et s’y attaquer efficacement. 
 
Qui sonnera la fin de la récréation ? Qui proclamera l’impératif de l’union sacrée ? Qui rassemblera les forces vives de la nation autour de l’armée nationale, des forces de sécurité et du gouvernement ? Qui mobilisera le soutien régional et international pour la consolidation de nos potentialités dans cette guerre contre le terrorisme? Qui fera tomber les gros bonnets de la contrebande, de la flambée des prix, du banditisme ? Qui amènera les travailleurs à surseoir à leurs revendications et à se remettre au travail ? Qui poussera les Tunisiens à se liguer ensemble pour le nettoyage des quartiers et l’enlèvement des ordures ? Qui convaincra les citoyens de la nécessité de dénoncer immédiatement tout abus et passe-droit ? Qui remettra les pendules à l’heure ?
 
T.H
 
 
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7 Commentaires
Les Commentaires
Abdellatif Ghorbal - 17-07-2014 10:44

Qui ? Qui ? Mais, c'est moi, c'est toi, lui, elle, nous toutes et tous. Bien sûr, qu'il faut siffler la fin de la ''récréation''. Qu'il faut empêcher les incompétents de continuer à nuire au pays. Qu'il faut chasser des postes de commande ceux qui ont laissé ou permis au terroristes de - faire du sport au Chaambi-. Il faudra un jour, le plus tôt sera le mieux, désigner les vrais responsables de la calamité qui s'abat sur la Tunisie. Les Tunisiennes et les Tunisiens doivent réagir et agir fermement en allant voter massivement, pour sortir la société tunisienne de ce dangereux chaos, et sauver ce qui peut être encore sauvé dans ce pays meurtri. Courage, les amis ! Nous y arriverons, nous y arriverons.

dr.zaiane - 17-07-2014 14:38

A mon avis,il est urgent de s' occuper d'abord du problème et de l'ennemi No1:le Terrorisme!C'estactuellement le fléau et la gangrène qui est entrain de ronger le pays et de l'affaiblir de jour en jour,au point de vue social,l'insécurité,la peur,au point de vue économique,la catastrophe,carles touristes étrangers éviteront le pays ,dès que le terrorisme monte et menace de plus en plus.Toutes les forces du pays devront se réunir autour d'un objectif primordial,commun:combattre et en finir avec le terrorisme d'abord:le gouvernement,l'ANC,les partis politiques et les citoyennes et citoyens doivent unir tous leurs efforts et lutter d'abord contre cet ennemi commun avant qu'il ne soit trop tard! Les élections ,on pourra s'en occuper après.

Dr. Néjib BOURAOUI (Politologue) - 17-07-2014 16:43

On ne le dira et rappellera jamais assez: Le gouvernement de M. Mahdi JOMAA n'a pas été désigné pour mettre en place des stratégies à long terme, mais plutôt pour rétablir rapidement l'ordre et la sécurité, redresser la situation économique et combattre la contrebande, préparer les prochaines élections dans de bonnes conditions et nettoyer nos rues des ordures cholériques! De tout cela rien n'a été bien fait jusqu’ici...! Par ailleurs, les Américains et les Qataris, qui s’ingèrent outrageusement dans notre cuisine politique interne, doivent faire montre de solidarité palpable avec le peuple tunisien et aider la Tunisie financièrement et logistiquement à mieux combattre ce fléau meurtrier du terrorisme international...! Notre armée, qui est admirable, aura tous les moyens pour écraser à jamais ces bandes de criminels et de terroristes tuniso-algériens! Quant à l'armée algérienne, elle fait des efforts considérables pour prouver au monde entier qu'elle est capable d'assurer la sécurité de ses frontières et d'éviter qu'elles soient une passoire confortable pour les terroristes, les criminels et les contrebandiers de tous bords...!

adil - 17-07-2014 20:19

Non l ami ,ni toi ,ni moi ni nous tous ensemble n y arriverons sans un homme de courage qui dise basta ,qui dessine une perspective claire,qui désigne sans détour l ennemi no 1 ou qu' il se réfugie,y compris dans la constituante qui héberge depuis longtemps tous les terrorismes idéologiques et qui prenne le peuple a témoin pour le seul combat salutaire pour la nation: la mise à mort du terrorisme qu' aucune élection et aucune démocratie ne fera

citoyenne indépendante - 17-07-2014 21:49

Une chose est sûre est que nous aurons seuls les dirigeants qu'on mérite! Une deuxième chose est de savoir si nous sommes assez mûres pour une démocratie en Tunisie ou pas encore? Tout ça est bien dommage pour les générations futures !!

mounir - 18-07-2014 08:17

La douleur et la consternation et la pensée reconnaissante à nos jeunes soldats tombés sous les balles des barbares, doivent réveiller tous les tunisiens qui se laissent aller facilement à une sieste estivale et ramadhanesque. Il nous faut prendre conscience que nous sommes en guerre contre un ennemi redoutable qui avec ses soutiens et appuis intérieurs se permet de perpétrer tous les crimes en toute impunité et de surplus sans pertes humaines ni matérielles, qui prépare les coups qui les programme qui donne les détails. Les tunisiens doivent prendre conscience qu'ils sont en guerre, et pendant la guerre on ne fait pas de sieste on ne jeune pas non plus, le texte l'autorise. Le problème c'est que notre élite politique (ras el kartalla!) feint de ne pas savoir que nous sommes en guerre, et au lieu d'être à l'origine d'un sursaut national qui pourrait nous prémunir des incendies qui nous entourent, ils sont occupés à des discussions byzantines pour les unes intéressées pour les autres. Entrer en politique a perdu de sa noblesse, aujourd'hui on y entre pour ses propres affaires et par la même dans une caste totalement détachée de la cité sauf pour les affaires, la nation ou le peuple et leurs attentes ne sont qu'une question collatérale. je suis tenté de partager l'optimisme et la méthode Coué de Abdellatif mais hélas la nature humaine et surtout la cupidité veillent aux grains pour anéantir toute avancée. Pour finir, ma pensée la plus profonde va vers nos soldats morts en martyrs et vers non seulement leurs familles mais vers tout tunisien qui se respecte. Qu'ils restent dans nos mémoires et qu'ils y soient présents à tout instant pour nous rappeler notre dette vers eux, et faire l'équivalent de ce qu'ils ont fait pour notre Tunisie.

Bounab - 18-07-2014 21:56

Il faut tout faire pourcoincer ses criminelles, la seule chose qui faut etre vigilant et espere qui est pas de complicité.

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